mardi 15 octobre 2019

"Au nom du père" ...

Tel aurait pu s'intituler le dernier film d'Edouard BERGEON qui fait apparemment un tabac au box office.
"Au nom de la terre" aborde l'épineux sujet du monde agricole et de sa difficile évolution durant ces 40 dernières années. Tiré d'une histoire vraie, ce film "coup de poing", s'il aborde de l'intérieur l'insoutenable vie des agriculteurs actuels, contraints de s'endetter pour cette sacro-sainte capacité d'adaptation chère au monde anglo-saxon, aborde aussi l'intimité d'une relation père-fils où la transmission dysfonctionne.
Pierre (Guillaume Canet), revenu  du Wyoming reprendre la ferme familiale après son mariage avec Claire attend une éternelle reconnaissance de son père, excellentissime Rufus, replié sur le passé et décourageant par sa psychorigidité.
Deux drames intrinsèquement liés sont donc simultanément  déroulés dans cette saga familiale : au départ cette famille avait  tout pour être heureuse, comme le dit souvent la "vox populi".
Tout, sauf peut-être l'essentiel : un environnement "intime" et extérieur, tous deux défavorables, voire toxiques pour la bonne évolution à long terme.
Les conditions des "paysans" comme les nomment encore le  vieux père, aigri et figé, ou des nouveaux "entrepreneurs" comme le souhaiterait Pierre, sont décrites et tout y passe : la grande distribution qui spolie les agriculteurs, les sociétés agro-alimentaires qui les poussent à s'agrandir, sans foi ni loi, la solidarité paysanne qui en prend un sacré coup, la solidarité familiale coûte que coûte.
Tiré d'une histoire vraie d'un fils qui retrouve à 17 ans son propre père empoisonné dans ses bras, face à un grand- père inflexible, ce film réveille tout un chacun de sa torpeur ou de ses préjugés.
A l'heure des ronds-points et des gilets jaunes, ces agriculteurs, eux, n'auront pas le temps de s'arrêter pour protester. Ou s'ils s'arrêtent, c'est hélas définitivement.
Que ceux qui parlent de "jacqueries" aillent de toute urgence découvrir la réalité de terrain !




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