vendredi 14 décembre 2018

Les Apprenantes .

Elles étaient douze assises autour des tables en U ; de tous les âges , des marocaines, des algériennes avec leurs yeux noirs perçants, concentrés mais jamais baissés. Avec leur joli foulard sur la tête comme nos grand-mères d'antan.
Il fallait voir leurs regards reconnaissants et leurs sourires quand nous nous intéressions à elles, leur histoire, leur apprentissage de la lecture. Sans condescendance. Dans le partage du savoir, tout simplement.
Ma Me Mi Me Mo ont-elles écrit et répété ; elles auraient aussi bien pu les chanter à la manière des cantatrices d'opéra qui chauffent leur voix avec leurs vocalises.
La bienveillance et la fermeté mêlées de Christelle,cheveux argentés et yeux enchantés, menait tout ce petit monde féminin toujours un peu plus loin, un peu plus vite, au fil des jeux de lettres inventés.
Des jeux artisanaux, fabriqués maison avait-elle l'air de s'excuser .
Izzia a pris le temps de nous expliquer qu'elle venait d'adopter sa nièce, la fille de son frère. Ouarda est devenue rouge tomate quand elle a découvert son portrait dans le journal. Trois Aïcha aujourd'hui.
La nouvelle Aïcha, tout sourire, parle français avec l'accent du midi depuis le temps qu'elle est installée à Uzès ! Mais elle apprend doucement à écrire, projette de passer son permis de conduire depuis que son mari l'a quittée pour une plus jeune. Elle garde son sourire, quoiqu'il arrive.
A l'heure du goûter, un beau petit garçon marocain est venu chercher sa maman dans la classe . Le monde à l'envers, ai-je murmuré.
Il fallait dire que toutes ces " apprenantes " avaient pris le temps de se présenter au départ, de se re-connaître. La transmission de tout savoir, partagé ou pas, ne passe -t-il pas par ces présentations ? La moindre des choses, somme toute.
Car au commencement, était le Verbe.

jeudi 6 décembre 2018

" Pupille" .

Sortie cette semaine du deuxième film de la fille de Miou-Miou et Julien Clerc, Jeanne Herry avec: "Pupille".
Drôle de mot pour un état à part, de suspension de l'identité.( Rien à voir avec la dilatation ou pas des pupilles lorsque tout être humain normalement constitué manifeste face à une émotion ! )
A l'heure des sujets controversés et discutés  de bioéthique , le long chemin de croix des parents adoptifs, de la mère naturelle et du petit Théo sont dépeints ici avec toute la sensibilité et la délicatesse qu'un tel sujet impose. Théo constituant la prunelle des yeux de tous .
Sandrine Kiberlain est l'éducatrice  spécialisée qui prendra soin du bébé avant qu'il ne rencontre Alice : la mère adoptante qui essaye depuis 10 ans d'avoir un bébé. Gilles Lelouch, après sa performance du " Grand bain " joue juste, bouleversant , encore plus que d'habitude.
" J'ai choisi de montrer des gens qui travaillent bien et qui portent ce bébé qui va de bras en bras jusqu'à ce qu'il trouve une famille, dans ce temps suspendu avant l'adoption " explique la réalisatrice.
L'occasion de vivre de l'intérieur ce que peuvent ressentir ces êtres, tous en attente d'amour, avec tous les gens de l'ombre, assistantes sociales, éducateurs, qui se distinguent ici par leur empathie, leur bienveillance et leur volonté de bien faire. " Mon travail n'est pas de trouver un bébé à des parents qui souffrent mais de trouver les meilleurs parents possibles à  des enfants qui souffrent " résume l'éducatrice spécialisée ( Sandrine Kimberlain ) .
" Il y a dans la vie des champs de mines et des champs de fleurs, à vous de savoir si vous avez réussi à déminer votre champ " expliquera la professionnelle de l'adoption à la maman adoptante, pour la responsabiliser sur un acte qui engagera toute une vie. Un cheminement  qui navigue entre précision du documentaire et émotion de la fiction.
A ne pas rater, dans une période sensible, où la dimension humaine et bienveillante doit prendre enfin  toute sa place.

lundi 3 décembre 2018

Les " suffisants "

Il fallait voir leurs regards teintés de ce sentiment de supériorité venu d'on ne sait où  posés sur les têtes brunes et parfois voilées, sagement assises. A l'écoute de leur docte savoir. Car eux savaient. Ils étaient allés à l'école , avaient obtenu les diplômes.
C'était trop aimable de leur part de s'attarder ainsi à leur apprendre les rudiments de la lecture, le B.A. BA, pour elles, venues d'outre- Méditerranée.
Les   "suffisants" plaquaient mécaniquement leur  inoxydable grille de savoir sur elles, perdues, venues d'ailleurs.
Elles qui ne savaient ni lire ni écrire le français, venaient  pourtant du pays de l'algèbre et des nombres. Là où l'on écrit à l'envers, de droite à gauche non de gauche à droite. Là où l'on sait compter.
-" Faites comme les enfants, entraînez -vous bien à la maison surtout "! suivez bien chaque ligne ,sans déborder ! " leur était-il indiqué avec la plus parfaite conviction.
L'enfer n'est-il pas pavé des meilleures intentions ?
-" Mais Madame, justement, nous ne sommes plus des enfants, nos cerveaux sont des cerveaux d'adultes " répliqua Aïcha,  la doyenne du groupe, l’œil noir et vif aussi perçant qu'un aigle !

Oups . 

Silence embarrassé et sourires malicieux des " ignorantes "solidaires.
Des anges passèrent dans la petite salle de classe.
Ne sachant ni lire ni écrire certes, Aïcha venait de relever le point crucial .
Avec tous les savoirs acquis, les" suffisants" avaient  juste oublié qu'avant de  transmettre un savoir, il convenait d'abord  de reconnaître son auditoire, dans son unicité et son altérité.
Et si les ignardes avaient tant de mal à mémoriser les syllabes, les " suffisants" , quant à eux, ne retenaient pas leurs prénoms .  Trop difficile à mémoriser ?
 A quoi bon ?


dimanche 2 décembre 2018

Trêve de Noël a Anduze

Voyage en mode miniature à Anduze ce week-end avec le fabuleux marché de Noël des Santons et de l'Artisanat. Pas de droit d'entrée payant ici à l'Office du tourisme.
Trois vastes salles  sont réservées à l'artisanat sous toutes ses formes : marché aux santons, marché de Noël et exposition des villages de Noël .
Enchantement garanti à la  salle voûtée d' Ugolin où apparaissent les merveilleux mondes des santons. Aucun " ravi " figé ou made in china   ici, mais des réalisations incroyablement créatives et minutieuses de passionnés qui ne comptent pas leurs heures.
Ainsi , Patrice Soulier s'est lancé dans la conception de son  incroyable village, en plusieurs étapes, avec des petits personnages hauts en couleurs,toujours en mouvement ; c'est du moins l'impression ressentie lorsque l'on y plonge ses yeux ébahis.
Pas moins de 1500 heures de travail depuis deux ans lui ont permis de passer du rêve à la réalité.
Ici, le joueur de pétanque se gratte l'oreille sur la placette de la mairie, là l'élève au bonnet d'âne tourne le dos dans la cour de l'école, ailleurs le papet termine sa sieste sur une terrasse . Les mariés sortent juste de l'Eglise de leur côté.
Commerces et écoles sont  représentés avec fantaisie et authenticité. Avec un sens inouï des moindres détails.
Tout est fait main, le camaïeu de verts des arbres plus vrai que nature, alors qu'ils sont réalisés, pour la plupart,  avec coton !
Difficile de détacher le regard de ce microcosme enchanté . On aimerait tant y rester.
A la manière d'Alice au pays des merveilles !


https://www.facebook.com/soulierpat30/




samedi 1 décembre 2018

Parler aux murs

Parler aux murs,
C'est comme pisser
Dans un violon,
D.R. Hélène Samzun-Dehaspe
Disait grand-mère.
Sans archet , qui plus est !
Parler aux morts,
C'est plus facile,
Là où ils sont,
Ils  répondent,
A leur façon.
Prêcher dans le désert,
Plus exotique,
Mais  aussi pathétique.
Parler pour ne rien dire,
Ça ne vaut guère mieux,
Mais parler sans retour,
C'est comme vivre sans amour.

vendredi 30 novembre 2018

"OVER THE RAINBOW" !

Les couleurs se déclinent  dans notre actualité de manière plus ou moins heureuse, plus ou moins fluorescente ou sobre ; décembre se profilant à grand pas, le blog change aussi d'habit : l'indigo serait la septième couleur de l'arc- en -ciel, espérons qu'il porte bonheur à ce nouveau " Mots alliés " voire à lier.
Loin d'être fous, mes mots fusent et se forment souvent en bouquet, pour éclaircir , si possible, les existences plutôt que les assombrir. Petit clin d’œil, donc, à tous ceux, alliés ou pas, un peu " fadas" parfois, dans le joli sens que la Provence a bien voulu leur attribuer : " bénis des fées " !
Car la langue d'OC  et ses porte- paroles, sont bien placés pour savoir : c'est souvent par les failles que rentre mieux la lumière.
Sans faille,sans doute, point de nuances possibles . Les certitudes et préjugés verrouillent, les doutes et remises en perspective laissent entrer d'autres clartés , plus subtiles même si tamisées.
Les mots alliés  ont évolué et se partagent désormais autrement.
Alliés ou pas, les lecteurs à qui ils sont adressés sont invités à passer au delà de l'arc-en-ciel vers d'autres dimensions qui sait ?
https://www.youtube.com/watch?v=9kENJm15zPU


samedi 24 novembre 2018

Les réfléchissants ...

DR : Hélène Samzun-Dehaspe
Sur la route Nord-Sud,
Au carrefour des chemins de Saint-Jacques,
Les "réfléchissants" brillaient au soleil
Des ronds-points souriants.
Ils offraient bombons contre klaxons :
"Bon enfant", mais de bonne guerre ,
Nous ont salués sans chichi -pompons
La voiture au diapason, " réfléchissante "
A poursuivi sa route de douce France
C'était en Province ce matin !
Novembre réfléchissant ...


jeudi 15 novembre 2018

Harry, un ami qui vous veut du bien ? *

Dernièrement se tenait à Bordeaux et ses environs des conférences sur le thème cher à Montaigne et La Boétie : l'amitié.
De brillants conférenciers ont pu apporter leurs regards perçants sur ce thème universel que  François Mauriac a lui même sondé au plus profond dans ses œuvres, autour de la complexité de l'âme humaine.
Une gageure que cette première série de conférences se déroule dans un premier temps face à la mairie, où le premier magistrat a lui même expérimenté, à ses dépends, les limites d'une amitié présidentielle le conduisant à l'exil canadien...
Variation inattendue d'une amitié ( ? ) puisque c'était le meilleur du clan, dans le rôle de fusible. Mais amitié et politique s'accordent -elles ?
Ainsi me revient en mémoire ce film Hitchkokien de Dominique Moll* où l'ami rondelet rassurant ( Serge Lopez ) ressurgissant du passé dans la vie d'un couple déclinera sa bien sombre partition . L'intention  profonde sera proportionnellement inverse à celle affichée, puisque destructrice in fine .
De là à penser à ces fameux " faux-amis " de la langue anglaise que l'on découvre en étudiant la langue de Shakespeare : ils ressemblent aux mots français à s'y méprendre, mais réservent  parfois des significations diamétralement opposées dont il convient de prendre garde si l'on ne s'attarde pas sur le sens subtil des nuances. A les observer, ils rendent cette langue plus familière, mais cette familiarité n'est qu'un leurre, pour qui ne prend pas le temps de décrypter les pièges.
Dans un cas, il s'agit de recherches universitaires, dans l'autre de politique, dans le troisième de cinéma .
Quant à la vraie vie, l'Amitié avec un grand A reste une denrée rare qui peut durer toute une vie , et même bien au delà,  pour peu qu'on connaisse sa valeur et ses exigences : sincérité, recul et partage sans calculs.
Peut-être ce que Tahar Ben Jelloun nomme l'exigence amicale ?
Question de vibrations sans doute , assurément .
Celles qui sonnent juste.

mercredi 14 novembre 2018

Novembre à Garrigues .


Novembre à Garrigues !

L'arbre sans tête a crié Victoire !

Photo Hélène Samzun-Dehaspe
Marianne,  toujours de marbre,

Du haut de sa fontaine... à ne pas boire,

Mire la ligne d'horizon, en cadre.

La mairie en nougat miel

Croquerait bien

Les feuilles caramel

Qui crépitent sur les grains

De sable.

S'envole le temps,
De novembre
jusqu'à décembre .

mardi 13 novembre 2018

La poésie sauvera-t-elle le monde ?

Révélation dernièrement à l'écoute d'un poème glané sur une onde de radio matinale :
" Pourquoi j'écris". Coup de foudre poétique assuré. Il s'agit  d'une rencontre poétique miraculeuse comme il en arrive rarement. Lorsque l'auteur interviewée, jusque là inconnue à mes oreilles,  explique que l'un de ses poètes préférés n'est autre que le nantais René- Guy- Cadou, mon sang ne fait qu'un tour !
Les mêmes causes engendrant, qui sait, les mêmes émotions ?
Impossible de retrouver ensuite ce poème sur la toile, avant de s'empresser d'acheter le dernier recueil de cette fée clochette : Cécile Coulon.
" Les ronces ", son dernier recueil de poésie vient de remporter le prix Guillaume Apollinaire .
Apparemment aussi douée pour les romans, que pour les nouvelles , elle a abordé plus tardivement la poésie, quand elle a découvert qu'elle pouvait aussi être un espace illimité de liberté. Sans rime imposée.
Cette jeune clermontoise brillante, espiègle touche au cœur avec des sujets ordinaires, parfois enfantins comme dans " Pourquoi j'écris " où elle évoque, l'agriculteur, l'infirmière , tous ces gens de l'ombre qui font la sève de l'humanité.
Un deuxième poème , intitulé : " Ma force " vient raviver cette étincelle du jour.
La poésie a décidément bien de l'avenir, la jeune clermontoise aussi, qui nous trace le sillon de la fraîcheur, de la profondeur et de l'espoir. En toute simplicité.
Merci Apollinaire pour ce prix ! https://www.castorastral.com/livre/les-ronces/

dimanche 4 novembre 2018

Le grand bain : seconds rôles à la Une !

Avec leurs yeux de chiens battus, leur physique de vieux jeunes pas vraiment aux normes, ils cartonnent tous dans cette comédie tragico-comique : tous dans le même bain !
 Alchimie détonante pour cette brochette d'amis de Gilles Lellouche qui dirige cette fois-ci, entre autre, Guillaume Canet, alors que ce dernier le dirigeait dans " les petits mouchoirs ".
Pas vraiment un bain de jouvence pour nos attachants " loosers de service "  au départ, ce " grand bain ",  mais deux heures de bon cinéma français pour un mois de novembre où il fait bon rire un peu , parfois, pour ne pas pleurer. Changement d'heure oblige !
Cette bande improbable d'écorchés vifs pour la plupart se retrouve autour d'un programme aussi atypique qu'eux : la natation masculine synchronisée. Il fallait oser ! Et les deux " coaches " féminines, diamétralement opposées, ne manquent pas de panache pour mener tout ce petit monde à la baguette. Magique !
Gilles Lellouche réussit le pari fou de décrire d'une manière aussi décalée que fantaisiste les affres de la dépression , masquée ou pas, de ses nageurs abîmés par la vie et ses impératifs de performance ainsi dénoncés en filigrane.
Bertrand, Marcus, Laurent, Simon viennent tous de milieux très différents mais se retrouvent au bord de la piscine pour vivre une aventure quasi initiatique qui les mènera au bout d'eux-mêmes, en Norvège. Même si la presse ne leur apporte à leur retour  la reconnaissance légitime, il s'agira pour eux de recouvrer une reconnaissance bien plus essentielle : celle d'eux-mêmes d'abord et de tous ceux qui les aiment pour ce qu'ils sont et non ce qu'ils devraient être. A ce sujet, l'échange musclé entre les deux sœurs ( Marina Foïs , épouse pour le meilleur et surtout le pire de Mathieu Amalric )  au supermarché reste jubilatoire !
Parions que tous ces brillants seconds rôles rafleront une majorité de Césars pour leur émouvante prestation. A se demander parfois  s'ils jouent vraiment, dans cette savoureuse et poétique comédie ?
Rare fois en tous cas où l'avis des critiques semble s'accorder avec celui du grand public .
Un signe en tous cas de bonne augure .

Avec Philippe Katerine en chanteur déjanté.
Benoît Poelvoorde, inénarrable vendeur de piscines proche du dépôt de bilan
Jean-Luc Anglade en musicien cuisinier de cantine non reconnu
Mathieu Amalric en burn out
Alban Ivanov
Virginie Efira
Leïla Bekhti



dimanche 14 octobre 2018

"DILILI A PARIS" : RESPECT !

Née métisse, " café au lait ", la nouvelle héroïne de Michel Ocelot n'est jamais à sa place : mal perçue chez les Kanak et mal perçue chez les français, elle tente de trouver sa place , entre préjugés imbéciles de la bonne société et son institutrice hors du commun : Louise Michel.
Après avoir été " observée à la loupe " comme dans un zoo, dans la reconstitution d'un village d'indigènes dans le Paris du début du siècle, par les parisiens bien-pensants,  elle décide à son tour d'aller les observer,  pourtant haute comme trois pommes !
Secondée par son ami au triporteur , armée de son extrême politesse et de son langage châtié, elle mènera l'enquête policière : remonter jusqu'aux " mâles-maîtres " d'une puissante secte avec,à sa tête, un haut fonctionnaire véreux pour sauver les petites filles et femmes enlevées, destinées à les servir.
Telle est la trame de l'histoire.
Avec des reconstitutions photographiques superbes où Paris est magnifié, les enfants découvriront au passage tout un chapelet de personnalités artistiques hautes en couleur, de Debussy à Proust en passant par Toulouse-Lautrec , Pasteur et Marie Curie ou Sarah Bernhard.
Les enfants seront servis avec ce film à messages, éminemment engagé, même si parfois un peu trop " pédagogique" . Soit.
Mais qui pourrait reprocher à un réalisateur de familiariser un gamin de dix ans avec Proust ou  Marie Curie ? Quel  haut respect en tous cas pour le cerveau de nos enfants que de leur présenter une telle pépite !
C'est Noël avant Noël pour eux avec cette heure trente féerique, tant sur le plan esthétique qu'historique ou culturel.
Le tour de force de ce réalisateur de 74 ans, soucieux de transmettre l'essentiel à ceux qui lui succéderont, consiste à unir à sa cause tous les adultes qui trouveront dans cette promenade parfois périlleuse à Paris bien des grilles de lecture complémentaires et essentielles.
Une véritable  " embellie " de taille dans le ciel d'inepties servies à toutes les sauces aux enfants, plus pris pour des apprentis consommateurs que des penseurs en devenir.
A ne pas rater, quelque soit son âge, car l'essentiel est ailleurs.
De quoi se réconcilier avec l'avenir réservé à nos enfants !


vendredi 28 septembre 2018

L'Eure de septembre.

Photo Hélène Samzun-Dehaspe
Les tipis boisés flottent à l'envers,
Le long de l'Alzon.
Dans la rivière se mirent les bouleaux,
A peine jaunissants.
Passé l'été, les feuillages rouillent ,
Avant leur trêve hivernale.
L'Eure de septembre chemine,
D ' Uzès à Nîmes,
Dans le silence de sa vallée.
Nulle âme en cette enclave,
Hors du temps.
Le neuvième mois à son apogée  :
C'est le gagnant de l'année.
" Carpe Diem"
et qui vivra verra ...en ce 28 septembre .

Sur le même thème, texte d'un panetier-poète :

Bouleaux, peupliers soyez fiers !
L'eau de la rivière vous reflète,
Si le bleu du ciel vous est cher,
Peupliers, bientôt la vie s'arrête.

Bouleaux, pourquoi jaunir ?
Qu'ai-je pensé qui vous fait frémir ?
Est-ce la bise qui vous ondoie ?
Avez-vous feuilles ou plumes d'oie ?

Bouleaux et peupliers, voyez,
Cette eau et ce long sentier !
Depuis vos racines vous observent,

Pour l'adieu de vos feuilles et de ma verve. 




mardi 25 septembre 2018

Les casseroles des vieilles canailles !

N'en déplaisent aux critiques pisse-vinaigre, l'adaptation de B.D au cinéma dans " Les vieux fourneaux " de Christophe Duthuron  tient bon la rampe : trois vieilles canailles, amis d'enfance se retrouvent à l'enterrement de Lucette, la femme d'Antoine ( Roland Giraud ). Fraîchement veuf , l'ancien syndicaliste, se retrouve avec Emile ( Eddy Mitchell ), et l'anarchiste Pierrot ( Pierre Richard) . Ils incarnent efficacement les personnages de B.D, précédés, bien évidemment, de leur  notoriété  d'acteurs non usurpée.
A la mort de sa femme, Antoine découvre  dans une lettre les liaisons de sa brave Lucette avec le patron d'une usine d'anti-dépresseurs à Moissac dans le Tarn  : son sang ne fait qu'un tour et il décide d'aller régler ses comptes au patronat, cinquante ans plus tard, en Toscane.
Si la première partie démarre au quart de tour, et que nos trois  " vieux beaux " gardent encore leur cœur bien accroché, la chute de l'histoire ( car l'intrigue existe, même si parfois téléphonée ) sauve un peu l' essoufflement du rythme de la seconde partie.
Dérision oblige, on sourit volontiers face à  l'énergie déployée par ces " seniors ", un peu trop prompts à oublier  leurs casseroles ! C'est sans compter la sagacité de la jeune petite fille d'Antoine,
enceinte jusqu'aux dents dont je ne sais qui, qui réactivera certaines mémoires endormies ; marionnettiste de son état, son savoir-faire artistique apportera la touche poétique et finale à cet épineux règlement de comptes à rebours.
C'est la petite fille d'Antoine, Sophie ( Alice Pol, étonnante ) qui tente de maîtriser tant bien que mal tout ce petit monde débordant d'énergie.
A noter la profondeur du rôle joué  pendant l'occupation de Myriam Boyer , mise à l'écart et surnommée à tort " Poulboche " : ce bouc émissaire permettra  pourtant la rédemption - certes  tardive - de ces trois drôles de zèbres. Qui l'eût cru ?
Un film qui donne envie de vieillir le plus longtemps possible ! A défaut de mourir de rire.

vendredi 21 septembre 2018

Ne pas oublier ... la journée internationale de la paix !

Droits réservés
Au choix ce jour , deux thèmes à honorer  :
Pour ceux qui n'ont pas encore tout oublié, il s'agissait de s'intéresser à la maladie d’Alzheimer, ses victimes, ses aidants, ses soignants, ses médecins, ses chercheurs.

Second thème au choix : célébrer la Paix dans le monde !

Donc sur les ondes ce jour, le premier sujet sans doute plus préoccupant dans le vécu quotidien des Français a connu son heure de pointe, si l'on peut dire.
La rançon des progrès de la science induisant de plus en plus de cas, puisque la vie se rallonge de plus en plus.

Une amie sans doute bien intentionnée m'adressait par texto la fameuse affiche de Picasso et sa célèbre Colombe pour célébrer ce jour dédié
Cela ne mange pas de pain, comme on dit, et ça ne peut pas faire de mal.

Surtout lorsqu'on fait l'impasse sur ce paradoxe artistique du grand Maître ! Avec courage, il a violemment dénoncé la guerre d'Espagne via sa  célèbre toile  " Guernica " et en même temps détruisait tous les proches de sa famille. Ses femmes-muses, ses fils, ses petits enfants . Lire " Grand-père " de sa petite fille Marina pour comprendre, si besoin.
Curieux paradoxe de l'artiste qui déploie toute son énergie à prôner la Paix dans le monde et s'en fait même l'ambassadeur avec sa fameuse colombe, et " en même temps " détruit son cercle proche .


Pour ma part, je choisirais plus volontiers  celle de Cocteau pour célébrer ce dernier jour de l'été.
A chaque artiste, ses détracteurs, car lui non plus ne fera sans doute pas l'unanimité !

Peu importe, que la Paix soit avec vous, avec nous -mêmes surtout !


lundi 17 septembre 2018

Sur les Zébras ! ( Lettre ouverte à un drôle de zèbre ! )


J'ai traversé la rue
Sur de drôles de zébras
Après les Pottoks basques,
Le colonel nous a conduits
vers le Przewalski des Cévennes
L'indomptable de Mongolie !
Deux chromosomes en plus,
Et toujours l' humeur massacrante !
J'ai traversé la route
Et vu de drôles de zèbres,
En noir, en blanc,
En kodacolor
Mais comme la sœur Anne,
je n'ai vu rien venir,
surtout pas de gagne- pain.
Grillé.
Faut dire que l'oie blanche
En a vu de toutes les couleurs
Elle a pris du plomb dans l'aile,

...et dans la cervelle !

Vive la République des zébrés... parfois décérébrés .




lundi 27 août 2018

Puissant magnétisme !

Les beaux champs gardois et paradis des chasseurs dégagent un magnétisme évident : hélas, un peu
comme le cholestérol , il y aurait le bon et le mauvais .
Aucun volatile dans les parages et pour cause : les zozios expressifs partent sans doute s'exprimer ailleurs, hors zone magnétique !
Pour les bipèdes : il existe sans doute les autochtones pure souche immunisés depuis le temps d'exposition, à  l'abri dans leur tracteur,  et puis les petits nouveaux, moins " rodés" .
Idem pour les petits fox- terriers pourtant tout terrain qui perdent ici leur entrain habituel.
Effet " Nocébo" assuré objecteront les mauvaises langues adeptes du déni ?
Pour les esprits plus cartésiens , accordons au moins le bénéfice du doute.
Quant aux défenseurs de questions environnementales, ils ne manqueront pas de s'interroger sur ces pollutions de l'air aux effets hélas bien tangibles dont la liste dépasserait l'inventaire à la Prévert.
Mais toutes ces "dames de fer"  géantes qui traversent la campagne en ont vu d'autres ! Personne ne risque de les détrôner et c'est toujours les plus génés qui partent.

De là à aller à Paoli Calmette, il y a encore loin ...


mardi 21 août 2018

Gare à l’anthropomorphisme !

La Ligue de Protection des Oiseaux annonce dans une lettre la prochaine journée internationale de sensibilisation aux vautours, du 25 Août au 7 septembre prochain.
Il s'agira donc de les découvrir pour mieux les protéger car ils seraient menacés par le monde.
Ces nécrophages à l'estomac très acide permettraient de détruire virus et bactéries indésirables et d'éviter ainsi d'éventuelles épidémies. Ils seraient même victimes de mensonges et de désinformation.
Des plans nationaux d'action sont coordonnés aux côtés des services de l'Etat dont la D.R.E.A.L (Direction Régionale Environnement Aménagement Logement) pour ainsi préserver la biodiversité de ces quatre espèces.
Soit.
La tentation serait grande, par anthropomorphisme évidemment inapproprié, de ne pas souhaiter un tel traitement de faveur pour d'autres  bipèdes prédateurs, qui, par leur voracité, contribuent à éliminer toute trace d'humanité. Qu'ils soient financiers ou autres. Souvent en toute impunité.

Mais l'heure n'est plus aux fables de la Fontaine.

Laissons donc les vautours à plumes faire leur travail de prévention pour préserver la biodiversité.

Quant aux autres prédateurs de tous poils, ne doutons pas un seul instant qu'ils bénéficieraient  des mêmes protections !
Dieu nous en préserve ?

samedi 11 août 2018

Quelque chose cloche au presbytère !

Il ne s'agit pas du scoop du siècle évidemment, ni d'une éventuelle affaire d'état, à cette échelle quasie vicinale :
Des touristes hyper civilisés, agacés par la sonnerie des cloches du gîte dans lequel ils sont hébergés pour leurs vacances en Lozère auraient lancé une pétition pour que cesse ce rituel immuable.
Ils ne pourraient souffrir davantage ce réveil assourdissant chaque matin à sept heures !
Le plus comique   dans cette affaire consiste à lire les centaines de commentaires qui ont suivi :
Les uns tous plus désopilants que les autres, constituant deux camps :
 les pro- cloche et anti-cloche !
Soit un monde bipolaire en somme : les adeptes du prétendu  " progrès " rural où toute nuisance sonore serait définitivement radiée ( chant du coq, cloches, pies jacasses ou autres zozios expressifs ), pour ces rats des villes censés maintenir ces - secondes-  " zones " en vie par leur obole sonnante et trébuchante ; de l'autre côté, la majorité silencieuse de citadins , ravie de pouvoir se dire, dans un demi-sommeil, à sept heures, qu'il leur reste encore quelques heures de rab avant de se lever.
Rats des villes contre rats des champs en quelque sorte !
Dilemne d'autant plus sévère pour le maire de ce village qui ne jouit pas d' experts conseillers comme à la Capitale !
Les touristes votent-ils  ou pas sur sa commune ? Ont-ils la langue si pendue qu'ils répandront la nouvelle comme une traînée de poudre inter-galacticale ? Vont-elles ruiner la réputation de cet îlot de -relative- quiétude ?
Une amie bordelaise soufflerait bien une troisième voie, plus pacifique, expérimentée par ses soins :
à savoir : se munir de " boules quiès " avant de plonger dans les bras de Morphée.
( De quoi d'ailleurs, par ricochets, relancer le petit commerce local de l'apothicaire, qui sait ? )

Seul bémol à cette astucieuse alternative pour le maintien de la paix civile rurale et citadine : ces précieuses petites boules à modeler lui occasionneraient des acouphènes , style ...sonneries de cloche.
D'où son surnom : la " fée  Clochette " .

Des cloches, on n'en sortira décidément pas.

Seul constat : elles ne sont peut-être pas là où l'on pense, allez savoir ?


dimanche 29 juillet 2018

On vous a demandé l'heure ?

Météo  gardoise du jour .


La lune s'est éclipsée, brièvement et le soleil ne l'a pas  encore rencontrée cet été !
N'en déplaise à Charles Trénet.
Photo : Hélène Samzun-Dehaspe

R.A.S dans l'observatoire des constellations familiales ou astrales sinon.
S.O.S cartomanciennes en tous genres pour lire dans le café qui doit bien se marrer !

Pour ceux qui oseraient  savoir l'heure qu'il est sans chercher midi à quatorze heures pour autant, difficile de remettre les pendules à zéro en cette fin juillet.

Une vraie  "gag'heure" !

L' horloger suisse précise que le mécanisme est aussi fragile que précieux pour remonter le temps à l'endroit . Encore faudrait-il le localiser . Savoir où et comment .

Drôle de temps qui court à l'envers !

Qui saura lire l'heure de façade gardoise ?
Le trouvera-t-on dans la vallée de l'Eure ?

Le sauve-heure .





mercredi 25 juillet 2018

De la confiance à la nausée...

" La confiance peut sauver l'avenir " : telle est la signature ou l'esprit de la fondation des " Apprentis d'Auteuil " qui lutte chaque jour contre la désespérance des jeunes en difficulté ou vulnérables qui ont perdu toute confiance en eux.
Partant d'un à priori sans jugement, fondé sur la possibilité à chacun de se reconstruire, les formateurs ou éducateurs parient positivement sur l'étincelle de chaque jeune à déclencher ( et surtout faire perdurer )  pour construire leur vie avec une formation en main :  un savoir, un savoir-faire et un savoir-être.

Dans le clip de promotion de cette association, Romain, dévoré par la colère, renverse toutes les fleurs lors de son apprentissage en jardinerie. C'est grâce au regard bienveillant et positif, mais toujours cadré, ferme et juste de ses éducateurs, qu'il parviendra à juguler et transformer cette " rage " qui le ronge à l'intérieur en énergie positive.

Tout un programme de vie !

Pour ceux qui n'ont pas choisi la déconnexion totale pendant la période estivale, c'est plutôt la " nausée " chère à Sartre  ( et tant décriée par Camus ) qui frappe de stupeur le français lambda à l'écoute de l'actualité :
Tant sur le fond que sur la forme, hélas.
D'aucuns critiqueront la forme, style lynchage médiatique et d'un " haro sur le baudet " qui masque mal le fond du problème. Un problème de trahison ?

Le responsable s'est déclaré, las de la tournure que prenaient ces " événements ", en comité restreint, face à ceux acquis à sa cause.

Mais comment assumer une responsabilité si l'on est par nature l'unique intouchable ?

L'immunité constitutionnelle exonère des conséquences de la responsabilité.

Assumer en restant intouchable : bel oxymore ou pirouette acrobatique.

Cela me rappelle un devoir de philosophie dans un lycée de l'Indre : " Quels liens peut -on établir entre liberté et responsabilité " ?

Pour être responsable, il convient d'être libre, et réciproquement.

Si la confiance peut sauver l'avenir, la toute- puissance propre à l'enfance   ne resterait-elle pas un leurre pour ne pas dire un  "miroir aux alouettes" ?

mardi 26 juin 2018

Synchronicités diplomatiques du jour ?

Pendant que le Président de la République et toujours chef des armées allait chercher au Vatican le titre  de chanoine de Latran- automatiquement attribué à chaque président - , accompagné de son  breton Ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, Marlène Schiappa, notre corse secrétaire d'état à l'égalité entre les hommes et les femmes, allait au chevet d'Houria, poignardée par son ex mari, au CH.U. de Poitiers...
De cette journée du 26 juin 2018 et de ces rencontres fort inhabituelles, on se souviendra surtout d'un commentaire quelque peu décalé ( c'est un euphémisme )  du Président au Pape en présentant son Ministre, qui incarnerait la mafia par son origine bretonne.-sic-
Médaille de St Martin :
Cadeau du Pape François à notre Président

Endroit sacré idéal en effet  pour ce style de provocation que le Ministre des affaires étrangères appréciera, pour son tact et sa délicatesse. Tout comme notre Président a dû apprécier la tape fort amicale du Président américain pour lui retirer une hypothétique pellicule ...
Pendant ce temps, les femmes battues ne feront pas autant sourire :  point de " vannes " permises au C.H.U de Poitiers sur des sujets aussi graves.
Arrive un moment où les provocations débordent.
Heureusement, et finalement fort paradoxalement ( pour moi ,du moins ! ), c'est Moscou et sa coupe du monde  de foot qui aura le plus fédéré aujourd'hui les français autour de ses matches.
Parce que au moins pour ce style de spectacle sportif, il y a des règles établies à ne pas outrepasser et des arbitres.
Même si le jeu n'en vaut parfois pas toujours la chandelle !
A moins que ?

dimanche 24 juin 2018

Bécassine : Un pas vers la réhabilitation ?

Avant même que le nouveau film de Bruno Podalydès ne sorte au festival du film romantique de Cabourg, la polémique enflait déjà autour  de ce que les régionalistes bretons interprètent comme une " injure à nos grand-mères bretonnes ainsi caricaturées " qui migraient à Paris dans les familles bourgeoises souvent condescendantes avec elles. Pour ne pas dire parfois méprisantes. D'où les policiers présents devant les projections de salles à Rennes ou Brest.

Une fière indignation bretonne  souvent viscérale,  que le subtil réalisateur de " Comme un avion " ou " Liberté-Oléron " tente de réguler : il défend l'aspect ingénieux  et optimiste de cette bonne âme dont la naïveté non feinte permettra pourtant  de faire bouger bien des lignes.
Un peu dans le sens : " ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait "...

Le personnage de B.D. ( qui n'avait pas de bouche à l'époque ) crée par Jacqueline Rivière, rédactrice en chef du " journal de Suzette " et le dessinateur Emile Joseph Porphyre Pichon, en aura connu des transformations au fil du siècle !

Inspiré au départ d'une maladroite gouvernante, en 1913, le personnage devient Anaïk Labornez, finistérienne ; il a grandi et volé de ses propres ailes à la manière de Tintin de Hergé, même si plus proche de Marie-Poppins dans l'esprit.

L'actrice Emeline BAYART remplace ici Muriel ROBIN, dans le premier " Bécassine, le trésor Viking " de Philippe Vidal ( 2001 ) qui évoquait un autre épisode rocambolesque, situé à Paris.

RE-CREATION

Bruno Podalydès a  " re-créé " une histoire à partir des trente albums de B.D. Elle débute quand la petite bretonne perd une dent et la cache sous son oreiller ...Son oncle  Corentin, chasseur, l'aidera ainsi à croire en ses rêves en la transformant en graine d'arbre bleu ! Départ ensuite sur la départementale 17 de " Clocher les Bécasses ", pour Paris qu'elle ne rejoindra pas ! C'était sans compter la rencontre avec la Marquise du Grand Air dans sa voiture en panne !

Belle distribution de rôles pour ce second  film dont " Bécassine " reste l’héroïne, avec la fantasque Karine VIART en " Hermine, Marquise du grand air " qui vient d'adopter la petite Loulotte ( Diminutif de Louise-Charlotte )  et à laquelle notre Bécassine de service s'attachera toute sa vie. Josiane Balasko en Madame Châtaigne vaut  son pesant d'or !
Quant au marionnettiste grec, le frère de Podalydès, s'il divertit les habitants du Château, les ruine ensuite, il leur réserve aussi bien des surprises in fine.

Tout l'intérêt de cette comédie, déjà polémique avant sa sortie, mais jamais vulgaire, jamais violente et infiniment poétique provient du fait de ses multiples grilles de lectures, un peu à la manière des contes. Les contes de la Bécasse de Maupassant, qui sait ?

Que l'on ait 7 ou 100 ans, voire plus, que l'on soit breton ou pas, de souche ou d'adoption, chacun y puisera ce qu'il voudra ou pourra !
Avec esprit de réconciliation ? qui sait ?

L'histoire nous le dira sûrement...même si la pub induite par la polémique bretonne, n'a même  pas profité au box-office de cette première semaine de sortie. Peu importe.

Mais l'essentiel reste ailleurs, à la manière d'Antoine de St Saint-Exupéry...

vendredi 22 juin 2018

Recyclage !

Rattrapé de justesse avant sa destination promise à la poubelle, deuxième vie donc,  pour le poème d'un boulanger...atypique , qui pédale parfois dans la choucroute !



" C'est pas vrai " !

C'est pas l'équilibriste qui sait

C'est pas le cycliste qui peut.

Ce n'est pas " c'est pas " qu'on dit !

C'est pas au scientifique de ramener sa science !

C'est pas vrai !

C'est pas comme ça que ça s'est passé !

C'est bien ce qu'on a vu mais ce n'est pas ce qu'il fallait voir .

L'intention était invisible à vos yeux .

L'équilibriste était fatigué et son corps est tombé .

Le cycliste était sous pression et ses nerfs ont lâché .

J'ai vu leur cœur et tous les deux ont pleuré .

Le médecin n'a rien compris s'il n'a pas aimé .

mercredi 20 juin 2018

" Manu manu rêva" ...

Cet air, de circonstance, d'Alain Chamfort résonne parfois à son insu en correspondance aux aléas...

Pour n'avoir pas su garder la bonne distance, un petit collégien, au pire, pour faire le malin, au mieux par ignorance, s'est drôlement fait remonter les bretelles par le chef des armées, qui plus est !

Question d'échelle de valeurs : le liliputien face au géant ? Ne parlons pas d'ogre pour autant.

Mais y-a-t-il eu insulte ? Même pas. Petit rappel à l'ordre de la haute fonction. Soit.

On est loin du jeune détrousseur de poche à qui un ex-ministre de la justice avait mis une claque, presque machinalement.

Puisse donc ce nouveau péché véniel ne pas faire le tour du monde pour autant !

Histoire de garder la mesure.

De là à apprendre à ce jeune collégien que seuls les diplômes permettraient à quiconque de " faire la révolution " -sic- il y  a un pas... de sept lieues bien vite franchi ici !

" Vérité au deçà des Pyrénées, erreur en delà ", se rappelle-t-on de nos cours de français, très secondaires. Excusez du niveau  pascalien !

Quand les étudiants américains sont invités outre-atlantique à transgresser les codes pour " réussir ", le maladroit collégien, singeant le style " copain-copain ", sera la risée de tous. C'est cher payé.
Instrumentalisation oblige.

Reste à savoir, qui, entre le liliputien et le géant, s'est réellement montré le plus mal-à-droit(e) ?







samedi 26 mai 2018

" La surface de réparation "

Les réalisateurs  François Prévôy-Leygonie et Stéphane Archinard ont volontairement changé le titre - pourtant doublement évocateur - du livre d'Alain Gillot dont est tiré le film : " Monsieur je sais tout ", histoire d'élargir le sujet à l'universel.
Ainsi les thèmes de prédilection des réalisateurs, filiation et transmission, sont  largement sublimés.
Pari réussi, donc,  pour cette histoire de famille à réparer sur décor rochelais, cette fois!
Le premier plan du film débute par un pont, interminable : celui qui relie l'île de Ré à la Rochelle, avec Arnaud Ducret qui court après sans doute le sens qu'il cherche à sa vie ?
Le duo entre ce trentenaire géant un brin macho et son neveu  providentiel et chétif souffrant du syndrome d'asperger  fonctionne d'emblée, même si la recette est un peu facile.
Adaptation touchante de cette " surface de réparation " qui réussit le tour de force d'apporter  la légèreté appropriée à un thème d'une profondeur abyssale et  bien souvent insondable !
Châpeau bas au jeune Max Baissette de Malglaive que l'on croirait sincèrement autiste tant son jeu reste bluffant de réalisme.
Chacun abandonnant au fil de l'histoire ses préjugés et chacun permettant à l'autre de grandir à sa manière en trouvant sa vraie place. Assurèment pas celle de l'hôpital psy de La Rochelle !
A ne pas manquer pour ce  nouveau  regard  rafraîchissant sur la différence et l'ouverture d'esprit qui relie les êtres, comme une île charentaise  à son continent.
Un pont entre deux rives en quelque sorte : entre des générations qui s'étaient perdues.
De quoi retrouver le fil.





mercredi 2 mai 2018

" Mes provinciales "

 " Le soleil de la mélancolie "

Belle découverte en ce début mai avec la sortie du neuvième film de Jean-Paul CIVEYRAC, dont le
parti pris du noir et blanc ajoute à l'intemporalité du sujet.
En plusieurs tableaux, sont dépeintes les métamorphoses de trois jeunes provinciaux venus de Bordeaux, Lyon ou Poitiers à la capitale pour tenter de devenir ce qu'ils voudraient être : réalisateurs.
Le titre, en clin d’œil à l'oeuvre de Pascal, nous plonge dans le débat éternel ou universel des créateurs : exigence janséniste comme Mathias, sans concession, contre " petits arrangements entre amis " à la jésuite, que dénonce avec véhémence Annabelle ( Sophie Verbeeck ) en mettant son ami Etienne face à ses paradoxes. De la théorie rêvée à la pratique décalée, des paroles aux actes non accordés. Eternel débat.
Sur fond de Bach, Novalis, Flaubert ou Gérard de Nerval, nous est conté le lent travail de maturation artistique pour devenir soi. On pourrait penser aussi à " la mofication "de Butor, dans la lente construction d'une nouvelle identité. Les plans souvent esthétisants d'un Paris idéal pour l'accomplissement artistique tranchent cependant avec la violence intérieure des tourments et des affres de création.
Si les sonneries des smartphones, les allusions aux " Pussy Riots " ou autre campagne de Macron ne surgissaient pas par fulgurances, on pourrait  facilement se croire dans le Paris des années 70, tant le sujet de l'apprentissage, dans la douleur parfois, l’indolence souvent voire l'illumination reste éternel.
Les dialogues entre les protagonistes sont saisissants de pertinence et de profondeur pour  toucher chacun de nous aux questionnements les plus enfouis. voire parfois les plus intimes.
Un long film, de plus de deux heures certes,  qui nous promène dans le temps et l'espace de la genèse de la création artistique et de sa transmission.
Pour tous les amoureux du cinéma, de la musique, et de la nécessité artistique dont l'élan vital et créateur sont prodigieusement retranscrits.
A ne pas manquer !

mardi 24 avril 2018

24 avril


L'arbre de la renaissance à St Germain La Rivière-
Photo Hélène Samzun-Dehaspe


A mes amis de la Saint-Fidèle !

Trois petites notes de musique,
Des menus  mots magiques,

Estampes japonaises d'Hokusai,
Petit vélo parmi les fleurs,

Trottent dans ma caboche .

Tous ces petits riens
Pour passer à demain,

Applaudissons des deux mains !

Mais  "vivement après-demain"* ,

Au pays des sourires radieux ?





*https://www.fayard.fr/vivement-apres-demain-9782213701110

lundi 9 avril 2018

THE PLACE TO BE IN NORMANDY


 De midi jusqu'à midi !

Midi sur le sable de mars,
L'heure s'est arrêtée,
Toute la journée,
Les sorbets attendront  juillet,
Pour être dégustés,
Toute la journée !
La cabane à livres est  fermée,
Elle ouvrira ses portes
Toute la journée .
En attendant des jours meilleurs,
Comptons les grains de sable
Toute la journée !

Jusqu'au bel été.

Photos et textes : Hélène Samzun-Dehaspe

 

vendredi 30 mars 2018

La course aux Intelligences !

A l'heure où notre hyper mnésique député mathématicien, Cédric Villani, a remis son rapport sur l'Intelligence Artificielle et les problèmes éthiques qu'elle pourrait poser, Hugo Horiot, écrivain,
comédien, étiqueté " autiste Asperger " présente sur les plateaux tv son histoire : celle d'une intelligence atypique, remisée, écartée. En aucun cas, il ne se considère comme " handicapé ", juste différent.
" On a failli m'assassiner plusieurs fois " avoue-t-il dans les médias . ce n'est pas moi qui suis autiste, mais les institutions, plus promptes à se protéger elles-mêmes que leurs membres.
En retard par rapport aux pays voisins, la France ne sait que faire de ces profils inclassables,  divergents pour ne pas dire dérangeants.
Et encore moins l'Education Nationale, peu formée en la matière. Collège unique oblige, l'égalitarisme et ses dérives n'ont fait qu'accentuer ces " gaspillages " d'intelligences.
Si 1,5 milliards d'Euros vont être consacrés à la recherche et les expérimentations sur l'Intelligence Artificielle, histoire de maîtriser le sujet pour rester souverain en la matière...grise, quelle place sera consacrée pour tous ces profils atypiques, mis hors d'état d'apporter leur spécificité à la société ?
Hors d'état de nuire au conformisme ambiant.
C'est la question que posait récemment Hugo Horiot au gouvernement via ses  brillantes interventions médiatiques.
Autant la gestion " intelligente " ( ? ) des algorithmes de plus en plus pointus pourrait sauver des vies, notamment en matière de santé, autant l'uniformisation de la pensée que dénonce Hugo Horiot pourrait priver la société de talents hors normes. Et de sombrer dans les travers d'une société eugéniste, selon ses propos.
Le chercheur Stephen Hawking qui vient de nous quitter prédisait que l'Intelligence Artificielle pouvait détruire notre humanité, avec ou sans grand H.
Un peu comme Einstein avec sa découverte, tout dépend de l'usage qui est fait de ces avancées ou pas, et dans quelles mains elles sont sauvegardées : d'où l'importance de l'éthique.
Quelle orientation sera privilégiée : une société bienveillante et inclusive, s'adaptant à toutes formes de différences, ou une société qui exclut  tout ce qui diffère ?

That is the question.
https://twitter.com/hugohoriot

lundi 5 mars 2018

Le printemps des poètes d'outre-atlantique !

A peine les mimosas fanés, arrive à grands pas le " Printemps des poètes ", histoire de sortir de l'hibernation.
Pour une rare fois, cette année, le vent d'outre-atlantique souffle la poésie sur nos écrans, avec :
" La forme de l'eau ", fraîchement primé de quatre oscars pour le réalisateur mexicain, Guillermo del Toro.

Voyage onirique dans un décor baroque et surréaliste qui navigue entre le monde sous-marin de Jules Verne et les fantaisies surréalistes d'Amélie Poulain. En atteste la sublime affiche prometteuse.
Version revisitée évidemment du mythe de " La Belle et la Bête " sur  éclairages en camaieux bleu-vert : couleur " glazig " dominante, comme savent seuls la distinguer les Bretons.

Dans un laboratoire gouvernemental tenu secret, Elisa ( Sally Haukins ) petite femme de ménage, quasi transparente et sans intérêt pour les ambitieux cyniques au pouvoir, sera le grain de sable qui enrayera la machine. La faiblesse de son expression par langue des signes contraste avec la densité de sa vie intérieure. Face à l'agent ambitieux, Michael Shannon, caricature de l'américain binaire, pétri d'auto satisfaction,  elle ne sera qu'un improbable objet de prédation, et encore...

Dans ce monde énigmatique et expérimental, où une étrange créature a été ramenée pour être étudiée sur toutes les coutures,  ce sont les " marginaux " de cette Amérique binaire des années 50, raciste, machiste et bien-pensante, qui portent le film par leur extrême sensibilité à fleur de peau. Leur poésie intrinsèque les sauve.

Un vieux professeur solitaire, un homosexuel, un scientifique, deux petites femmes de ménage, noire et blanche, révèlent les failles d'un monde sans pitié. Mais aussi le pouvoir incommensurable des laissés pour compte, sans frontière !

" La forme de l'eau " :  H2O, malgré les défauts de ses qualités ou la qualité de ses défauts rafraîchit et glace parfois. C'est avant tout un conte poétique d'où la Vérité pointe, au delà de la fiction.

Elle réenchante en tous cas le monde vers une autre dimension.
La plus belle.

Celle de  la puissance de l'imaginaire qui dépasse de loin le réel.

mercredi 21 février 2018

"Dedans-Dehors" ?

Un restaurant des plus atypiques, baptisé "Dedans-Dehors" dans le département de rêve des Hautes-Alpes avait attiré notre attention, pour sa forme de prime abord ; il s'agissait d'un espace ni dedans, ni dehors, "sans frontière", à la fois protégé et à la fois à l'air libre ; il se nichait au fond d'une ruelle étroite et fraîche, signalé par une bicyclette décorée de fleurs des champs.
 Agréable sensation estivale de liberté dans un espace hors norme, où l'on se sentait curieusement à la fois en sécurité à l'intérieur, mais sans fenêtres ni volets, à tout vent.

Si cet endroit surprenant et rafraîchissant en été frappait par son unicité, c'était bien sûr sans compter les caprices de la météo. Tout s'écroulait par temps de pluie ou mistral. Le service n'étant envisageable que par baromètre clément, cela va sans dire.

Place oh combien typique, mais également éphémère par sa spécifié même. Sa force étant sa faiblesse et réciproquement.

Ce restaurant d'une contrée haute alpine de rêve m'a fait penser aux frontières qu'il existe justement entre l'intime et le public, le "on" et le "off"...

Frontières à géométries variables par les temps hyper connectés qui courent ; en attestent les affres vécues par certaines familles de  "stars" ou de "politiques", pour qui le dedans et le dehors ne font plus qu'un, à leur insu, paraît-il ?
Seraient-ils à ce point "faussement naïfs" pour se laisser berner ?

Comme pour ce charmant restaurant, franchir les frontières du dedans ou du dehors, sans tenir compte de la météo, qu'elle soit médiatique ou pas, incite à la plus grande prudence, à moins d'en jouer, volontairement. En acceptant les règles du jeu et les contraintes de ce qui nous dépasse tous : les forces indomptables de la nature et ses caprices.

Autant il est important d'accorder les violons de l'intime ou du public, au risque de se faire passer pour schizophrène, autant la sacro sainte "transparence" à tout va trouve ici ses limites !

Ce n'est pas les auvergnats en vogue qui nous contrediront ?

Mais la cuisine politique peut aussi sentir le cramé pour peu qu'on se croie tout-puissant ...
Auvergnat ou pas.
A moins que cela ne soit une nouvelle spécialité ? qui sait ? même si potentiellement cancérigène.

A bon entendeur, salut !


mercredi 17 janvier 2018

"Savez-vous d'où sa peine vient" ?

Côté face , catégorie acteur "octogénaire": le débonnaire J. Paul Belmondo, dents blanches (vraies ou fausses, peu importe) et tout sourire.

Côté pile, même catégorie, syle "monstre sacré" : Alain Delon, qui à 82 ans , déclare "vomir sur notre société" et tout ce qui s'y rapporte. Une interview plus tard, dans "Paris-Match", il se met à nu devant l'inénarrable Valérie Trierweiler, la femme bafouée la plus connue de France !

Selon notre ténébreux octogénaire, ses problèmes proviendraient de son enfance et de ses parents Edith et Fabien, "pour qui il n'était décidément pas la priorité" puisque, séparés, ils le placent en famille d'accueil à Fresnes. IL n'avait que quatre ans.
Quand il part faire la guerre d'Indochine à 17 ans, alors que la majorité n'était qu'à 21 ans en ces temps là, personne pour le retenir ou le protéger.
A 82 ans, notre "vieux beau" vire à l'aigreur et tente d'expliquer de quoi sa Haine viscérale de l'autre est-elle le nom ...
Soit.

Si tous ceux qui avaient subi les mêmes affres enfantines, se permettaient de vomir sur notre société, au crépuscule de leur vie, il faudrait d'emblée embaucher des centaines de Monsieur Propre pour tout nettoyer à la javel.

Quel triste spectacle nous offre ce "monstre" pas si sacré finalement.

Ni son succès, ni les femmes, ni son train de vie n'auront réussi à  panser son vide abyssal dont son entourage aura supporté les dégâts collatéraux ... Excepté sans doute la Sainte Mireille Darc que l'on pourrait canoniser pour son abnégation.

Dommage que notre aigri de service n'ait pas cogité sur la phrase si profonde de GOETHE, à temps :
" Etre adulte  , c'est avoir pardonné à ses parents " !
Il réussira donc le tour de force de quitter notre bas-monde, avec la morve adolescente : de quoi contenter tous les adeptes du "jeunisme" ambiant ?