lundi 7 octobre 2024

Dénouer " le fil " !

 Du " sur mesure " cousu de la main  de Daniel Auteuil, à la fois réalisateur, scénariste et acteur avec " le fil " :  film de presque deux heures,  à la subtile mécanique d'horloger ,  qui réconcilie avec le grand cinéma français.

Tirée d'une histoire vraie, la confrontation entre un avocat pétris de doutes et d'humanité avec son client, accusé du meurtre de sa femme, dévoile à la fois la complexité du métier d'avocat et celle de l'âme humaine en général. Un film procès qui interroge aussi sur la dimension morale du métier, de l'intime conviction à la logique de la preuve . Le duo improbable entre les deux hommes, le prétendu sauveur et l'accusé , fonctionne dans une tension croissante, au milieu d'un environnement  sauvage, aride et complexe . Jean Monier fait face à Nicolas Milik , père de famille nombreuse, marié à une épouse devenue alcoolique,  pour avancer dans sa défense jusqu'au verdict final.

Persuadé de l'innocence de son client, l'avocat va déployer tout son talent pour dénouer le fil d'une intrigue familiale provençale. L'action se déroule au Mas-Thibert , enclave très  à part, qui reflète le caractère tout aussi atypique de ses protagonistes. Le crime fatal se déroulant sur le pont Van Gogh par une nuit étoilée des plus... glauques et mystérieuses qui soient.

Plans minutieux, soucis du détail, ajoutent à la profondeur et la densité du sujet tout au long du scénario milimétré.

La performance consiste à faire douter le spectateur de ses propres convictions initiales  remises en doute à mesure que l'enquête avance. Cette plongée intérieure dans le cerveau d'un avocat revient aussi à  l'exploration des faux-semblants de tout un chacun. Quant au cerveau de l'accusé, incarné par l'excellent acteur Grégory Gadebois  , il demeure plutôt insondable jusqu'à la double chute finale, qui laissera une emprunte indélébile.

 Une vraie réussite pour un sujet si sensible par un artiste au sommet de son art.


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