lundi 18 décembre 2017

" L'esprit de Noël " : késako ?

Selon les régions de France, le fameux " esprit de Noël " souffle au gré des illuminations offertes.
Générosité ou sobriété obligent, certaines communes se distinguent, mais les noëls provençaux ou alsaciens semblent obtenir la palme de la féerie. Par tradition. De ce fait, les pâles imitations sont souvent décevantes mais ont le mérite d'exister.
Les grandes surfaces ne sont pas en reste, avec des décorations plus ou moins réussies : certaines ressortent les vieilleries, d'autres innovent jusqu'au tape à l’œil.
Ambiance festive plus ou moins joyeuse, selon l'humeur, donc ! Forcée ou naturelle, tout dépendra.
La ville du père Noël, quant à elle, où son courrier est centralisé, a du pain sur la planche, comme chaque année. Les petites mains sont censées répondre à chaque enfant, même si la photocopieuse est mise à rude épreuve pour ne pas décevoir ceux qui y croient encore... au Père Noël !
Sa maison a élu domicile à la chapelle du Carmel de Libourne. Les manèges anciens à pédale sont de sortie pour la plus grande joie des enfants.
Inspiré par l'Angleterre victorienne, qui mieux que Charles Dickens a décrit  l'esprit de cette ambiance " hors du temps " où tous les espoirs restent permis.

Une période de " trêve " en quelque sorte.
Comme quoi, elle est possible, même si difficilement durable.

L" esprit de Noël ", pour ceux qui y croient, ou ceux qui n'y croient pas ou plus, pourrait donc se résumer à cet état d'esprit bienveillant et allégé envers autrui, quel qu’il soit, pour peu qu'il soit partagé. Sans partage, il n'est que factice, illusoire et sonne creux.

Ne manquait plus qu'un ancien " Nul ", Alain Chabat  ne sorte son " Santa & Cie " pour sauver cet esprit qui tend à se déliter !  Occasion inespérée de réunir plusieurs générations qui sait ?

 Et puis, par hasard, sur une devanture de vitrine, qui l'eut cru  ? - un slogan :
" un Noël réussi, c'est un Noël réuni " !

Qui dit mieux ?



lundi 11 décembre 2017

Temps suspendu pour " Les Gardiennes " !

Voyage dans le temps garanti, dans la France profonde de 1914.

En ce lundi 11 décembre, la fiction se joue de la réalité ou réciproquement : car le deuil, s'il est bien  réel au cimetière de Lorient ( Saint Barth )  pour Nathalie Baye et sa fille, tisse la toile de cette peinture du temps ralenti, au grè des lents tableaux de labeur, de saisons, d'absence et d'attente.
Curieuse synchronicité de calendrier qui donne encore plus de profondeur à ce patient travail de Xavier Beauvois, sept ans après " Des hommes et des Dieux ".
A ce rythme décéléré, le spectateur s'immerge peu à peu dans cet autre " dimension ", à des années lumière de notre monde hyper connecté et assourdissant de confusion généralisée.
Les rares mais justes échanges entre " taiseux " s'impriment encore plus dans cette histoire de femmes et d'hommes absents ; dont  celle qui veut à tout prix préserver une unité familiale, au prix de sacrifices parfois injustes.
L'histoire dans l'Histoire du fils de la patronne sincèrement épris de l'employée orpheline donne  encore plus de relief à  ces terribles années d'attente pesante mais  aussi et toujours d'espérance.
Révélation itou du talent d'Iris Bry : victime sacrificielle sur l'autel de la tartuferie sociale.
Car la " matriarche ", pour préserver l'unité, n'hésitera pas à salir injustement cette " fille de peu ou de rien qui aurait le vice dans le sang ", puisque sortie de l'assistance publique. Elle gardera seule le bébé  de l'amour, malgré tout, et incarnera même à la fin l'émancipation et le courage d'une femme rejetée, que le cinéaste a lui élu.
Jamais aucun film sur cette époque nous aura autant permis de ressentir presque viscéralement la pesanteur ( jamais ennuyeuse ) du temps suspendu  qui ne doit pas s'arrêter,  malgré les atrocités de la guerre ;  le poids de la souffrance et de la perte, parfois allégé par le partage et la solidarité.
Une performance de nous ralentir à ce point le cœur pour mieux en capter les intenses battements.
A voir pour enfin " ressentir " ce que nos ascendants ont dû braver pour mieux comprendre  aussi le prix de leur courage.

samedi 9 décembre 2017

Les sosies, les vautours et les requins !

Cette triste semaine de décembre endeuillée par la perte d'un  exceptionnel auteur d'une part puis d'un mythique  interprète-acteur d'autre part, nous ramène immanquablement à notre triste condition de mortel.
Même si justement, l'enchantement propre à l'Art nous la fait fort heureusement souvent oublier, transcendance oblige.
Ceci dit,  notre mythique interprète-acteur, à la différence de l'écrivain, avait engendré de multiples sosies à qui il avait donné vie. Des sortes de " clones " volontaires bien vivants, sans être des hologrammes virtuels dont certains s'amusent.
Ces même sosies quasi " professionnels"  , invités récemment à une émission télévisée pour commémorer le deuil national, reconnaissants de leur idole, se désolaient  " en même temps " de l'attitude insoutenable de certains " requins" voire " vautours" du show-bizz, avides de rentabiliser au mieux  " l'événement "pour lancer tournées de concerts , " le cadavre encore chaud " témoignaient-ils.
La lucidité de ces  sosies professionnels  les honore en dénonçant cette " rapacité " insoutenable dans un moment si sacré.
Quant à l'âme de l' écrivain, forte de son unicité, pas de risque de clonage !
Sans doute laissera-t-il derrière lui des disciples, des orphelins de littérature, des " fans " de l'ombre.
C'est ce qui le rend si " divin " puisqu'il échappe à toute gémellité, artificielle ou pas, lucrative ou pas.
Il échappe en fait à sa condition puisque désincarné pour l'éternité.
Et vole bien plus haut que les vautours ou nage bien plus profondément que les requins, dans le monde du silence.

mercredi 6 décembre 2017

La vérité selon Jean d'Ormesson ?

Pour tenter de décrypter l'unicité de ce petit homme vert éternel, un passage des " Egarés " que l'on peut lire à l'endroit, à l'envers et en travers, de droite à gauche et inversement.

En guise de testament philosophique qui sait, pour illustrer son " goût des autres ", en les invitant toujours à se dépasser pour s'élever, tout en délicatesse.




jeudi 30 novembre 2017

Pour les "agités du bocal" !

Curieuse découverte à la "Grande Récré" de Bordeaux, par un sombre dimanche de novembre : drôle d'endroit aussi pour de grands enfants qui ont parfois oublié de grandir, lorsqu'un jeune vendeur "mo-ti-vé" leur propose de jouer à "Cortex" in situ :

-  "Vous connaissez le Trivial Pursuit" ? nous lance-t-il à la volée, pour nous retenir plus de deux minutes.
- "Oui bien sûr, c'est même un de mes jeux préférés", répondis-je du tac au tac !
- "Eh bien, justement, ma petite dame, ça n'a rien à voir" !

Le ton est donné, et nous voici "happés" pour une expérimentation de ce nouveau jeu où les neurones sont mis à rude épreuve, comme on l'aurait facilement deviné.

Défi garanti pour la "mathophobe" non avertie que je reste, car si la mémoire ne flanche pas encore vraiment, la logique ou la coordination donnent du fil à retordre. Pas le temps de réfléchir, il faut réagir et mettre tout orgueil de côté.

Un jeu de cartes, toutes plus spécifiques les unes que les autres, donne aux joueurs l'occasion de tester huit formes de leurs capacités cognitives.

Le but consiste à récupérer quatre morceaux de notre cerveau pour le reconstituer intact, si possible.

Vaste chantier !

Au fil des défis, le stress se relâche et l'esprit ludique prend le dessus, humour  et esprit d'auto-dérision obligent.
A l'heure des neurosciences testées à toutes les sauces (Merci Boris Cyrulnik et consorts), cette "trouvaille" n'est pas vraiment une surprise !

Car il s'agit d'entretenir ses muscles, quels qu’ils soient, dans une société où la performance doit être reine. Tout dépendra de l'état d'esprit des joueurs concernés au départ pour détendre ou alourdir l'ambiance. Esprit de compétition à outrance ou esprit de dérision ? Lequel gagnera dans les soirées ?
Bienveillance, malveillance.. ?

Ce nouveau  jeu d'ambiance peu onéreux  ne peut certes  pas "faire de mal" en tous cas (comme dirait Guillaume Gallienne dans son émission du samedi) mais en dit long sur nos capacités de  stimulation pour les uns ou de ...restauration pour les autres, plus ramolos.

Quant à ceux dont le cerveau a été inutilement ralenti par toutes sortes de perturbateurs inappropriés (médicamenteux ou autre), il leur reste au moins le plaisir de "jouer" en toute conscience - pour une fois - et surtout en toute ...humilité !

Car évidemment, la marge de progression en ce domaine reste exponentielle, Dieu soit loué ?

Sans rancune, bien sûr. Soyons beaux joueurs !

Et tous nos compliments au super vendeur de cette "Grande Récré" qui ne se prend pas le melon pour autant.

Intelligence du cœur sans doute ? Professionnalisme en tous cas !