lundi 23 octobre 2023

Des cours d'empathie à l'école ?

A observer la montée de la violence dans les rapports humains, que ce soit dans le cadre de l'école, ou dans la société tout entière, l'heure des cours d'empathie a sonné. Au plus haut niveau de l'Etat, des réflexions suivies d'actions ciblées sont menées pour s'attaquer aux racines du mal. Déjà, des cours de philosophie sont mis en place ici et là, au sein même des petites classes pour tenter d' apprendre aux enfants le discernement et l'esprit critique dans un cadre très structuré. Histoire peut-être d'échapper plus tard à toute forme d'emprise, qu'elle soit intime ou sectaire ? Ou du moins à réfléchir par soi-même ? Quelques volontaires ont donc mis en place, dans les classes de maternelles ces fameux cours d'empathie qui consistent à développer l'altérité chez l'enfant. Petit exercice basique : dans des duos, un élève masse doucement le dos de son petit collègue. Un enfant massé par son congénère serait moins enclin à la violence verbale en cours de récré ensuite, voire à la violence physique. La parole circulant ainsi plus librement, les relations deviennent plus fluides. Il est cependant consternant que deux notions aussi élémentaires que la saine communication et l'empathie doivent désormais s'apprendre à l'école alors qu'elles devraient être au coeur de toute vie familiale ? A se demander quel rôle éducatif jouent réellement les parents ? A déléguer leurs responsabilités ? Arrivé à ce degré zéro de transmission, peut-être serait-il encore temps de se référer à l'éthologie et ses cours de comportementalisme animal pour prendre exemple ? Observer dans la nature la manière dont les animaux protégent d'abord leur progéniture, et leur apprennent tout simplement à vivre et à bien se défendre. Le mimétisme restant au départ la manière la plus simple d'apprendre, pour le meilleur...ou pour le pire. Une fois de plus, le monde à l'envers .

jeudi 24 août 2023

De l'altérité climatique !

"La maison brûle et nous regardons ailleurs" :reste une citation phare d'un ancien président  apprécié des corréziens en matière d'environnement.
Les trois-quarts de la France qui subissent les aléas climatiques hors norme d'une fin de saison estivale peuvent profiter aussi accessoirement de certains avantages collatéraux. A commencer par l'attention ainsi déployée envers les plus sensibles et la communication à ce sujet n'est pas en reste.
Sans doute a-t-on appris des erreurs de la canicule 2003 où la désinvolture générale avait occasionné de nombreuses victimes, livrées à elles-mêmes.
A choisir dans une situation pareille, trop de communication vaut sans doute mieux que l'indifférence, combat si cher à la chanson phare de  Gilbert Bécaud ?
Une petite attention, un simple texto à des personnes isolées - ou pas - ne fera jamais de mal même si les capacités d'adaptation et la responsabilision personnelle sont de mise. Peut-être est-ce ce qu'on appelle le sentiment d'"altérité" ? Sans pour autant sombrer dans le paternalisme déplacé et dépassé.
Toujours est-il que ces aléas permettront par exemple aux marseillais ou aux alésiens d'avoir accès gratuit aux piscines municipales ! Les avantages des inconvénients en quelque sorte.
 L'occasion en tout cas de comprendre que chacun est différent et réagira par conséquence différemment aux agressions extérieures, selon son ADN et ses expériences.

jeudi 27 juillet 2023

LITANIE EN LITUANIE ?

Petit emprunt au titre d'une chanson pas vraiment douce si bien interprétée par Jane Birkin, en hommage au triste anniversaire du décés de Marie Trintignan il y a vingt ans à Vilnius en Lituanie. Lors d'un tournage pour un film sur Colette , l'effroyable dispute entre le bordelais du groupe Noir Désir, Bertrand Cantat et la fille de Jean-louis Trintignant tournait au drame absolu. Un intolérable fait divers qui dans son horreur a eu le mérite de mettre en lumière la notion de féminicide, d'emprise relationnelle dans les couples dysfonctionnels, qu'ils soient de milieux ordinaires ou extraordinaires. La mécanique implacable restant toujours immuable sur dominant(e) et dominé(e). Puisse cette triste date anniversaire alerter sur l'urgence absolue d'éduquer les enfants au respect de l'autre sexe. Il s'avère que des études montrent à quel point certaines mères véhiculent inconsciemment ou pas à leurs garçons de mauvais comportements, en laissant faire ce qu'elles interdisent à leurs propres filles. Une discrimination qu'elles reproduiraient le plus souvent à l'aveuglette. En prendre conscience serait peut-être un premier pas ? Quant au pardon, à un chanteur qui a pu continuer honorablement sa carrière, il s'agit encore d'un autre débat hautement sensible. Pour Marie Trintignant, sa voix s'est tue à jamais. Paix à son âme fracassée.

mardi 18 juillet 2023

"L'histoire interdite" ?

"Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie". Cette citation d'Albert Londres, référence incontournable pour tout journaliste qui se respecte, pourrait s'appliquer comme un gant à l'enquête menée par la jeune pigiste Inès Léraud dans les côtes d'Armor, suite à des morts suspectes d'humains et d'animaux. Dans un environnement hautement sulfureux : celui des concentrations d'algues vertes en putréfaction dégageant du gaz H2S hautement toxique. Une problèmatique qui a été soulevée dans cet environnement précis depuis 1971 !

DR
Adapté d'une bande dessinée, ce thriller de Pierre Jolivet et Céline Salette sort aux prémisses de la période estivale malgré les pressions du tout puissant milieu de l'agro-alimentaire, de la F.N.S.E.A., et des enjeux touristiques d'autre part. Les subventions régionales pour le film avaient d'ailleurs pris du retard.

Cette enquête menée sur le terrain , "vent debout" comme disent les bretons prouve à quel point la détermination sans faille avance tel un rouleau compresseur surtout quand la cause est juste. Malgré menaces de mort et sabotages en tout genre.

De l'arrivée de la jeune journaliste en Bretagne, qui déboule tel un chien dans un jeu de quilles dans la maison de famille d'une amie, au procès final, toutes les étapes sont décrites ; malgré quelques lenteurs de rythme, ce lourd dossier tiré de faits réels est décortiqué à la loupe, témoignages divers et variés à l'appui, avec précision et rigueur journalistique, sans pour autant devenir indigeste. Instruire en s'amusant, tel était l'état d'esprit à la conception de la B.D. d'origine, dans le trationnel  "Docere,  movere, placere".

Petit à petit, la jeune pigiste, aidée de bretons courageux et lucides s'attaque à ce qui est convenu d'appeler "la fabrique du silence" et brise l'Omerta provoquée par la peur de tous ceux qui travaillent de près ou de loin dans le domaine agro-alimentaire. La fin du film nous apportera un éclairage supplémentaire sur sa détermination sans faille quasi viscérale pour réhabiliter une famille victime face à des professionnels qui n'en sont pas puisqu'ils n'ont pas pris le soin de protéger à minima leurs employés corvéables à merci.

Un dossier qui espère-t-on fera jurisprudence dans la protection des risques professionnels, quelqu'ils soient, dans quelque domaine que ce soit. Des actions de sensibilisation au grand public ont déjà vu le jour sur le rivage de Moëlan-sur-mer à la sortie du film.

A voir, pour que les mêmes causes ne produisent pas inéluctablement les mêmes effets, surtout quand il est si difficile de s'attaquer aux causes !




mardi 13 juin 2023

Wahou ... " Wahou " !

Les frères Podalydès, Bruno le brun ténébreux et Denis le plus longiligne ne cessent de nous surprendre et leur complémentarité pimente avec justesse le cinéma.  On se souvient notamment de  " Liberté Oléron "  qui les avait propulsés au devant de la scène.

Leur dernière onomatopée, en guise de cri de satisfaction, résume à elle seule le but ultime de tout agent immobilier : surprendre et étonner le client potentiel pour conclure l'affaire !
D'où un titre prometteur qui n' y va pas par quatre chemins et arrive finalement droit au but ! N'en déplaise aux grincheux.

Tel est le sujet du film où Oratio (Bruno Poldalydès) et Catherine (Karin Viard) tentent de trouver acquéreur pour deux biens apparemment difficiles à vendre : une belle demeure bourgeoise de Louveciennes avec terrain de 1200 ha piscinable et un lumineux appartement récent dans le  "triangle d'or" de la ville puisque chaque endroit a son triangle ! Jargon commercial oblige. Surtout dans le secteur immobilier.

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Jeux d'acteurs plus vrais que nature défilent dans cette succession de tranches de vies aussi désopilantes que touchantes. Quand la légéreté du jeu apporte sa touche  au fond du propos, le spectateur détendu ne peut lui aussi que s'exclamer : "Wahou".  Il faut dire que la brochette d'acteurs hors pair servent le scénario à merveille. Musique classique en ouverture avec en sublime introduction la sérénade de Schubert au piano.

Une troupe de musiciens plutôt hors sol débute les festivités qui laissent la conseillère immobilière déjà un peu larguée sur les rotules. S'en suit tout une galerie de portraits tous plus attachants les uns que les autres. Y compris le vieux couple corse peu assorti, escorté de son architecte pour tout démolir.

Le couple Sabine Azéma et Eddy Mitchell fonctionne idéalement, ne trouvant pas d'acheteurs aussi atypiques que leur grande propriété un peu décatie. Dévaluée par le passage du train en bout de terrain R.E.R...

Un film qui contribuera peut-être à rendre les agents immobiliers un peu plus "humains" et moins "bling bling" que l'habituelle notoriété de vautours avides qui les précéde en général !

A noter le jeune stagiaire en immobilier, qui aura le mot de la fin, et non des moindres ! Avec encore deux Podalydès supplémentaires dans le rôle du peintre et de l'architecte !

Une belle surprise plus qu'honnête avant la prochaine fête du cinéma à venir.