jeudi 31 octobre 2024

" L'Everest des mers " : Top départ !

 Force mentale et résilience sont les maîtres mots des skippers hors norme qui partiront le 8 novembre prochain pour leur tour du monde en solitaire, sans assistance aucune ; de quoi affronter l'océan tout entier via les trois caps, cap de Bonne Espérance, cap Leuvin et cap Horn . 

Cette course planétaire qui fait la fierté des vendéens des Sables d'Olonne  a la particularité de se dérouler tous les quatre ans. Sur les 200 derniers concurrents partis la dernière fois, seuls 114 ont pu atteindre la ligne d'arrivée.

L'occasion pour certains des  sponsors habituels tels qu'IFREMER d'observer à la loupe l'état  des mers pour la préservation des océans  contre les déréglements climatiques en tous genres.  Les vaisseaux des mers, monocoques de 18 mètres  parcoureront 45000 kms dans les conditions qu'ils devront apprivoiser au mieux. 

Hormi les nombreuses qualités demandées aux marins, dont l'expérience, la technique, la différence se jouera, comme dans de nombreux sports de compétition  au fonctionnement optimal de leur cerveau et leur adaptation à l'environnemment :

 le Vendée Globes , n'est -ce pas aussi "  le vent des globes , droit et gauche  " d'une tête bien faite dans un corps de résistants à tout épreuve  ? 

Pour ceux qui n'ont pas la chance de faire partis des élus, des possibilités informatiques sont  toujours possibles pour suivre le déroulement de la course à distance, comme un jeu,  initiées déjà dans le passé par  certains profs de maths atypiques dans des collèges expérimentaux désireux de faire bouger les lignes de l'éducation. 

Bon vent à eux qui font la fierté des Vendéens , initiateurs de cet événement devenu international .

https://www.vendeeglobe.org/cest-quoi-le-vendee-globe#:~:text=Le%20dixi%C3%A8me%20Vend%C3%A9e%20Globe%20s,le%20dimanche%2010%20novembre%202024.






samedi 26 octobre 2024

Le vertige des auteurs !

 D'Aragon, le poète qui décida que la Femme serait l'avenir de l'Homme, il nous revient en mémoire " La rose et le réséda " avec, au fil des âges ses significations différentes et plus larges pour tout un chacun. C'est aussi  une phrase clé reprise d'Aragon , qui donnera le LA de la dixième édition des rencontres littéraires " Les idées mènent le monde " au parc Beaumont de Pau : " Est-ce ainsi que les hommes vivent  "  ?

Du 28 novembre au 1 er décembre, des auteurs, venus d'horizons proches ou lointains,  peu ordinaires, offriront leur regard singulier sur le monde, via leurs expériences hors du commun : à commencer par Florence Aubenas qui s'était distinguée en s'immergeant dans le monde des femmes de ménages  à Ouistréham pour mieux défendre leurs intérêts, quitte à les surprendre in fine au dévoilement de son identité réelle de journaliste ; autre femme , hors du commun présente à l'appel avec Marie-France Hirigoyen, spécialiste de la défense des victimes sous emprise, quelqu'elles soient . La liste est impressionnante, de tous les humanistes présents pour ce long week-end automnal, entre Pierre Assouline, Antoine Compagnon pour les plus connus du grand public ; l'histoire ne dit pas s'ils sont " premiers de cordée " ou pas, mais ils insufleront un air des hauteurs parfois vertigineuses, de leur oeil scopique sur leurs univers souvent exceptionnels. 

La chaise de géant à Hagetmau . H.D.

De quoi porter,  le temps d'un week-end, sur leurs épaules de géants les liliputiens ordinaires du quidam moyen ,  souvent aveuglé par sa routine quotidienne un brin anesthésiante. La particularité de ces rencontres atypiques tient à sa gratuité. Elles demanderont juste l'effort de se hisser un peu plus haut qu'à  l'habitude, avec ces auteurs bien au dessus des nuages .  A la manière d'un voyage en mongolfière en quelque sorte !

Sur simple réservation, chacun aura la possiblité de s'inscrire à une ou deux conférences de son choix .

Que demande le peuple ?

https://www.pau.fr/actualites/les-idees-menent-le-monde-2024-rassemblent-des-invites-pas-ordinaires

mardi 22 octobre 2024

Mémoires d'outre- " Nothomb" !


Notre "graphomane" belge  invétérée, à la cadence de métronome, ne rate jamais sa rentrée littéraire : fille de diplomate, subissant dans sa jeunesse les déménagements successifs parentaux, à l'échelle internationale, a choisi de s'ancrer à Paris. Elle y voyage  entre ses lignes au fil de sa plume. Pas étonnant pour celle qui adore les oiseaux, leur hauteur de vue, voire leur langue...

D.R.

Fidèle à ses titres pléthoriques qui sortent immanquablement à chaque rentrée littéraire, elle plonge, comme à l'accoutumée dans sa matière première préférée : sa mémoire. A profusion.

"L'impossible retour" sous forme de carnet autobiographique assumé, revient à la source qui l'a façonnée : le Japon. Jardin d'Eden qu'elle a quitté prématurément bien malgré elle. Elle revit ici le drame originel de son départ traumatisant.

S'il lui a été conseillé d'oublier ce Japon fondateur pour avancer, elle le conserve en elle comme un terreau fertilisant son écriture. Fine, à l'épure, tout en ellipses, allant juste à l'essentiel de la substantifique moëlle. La sienne, en l'occurrence.

Toujours une "énigme" insondable pour certains esprits prisonniers de Descartes, elle en déconcerte plus d'un et reste pour d'autres une icône intemporelle, rouge et noire, qui partagent avec elle  en sourdine la douleur invisible, à fleur de peau, de l'exil...

Sa marque de fabrique : son respect inconditionnel pour ses lecteurs à qui elle consacre par jour cinq heures de courrier. Que serait son activité et son Art sans cet échange sincère avec tous  ceux qui ont participé à ce qu'elle est devenue : une écrivain inclassable à dimension internationale ?

33, dites 33 !

Comme ce 33 ième  petit dernier roman de 155 pages lu en 1h30 top chrono.

Une énigme, certes, comme chacun de nous .



lundi 21 octobre 2024

Prévert et sa grande " giraffe " !

Jacques Prévert avec son célèbre poème tournait en dérision les fautes d'orthographe car il avait écrit Giraffe in english of course ! Un zest d'anglicisme dans son poème ludique, quoi de plus rigolo somme toute ?

La notion de Respect quelqu’il soit, orthographique ou pas, revêt ici plusieurs dimensions et si jouer avec les mots ou leur orthographe peut faire partie du jeu littéraire ou poétique, persévérer dans ses erreurs à escient, pose question. Chaque élève se souvient de  cette très grande fautte d'auhografff devenue aussi grotesque que la giraffe anglaise du poème : cela l'aidera ainsi à déculpabiliser dans son apprentissage de la langue française pour ensuite progresser. 

Un peu comme dans une partie de foot, les règles sont données au départ : si elles sont transgressées, le jeu risque de devenir vite dangereux voire subversif. Fort heureusement, les arbitres sont payés pour les faire respecter autant que faire se peut ; quand ils ne sont pas achetés évidemment !

La grande giraffe du zoo poétique de Prévert reste donc l'exception qui confirme la règle en matière de respect du lecteur : accords et désaccords sonnent vite faux lorsqu'ils perdurent dans des écrits censés respecter a minima le lectorat éventuel. Question de simple politesse.

L'intelligence artificielle ou pas, ne prendra donc pas la place des correcteurs ( rices ) si humains qui attestent du sérieux de tout bon journal ou récit qui se respecte. Lectorat y compris.

A la grande giraffe de Prévert, qui reste telle quelle est, ou le cancre de ses poèmes, on préférera largement le zèbre de Desnos, beaucoup plus captivant ! Même si ses rayures sont moins joyeuses que celle de Maya l'abeille !

 La reine .

https://grandeursrvitude.wordpress.com/2015/11/15/poesie-prevert-et-la-giraffe/



lundi 7 octobre 2024

Dénouer " le fil " !

 Du " sur mesure " cousu de la main  de Daniel Auteuil, à la fois réalisateur, scénariste et acteur avec " le fil " :  film de presque deux heures,  à la subtile mécanique d'horloger ,  qui réconcilie avec le grand cinéma français.

Tirée d'une histoire vraie, la confrontation entre un avocat pétris de doutes et d'humanité avec son client, accusé du meurtre de sa femme, dévoile à la fois la complexité du métier d'avocat et celle de l'âme humaine en général. Un film procès qui interroge aussi sur la dimension morale du métier, de l'intime conviction à la logique de la preuve . Le duo improbable entre les deux hommes, le prétendu sauveur et l'accusé , fonctionne dans une tension croissante, au milieu d'un environnement  sauvage, aride et complexe . Jean Monier fait face à Nicolas Milik , père de famille nombreuse, marié à une épouse devenue alcoolique,  pour avancer dans sa défense jusqu'au verdict final.

Persuadé de l'innocence de son client, l'avocat va déployer tout son talent pour dénouer le fil d'une intrigue familiale provençale. L'action se déroule au Mas-Thibert , enclave très  à part, qui reflète le caractère tout aussi atypique de ses protagonistes. Le crime fatal se déroulant sur le pont Van Gogh par une nuit étoilée des plus... glauques et mystérieuses qui soient.

Plans minutieux, soucis du détail, ajoutent à la profondeur et la densité du sujet tout au long du scénario milimétré.

La performance consiste à faire douter le spectateur de ses propres convictions initiales  remises en doute à mesure que l'enquête avance. Cette plongée intérieure dans le cerveau d'un avocat revient aussi à  l'exploration des faux-semblants de tout un chacun. Quant au cerveau de l'accusé, incarné par l'excellent acteur Grégory Gadebois  , il demeure plutôt insondable jusqu'à la double chute finale, qui laissera une emprunte indélébile.

 Une vraie réussite pour un sujet si sensible par un artiste au sommet de son art.


vendredi 4 octobre 2024

Au bout du fil !

 Hercule est le nom auquel il répond quand on l'appelle : aussi miniscule que son  appellation d'origine peu contrôlable, il  en impose ! Tout un programme dans ces dix centimètres.

- " Mon fiston l'a baptisé ainsi quand nous l'avons recueilli  pour protéger ma femme handicapée et faire peur aux intrus  qui entendent le nom de loin ! " justifie au bout du fil une voix humaine.

- " Vous vous rendez compte, quand je pense qu'ils ont oublié le ministre des handicapés " ajoute-t-il dépité.

Ce mini quadrupède aussi vif qu' intelligent , qu'il est difficile de distinguer du tas de feuilles mortes odorantes,  fait honneur à son nom.  Il n'a pas froid aux yeux et semble  porter  son titre comme un trophée. Présentations habituelles succintes avec mon petit fox, qui paraît-il ne fait pas son âge ! Mais qu'en a -t-il vraiment à faire de son âge , au fait ?

Ils se croisent tous sur la voie verte, se reniflent parfois, ou passent leur chemin dans l'indifférence la plus parfaite. Comment leur reprocher de ne pas se sentir ?

Quand les affinités canines opérent, c'est tout un monde qui s'ouvre : la dimension latérale  une fois dépassée, il arrive parfois de  passer à la verticale , plus humaine, et de découvrir, au bout du fil, l'élu propriétaire qui fera - ou pas-  ses salutations ...d'une autre manière . Avec beaucoup moins de flair.

 Encore heureux !

Et le propriétaire d'Hercule, parfait inconnu, aussi petit de taille que son renifleur de 9 ans,  se met à raconter toute sa vie d'une traite : arrivé d'Italie à 13 ans, il a travaillé dès cet âge pour atterrir,  à Mérignac, tout comme les avions . La vie n'a pas été facile mais de Mérignac , le voici désormais dans les Landes qu'il apprécie moyennement ...Il cherche la rue Jean Jacques Rousseau parmi tous les noms d'écrivains et de musiciens qui quadrillent le quartier. Mais ce prestigieux fantôme a du se noyer dans un lac suisse ...

A chaque  bout du fil, toujours un duo compatible, de préférence : les bergers allemands aux policiers ou agents de sécurité, les caniches royaux aux marquises d'un autre âge, les border collies aux aventuriers de tous poils, les spitz aux précieuses , et les bâtards aux ... ?

Les bâtards, puisqu'il faut bien les appeler par leur nom, croisés ou pas, se montrent souvent les plus originaux et les plus affectueux, ne portant pas sur leurs épaules leur prestigieuse lignée d'origine : ils se montrent aussi  spontanés et enjoués, comme leurs maîtres, peu soucieux des apparences . Il leur est souvent reproché leur côté " glu" mais qu'y faire ?

 Le plus insoumis en vue, Berlioz, n'en fait qu'à sa tête , tel un sans-gêne. Il n'hésite pas à laisser sa trace carbonne  glissante où bon lui semble au grand dam des bellilois écoeurés.

Ce sont toujours  les plus attachants et attachés, bienque pas tout à fait aux normes.. Pour la bonne raison qu'on ne s'attend à pas grand chose avec eux et qu'ils donnent pourtant leur maximum. Encore faut-il savoir le reconnaître !

Pendant que nos pédigrées de salon vont au Spa prendre leur bain hebdomadaire, les anciens  locataires de la S.P.A n'oublient jamais d'où ils viennent et croquent la vie à pleines dents.  Ils semblent montrer le- bon-  chemin à leur propriétaire ?

Ce sont de loin, nos rencontres les plus marquantes et les plus amusantes sur cette jolie voie verte, d'ici ou d'ailleurs .


 


mercredi 2 octobre 2024

Voyage accéléré en " cartes postales " !


 Moments suspendus devenus presque anachroniques : quelques mots tantôt creux, tantôt tout en profondeur se sont immortalisés sur ces petits bouts de cartons devenus désuets.

Photo Hélène Samzun-Dehaspe
Il aura fallu ouvrir la valise remisée en cuir marron de mon grand-père marin pour redécouvrir toute une collection amassée depuis presque un demi-siècle .

Et toute la vie  se met à défiler à la vitesse grand V en parcourant ces mots denses et courts qui frappent l'âme,  tels parfois des slogans publicitaires.

L'art de faire court et direct en toute simplicité pour juste signifier son lien d'attachement . Ecrire vite, comme un "instantané " qui s'éternisera ad vitam eternam dans le coeur du destinataire élu !

Qui lui même, en un éclair, recevra le message, simple, direct et sincère. Et le savourera à sa guise en le relisant à l'envi.

 De ces " instantanés " enfouis ressortis de leur valise a jailli la lumière dans la grisaille automnale.

Les camarades d'enfance et leurs vacances en Catalogne, les professeurs de latins oubliés et ressuscités, la grand-mère disparue à l'écriture si calligraphiée , sans faute aucune , malgré son simple certificat d'études,  les correspondantes allemandes ou anglaises jusque là oubliées : tout le bonheur de vivre est remonté à la surface en un instant de lecture si rapide . 

Toute la simplicité des disparus ou pas ressurgie en bouquet de vie éternelle !

A cet instant précis, j'ai compris tout l'attrait de ces correspondances spontanées qui ne coûtent rien , un peu comme un simple sourire offert.


L'acte serait quasi gratuit s'il n'était pas un peu timbré ! 

Tout le plaisir de cette gratuité du don condensé dans ces petits cartons colorés qui nous font traverser l'espace et le temps en un quart de tour .

Et le merveilleux voyage commence, de la côte de granit rose à l'Acadie au départ de Quiberon où l'on replonge dans les années perdues ici retrouvées. Ici l'île Berder  et la congrégation des petites soeurs de Saint-Jospeh ...

Et les mots des ancêtres que l'on redécouvre  prennent d'autres sens inimaginables ... Les strates temporelles apportent ici leur nouvel éclairage. Bon sang, mais c'est bien sûr : pourquoi n'ai-je pas percuté à l'époque ? En voici une emplie d'une vingtaine de signatures en guise de texte , illustrée de " journée formidable à Guérande " ! Mais qui sont-ils tous ?

Et cette myriade de cartes fleuries  d'anniversaire, surannées,  qui défilent au gré des ans : sans oublier la petite " image " bancaire ajoutée par le grand-père bellilois qui va avec ,ici pour les 19 ans !

Toutes ces pièces d'amour , si gratuites et si précieuses à la fois, ressurgies de cette valise ancestrale. Elle-même a fait le tour du monde dans ses mains besogneuses. Je n'étais pas née pour ce tour du monde maritime outre-atlantique.  

 Et quelle belle initiative avait eue notre  talentueux photographe local bellilois d'ajouter à ses créations  artistiques des extraits de poètes en concordance ! Personne n'a su égaler son art depuis quarante ans.

 Il est grand temps de ne pas abandonner cet usage d'un autre temps . 

C'est juste le voyage " en cartes postales"  . Rapide comme l'éclair et éternel à la fois .

Celui qui nous relie tous les uns aux autres : ceux qui ont su choisir entre AVOIR et ETRE eux-mêmes !