Notre "graphomane" belge invétérée, à la cadence de métronome, ne rate jamais sa rentrée littéraire : fille de diplomate, subissant dans sa jeunesse les déménagements successifs parentaux, à l'échelle internationale, a choisi de s'ancrer à Paris. Elle y voyage entre ses lignes au fil de sa plume. Pas étonnant pour celle qui adore les oiseaux, leur hauteur de vue, voire leur langue...
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D.R. |
Fidèle à ses titres pléthoriques qui sortent immanquablement à chaque rentrée littéraire, elle plonge, comme à l'accoutumée dans sa matière première préférée : sa mémoire. A profusion.
"L'impossible retour" sous forme de carnet autobiographique assumé, revient à la source qui l'a façonnée : le Japon. Jardin d'Eden qu'elle a quitté prématurément bien malgré elle. Elle revit ici le drame originel de son départ traumatisant.
S'il lui a été conseillé d'oublier ce Japon fondateur pour avancer, elle le conserve en elle comme un terreau fertilisant son écriture. Fine, à l'épure, tout en ellipses, allant juste à l'essentiel de la substantifique moëlle. La sienne, en l'occurrence.
Toujours une "énigme" insondable pour certains esprits prisonniers de Descartes, elle en déconcerte plus d'un et reste pour d'autres une icône intemporelle, rouge et noire, qui partagent avec elle en sourdine la douleur invisible, à fleur de peau, de l'exil...
Sa marque de fabrique : son respect inconditionnel pour ses lecteurs à qui elle consacre par jour cinq heures de courrier. Que serait son activité et son Art sans cet échange sincère avec tous ceux qui ont participé à ce qu'elle est devenue : une écrivain inclassable à dimension internationale ?
33, dites 33 !
Comme ce 33 ième petit dernier roman de 155 pages lu en 1h30 top chrono.
Une énigme, certes, comme chacun de nous .