Tel aurait pu s'intituler le dernier film d'Edouard BERGEON qui fait apparemment un tabac au box office.
"Au nom de la terre" aborde l'épineux sujet du monde agricole et de sa difficile évolution durant ces 40 dernières années. Tiré d'une histoire vraie, ce film "coup de poing", s'il aborde de l'intérieur l'insoutenable vie des agriculteurs actuels, contraints de s'endetter pour cette sacro-sainte capacité d'adaptation chère au monde anglo-saxon, aborde aussi l'intimité d'une relation père-fils où la transmission dysfonctionne.
Pierre (Guillaume Canet), revenu du Wyoming reprendre la ferme familiale après son mariage avec Claire attend une éternelle reconnaissance de son père, excellentissime Rufus, replié sur le passé et décourageant par sa psychorigidité.
Deux drames intrinsèquement liés sont donc simultanément déroulés dans cette saga familiale : au départ cette famille avait tout pour être heureuse, comme le dit souvent la "vox populi".
Tout, sauf peut-être l'essentiel : un environnement "intime" et extérieur, tous deux défavorables, voire toxiques pour la bonne évolution à long terme.
Les conditions des "paysans" comme les nomment encore le vieux père, aigri et figé, ou des nouveaux "entrepreneurs" comme le souhaiterait Pierre, sont décrites et tout y passe : la grande distribution qui spolie les agriculteurs, les sociétés agro-alimentaires qui les poussent à s'agrandir, sans foi ni loi, la solidarité paysanne qui en prend un sacré coup, la solidarité familiale coûte que coûte.
Tiré d'une histoire vraie d'un fils qui retrouve à 17 ans son propre père empoisonné dans ses bras, face à un grand- père inflexible, ce film réveille tout un chacun de sa torpeur ou de ses préjugés.
A l'heure des ronds-points et des gilets jaunes, ces agriculteurs, eux, n'auront pas le temps de s'arrêter pour protester. Ou s'ils s'arrêtent, c'est hélas définitivement.
Que ceux qui parlent de "jacqueries" aillent de toute urgence découvrir la réalité de terrain !
Jeux d'écritures. Billets d'humeurs. Éditos. Conseils en écriture. Écriture créative etc...
mardi 15 octobre 2019
vendredi 4 octobre 2019
" L'enfance de l'Art " ...
A l'école nantaise du Bocage, mon instituteur de CM2, saura -t-il jamais un jour que ses cours de musique avec sa guitare et son chant "une guitare, une flûte, au soleil du matin, une guitare, une flûte, un ami qui revient, du bout de la terre, je vous entends bien, mais il reste à faire un trés long chemin, lalala" résonnent encore dans ma tête de cinquantenaire ? Ce M. Deuff, aux airs de baroudeur, sait-il l'empreinte qu'il a laissée sur ces petits cerveaux ?
Un an plus tard, il me titillait d apprendre le piano, car son apprentissage était conseillé et considéré plus facile que la guitare.
En octobre 2019, dans une petite école du centre de Bordeaux, une classe de CE1 s'est "appropriée" sans le savoir, l'approche du génial peintre espagnol Miro.
Impossible démarche sans la passion de leur enseignante pour la peinture et tout ce qui s'y rapporte.
Si l'oeuvre de Miro semble pour certains hermétique par sa symbolique ésotérique et les clefs à acquérir pour décoder, il n'en va pas de même pour les jeunes écoliers, vierges de tout parasitage académique ou autre, qui nuirait à une approche "vraie" de l'oeuvre.
Après avoir pris pour point de départ un chant "constellations", illustré d'un tableau du Maître portant le même nom, notre institutrice bordelaise a éduqué le regard des élèves en l’affûtant par l'observation de tous les détails qui ont été listés. Les différentes formes utilisées ont été décrites.
Ensuite, chaque groupe de cinq élèves a pris une grande feuille format raisin au milieu des bureaux et à chacun leur tour, ils ont dessiné une forme.
Toujours avec l'aspect ludique, une minute chacun, avec un seul pot de feutres qu'ils se sont fait passer toutes les minutes donc.
Ce travail préparatoire collectif s'est avéré riche en échanges.
Par la suite, l'étape suivante consistera à illustrer le chant aux craies grasses sur fond à la peinture soufflée.
Respect donc pour ce travail d'approche artistique progressif et ludique qui laisse espérer sur la transmission des savoirs, malgré le découragement qui sévit souvent au sein de l'Education Nationale !
Mais sans passion initiale de la matière transmise, difficile d'entretenir la flamme !
Révélation à Palma de Majorque
https://www.youtube.com/watch?v=W2wf4IQrvtA
Un an plus tard, il me titillait d apprendre le piano, car son apprentissage était conseillé et considéré plus facile que la guitare.
En octobre 2019, dans une petite école du centre de Bordeaux, une classe de CE1 s'est "appropriée" sans le savoir, l'approche du génial peintre espagnol Miro.
Impossible démarche sans la passion de leur enseignante pour la peinture et tout ce qui s'y rapporte.
Si l'oeuvre de Miro semble pour certains hermétique par sa symbolique ésotérique et les clefs à acquérir pour décoder, il n'en va pas de même pour les jeunes écoliers, vierges de tout parasitage académique ou autre, qui nuirait à une approche "vraie" de l'oeuvre.
Après avoir pris pour point de départ un chant "constellations", illustré d'un tableau du Maître portant le même nom, notre institutrice bordelaise a éduqué le regard des élèves en l’affûtant par l'observation de tous les détails qui ont été listés. Les différentes formes utilisées ont été décrites.
Ensuite, chaque groupe de cinq élèves a pris une grande feuille format raisin au milieu des bureaux et à chacun leur tour, ils ont dessiné une forme.
Toujours avec l'aspect ludique, une minute chacun, avec un seul pot de feutres qu'ils se sont fait passer toutes les minutes donc.
Ce travail préparatoire collectif s'est avéré riche en échanges.
Par la suite, l'étape suivante consistera à illustrer le chant aux craies grasses sur fond à la peinture soufflée.
Respect donc pour ce travail d'approche artistique progressif et ludique qui laisse espérer sur la transmission des savoirs, malgré le découragement qui sévit souvent au sein de l'Education Nationale !
Mais sans passion initiale de la matière transmise, difficile d'entretenir la flamme !
Révélation à Palma de Majorque
https://www.youtube.com/watch?v=W2wf4IQrvtA
mardi 24 septembre 2019
LA LIGUE DES OPTIMISTES ?
Si la jeune suédoise, Gréta Thunberg intriguait au début, il semblerait qu'elle commence à irriter certains grands esprits de ce monde qui s'échauffent et n'hésitent pas à dénoncer publiquement sa prétendue pathologie "d'Asperger".
D'autres philosophes comme Michel Onfray ou Alain Finkelkraut, qui ne se caractérisent pas par leur optimisme débordant,lui reprocheraient son syndrome dépressif.
On se souvient pourtant du film de J.Paul Vaud en 2008, intitulé : "Nos enfants nous accuseront", à l'initiative du maire de Barjac dans le Gard qui prônait une cantine bio dans son village pour responsabiliser tout un chacun sur son alimentation.
Dans les deux cas, ce sont les jeunes générations qui alertent leurs aînés sur leurs dérives et leurs irresponsabilités.
Le monde à l'envers, en quelque sorte. Sauf, que parfois, les inquiétudes sont légitimes.
On se souviendra aussi du fameux film "Le ruban blanc"( 2009 ), où un médecin luthérien est victime d'un accident de cheval à la veille de la première guerre mondiale en Allemagne du nord.
L'été 1913, de nombreux accidents sévissent alors sur des adultes . Le ruban blanc symbolisant ainsi la pureté et l'innocence chez les enfants bien obéissants et méritants de cette Allemagne luthérienne.
Education austère qui provoqua donc la rébellion de ces enfants bâillonnés et parfois, mortellement vengeurs.
IL est aussi de notoriété publique que les racines profondes du nazisme précédant la venue du Führer se trouvent dans ces éducations luthériennes assoiffées de prétendue "pureté".
Entre ces deux écueils éducatifs, d'enfants reprochant à leurs aînés leur laxisme et leur irresponsabilité et d'enfants reprochant à leurs éducateurs leur psychorigidité, il y aurait peut-être un juste milieu ?
Serait-ce celui de la "ligue des optimistes" ?
D'autres philosophes comme Michel Onfray ou Alain Finkelkraut, qui ne se caractérisent pas par leur optimisme débordant,lui reprocheraient son syndrome dépressif.
On se souvient pourtant du film de J.Paul Vaud en 2008, intitulé : "Nos enfants nous accuseront", à l'initiative du maire de Barjac dans le Gard qui prônait une cantine bio dans son village pour responsabiliser tout un chacun sur son alimentation.
Dans les deux cas, ce sont les jeunes générations qui alertent leurs aînés sur leurs dérives et leurs irresponsabilités.
Le monde à l'envers, en quelque sorte. Sauf, que parfois, les inquiétudes sont légitimes.
On se souviendra aussi du fameux film "Le ruban blanc"( 2009 ), où un médecin luthérien est victime d'un accident de cheval à la veille de la première guerre mondiale en Allemagne du nord.
L'été 1913, de nombreux accidents sévissent alors sur des adultes . Le ruban blanc symbolisant ainsi la pureté et l'innocence chez les enfants bien obéissants et méritants de cette Allemagne luthérienne.
Education austère qui provoqua donc la rébellion de ces enfants bâillonnés et parfois, mortellement vengeurs.
IL est aussi de notoriété publique que les racines profondes du nazisme précédant la venue du Führer se trouvent dans ces éducations luthériennes assoiffées de prétendue "pureté".
Entre ces deux écueils éducatifs, d'enfants reprochant à leurs aînés leur laxisme et leur irresponsabilité et d'enfants reprochant à leurs éducateurs leur psychorigidité, il y aurait peut-être un juste milieu ?
Serait-ce celui de la "ligue des optimistes" ?
samedi 21 septembre 2019
"L'Empreinte d'un poète"
Telle s'intitule l'exposition du Musée Pierre André Benoit (P.A.B. pour les intimes !) d'Alès jusqu'au 6 octobre prochain.
Dans le cadre des journées du Patrimoine (initiées en 1984), une conférence gratuite, animée par François Amy de la Bretèque et Christian Rolot prolongeait la projection (vendredi 19) du film de Cocteau : "La Belle et la Bête".
L'occasion pour les deux spécialistes chercheurs de l'Université Paul Valéry à Montpellier de revenir sur une scène inédite et burlesque du film, retrouvée dans une boîte à Milly-la-forêt où les deux sœurs de l'histoire, incarnées par Jean Marais et Michel Auclair sont affublées de voix féminines ! Un travestissement, certes innovant, qui ne devait pas correspondre aux goûts de l'époque, puisqu'il a été retiré de la version officielle.
Une longue scène exhumée où le marchand drapier de la mythique histoire comprend qu'il a été dupé. Même si à l'époque, les intellectuels méprisaient plus ou moins le septième Art, jugé trop populaire par Paul Valéry ou Georges Duhamel, d'autres, en rupture, le considéraient au contraire comme un art neuf où tout était à inventer. A commencer par Jean Cocteau, féru de cet art dans sa globalité, y compris dans son aspect économique. Assez surprenant pour un poète, du reste !
Pour lui, le cinéma jouerait ainsi un rôle "endoscopique" dans sa fonction, dans la mesure où il permet de découvrir ce qu'on ne connaît pas et donc de révéler l'invisible.
"Montrer avec la rigueur du réalisme les fantasmes de l'irréalité" disait Cocteau. C'est ainsi que notre génial "touche à tout" décalquera l'invisible dans ses films où toutes les inventions sont expérimentées, puisqu'il est un "amateur" ; dans le sens de celui qui "aime" et non dans le sens de dilettante. Toujours est il que Cocteau "fait de la poésie de cinéma et non pas du cinéma poétique" qu'il exécrait selon nos spécialistes , car trop lisse et trop convenu. Un peu assimilé à un Jean-Claude Carrière de notre époque par les spécialistes, Cocteau, ce cinéaste singulier qui dresse un pont entre le cinéma d'avant-garde et la nouvelle vague, reste un
"marginal du cinéma qui se trouve toujours au centre des choses". Ce n'est pas pour rien qu'il fut désigné à titre posthume, Président d'honneur du festival de Cannes en 1963 !
Dans un classement opéré par le Monde, il reste le premier cinéaste français (La Belle et la Bête), après Chaplin, Wells, et Kubrick !
Qui aurait cru que cet écrivain, peintre serait reconnu dans l'imaginaire collectif comme le premier cinéaste du XX siècle ?
Exposé à deux voix qui permettra ainsi au public présent de découvrir qu'un "secret exposé en pleine lumière n'en demeure pas moins un secret ".
C'est toute la magie de notre incroyable poète prestidigitateur !
Dans le cadre des journées du Patrimoine (initiées en 1984), une conférence gratuite, animée par François Amy de la Bretèque et Christian Rolot prolongeait la projection (vendredi 19) du film de Cocteau : "La Belle et la Bête".
L'occasion pour les deux spécialistes chercheurs de l'Université Paul Valéry à Montpellier de revenir sur une scène inédite et burlesque du film, retrouvée dans une boîte à Milly-la-forêt où les deux sœurs de l'histoire, incarnées par Jean Marais et Michel Auclair sont affublées de voix féminines ! Un travestissement, certes innovant, qui ne devait pas correspondre aux goûts de l'époque, puisqu'il a été retiré de la version officielle.
Une longue scène exhumée où le marchand drapier de la mythique histoire comprend qu'il a été dupé. Même si à l'époque, les intellectuels méprisaient plus ou moins le septième Art, jugé trop populaire par Paul Valéry ou Georges Duhamel, d'autres, en rupture, le considéraient au contraire comme un art neuf où tout était à inventer. A commencer par Jean Cocteau, féru de cet art dans sa globalité, y compris dans son aspect économique. Assez surprenant pour un poète, du reste !
Pour lui, le cinéma jouerait ainsi un rôle "endoscopique" dans sa fonction, dans la mesure où il permet de découvrir ce qu'on ne connaît pas et donc de révéler l'invisible.
"Montrer avec la rigueur du réalisme les fantasmes de l'irréalité" disait Cocteau. C'est ainsi que notre génial "touche à tout" décalquera l'invisible dans ses films où toutes les inventions sont expérimentées, puisqu'il est un "amateur" ; dans le sens de celui qui "aime" et non dans le sens de dilettante. Toujours est il que Cocteau "fait de la poésie de cinéma et non pas du cinéma poétique" qu'il exécrait selon nos spécialistes , car trop lisse et trop convenu. Un peu assimilé à un Jean-Claude Carrière de notre époque par les spécialistes, Cocteau, ce cinéaste singulier qui dresse un pont entre le cinéma d'avant-garde et la nouvelle vague, reste un
"marginal du cinéma qui se trouve toujours au centre des choses". Ce n'est pas pour rien qu'il fut désigné à titre posthume, Président d'honneur du festival de Cannes en 1963 !
Dans un classement opéré par le Monde, il reste le premier cinéaste français (La Belle et la Bête), après Chaplin, Wells, et Kubrick !
Qui aurait cru que cet écrivain, peintre serait reconnu dans l'imaginaire collectif comme le premier cinéaste du XX siècle ?
Exposé à deux voix qui permettra ainsi au public présent de découvrir qu'un "secret exposé en pleine lumière n'en demeure pas moins un secret ".
C'est toute la magie de notre incroyable poète prestidigitateur !
Inscription à :
Articles (Atom)