mercredi 21 octobre 2020

Règles de navigation à géométrie variable ?

 

Comme dans toute campagne électorale, quelque soit l’échelle, municipale, cantonale, nationale, voire internationale, infos et intox ne cessent de s’affronter.

Si les journalistes ont plus ou moins appris à « angler » leur transmission d’informations, à l’adapter au public destinataire, voire à manipuler l’opinion selon leur absence ou pas d’éthique professionnelle, les lecteurs ou auditeurs, encore plus en période de crise sanitaire, n’ont pas d’autre choix que de faire jouer leur propre discernement ; pour ne pas transmettre ensuite aux autres les pléthores d’intox véhiculées par les navigateurs du net !
Car savoir naviguer, que ce soit en haute mer ou sur le net impose plus de nuances et vigilance qu’il n’y paraît. Même si la différence entre un navigateur du « Vendée Globe » et un navigateur du « vent » des globes du cerveau est d’envergure : le principe de réalité.

Impossibe de tricher en mer, l’environnement se charge vite de ramener aux réalités les plus téméraires. Dépendants des conditions météo, pas d’autre choix que de s’y soumettre.

Pour les navigateurs du net, se cacher derrière un écran nécessite moins de qualités globales, même si l’intelligence peut exister.

Il en faut en effet une bonne dose pour inventer des scénari anxiogènes à gogo et rajouter une louche à la morosité ambiante.

Pour ces inventeurs de tous poils, à l’imagination parfois débordante, ils devraient s’orienter vers le cinéma ou le théâtre. Pourquoi pas même dans la Lune, parce que paraît-il , l’homme n’y serait jamais allé, selon leurs esprits fanatiques !

samedi 17 octobre 2020

De l’instruction civique ?

 

Suite au dramatique fait divers du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, beaucoup insistent sur la liberté d’expression dans l’enseignement.

Un ancien Conseiller Principal d’Education et Principal de Collège s’attache quant à lui à remettre en cause le fonctionnement structurel et remobiliser les enseignants sur leur rôle essentiel à jouer en matière d’éducation civique, jusque là parent pauvre du ministère.

L’éducation incombant selon lui autant à la famille qu’à l’école laïque et pas seulement l’instruction. Paradoxalement, il remarque qu’on éduquait plus avant sous le Ministère de l’Instruction Publique que maintenant .

LES NOUVEAUX HUSSARDS NOIRS DE LA REPUBLIQUE…

L’assassinat de Samuel PATY, ce vendredi 16 Octobre, constitue un nouveau malheur pour notre République.
La mort d’un professeur est scandaleuse et inacceptable, tout en replaçant l’Ecole française sous les feux brûlants de l’actualité.

Ainsi au-delà des hommages légitimes et Samuel PATY rejoindra dans notre mémoire collective le camp des héros républicains où l’a précédé par exemple Arnaud BELTRAME.

Demain des écoles porteront son nom comme gestes précieux de reconnaissance, au retour des vacances, L’Ecole interrompra son rythme habituel de travail pour évoquer cette tragédie.
Et cette indispensable interruption est elle–même significative !

Nous devons à nouveau nous interroger sur la vraie place de l’Education citoyenne dans le système éducatif français. Ex-C.P.E., ex-Principal, j’ai souvent regretté que l’Education et en particulier l’Education  citoyenne soient les parents-pauvres de notre institution.
Depuis l’abandon de l’antique mais désuète leçon de MORALE du temps jadis du ministère de l’instruction publique, nous n’avons pas su inventer des temps pédagogiques consacrés à l’Education en dépit de la dénomination explicite de notre ministère…Certes d’excellentes initiatives expérimentales existent çà et là, certes des professeurs d’histoire et géographie consacrent encore une place de choix à l’éducation civique dans leur tryptique éducatif mais il devient nécessaire de changer d’échelle en organisant du primaire au lycée et dans toutes les divisions un temps de formation éducative adapté à l’âge des élèves et à leurs attentes (temps probablement plus riche s’il s’opérait en demi-division).

Une fois encore le modèle d’organisation pédagogique révèle ses manques ou ses jachères.
Davantage présente en primaire l’Education repose en secondaire sur la simple organisation policée de la vie collective, sur la création du corps des personnels d’Education et sur la formation des esprits à travers le prisme des enseignements disciplinaires…

N’est-ce pas en définitive un constat d’échec en particulier à une époque où le projet éducatif familial s’avère peu structurant depuis le mythe de l’enfant –roi qui  peut amplifier les fragilités infantiles…

Souvenons-nous de Condorcet qui, dés 1792, situait le projet éducatif comme une priorité pour la réforme de l’Instruction Publique.

Ainsi plutôt que d’appeler l’Armée à la rescousse  pour nous débarrasser des ennemis de la République, remobilisons tous nos enseignants afin qu’ils se réapproprient l’objectif de l’Education, afin qu’ils s’inscrivent à nouveau dans la dynamique de la belle armée des blouses grises d’autrefois, réinventons en 2020 les nouveaux Hussards Noirs de la République !
B.F.

lundi 12 octobre 2020

« Mon âne, mon âne … »

 

Parenthèse de fraîcheur avec la dernière réalisation de Caroline Vignal : « Antoinette dans les Cévennes« .

Un des personnages principaux de ce conte initiatique version comédie n’étant autre que l’endurant : « Patrick » ; il mériterait le César des meilleurs rôles d’équidés… s’il existait !

Photo H.S.D

Hormis les somptueux paysages de Lozère en été au mois de juillet, on ne peut s’empêcher de penser à cette comptine enfantine « Mon âne, mon âne », d’autant plus que le début de l’histoire se déroule pendant le spectacle de fête de fin d’année d’une école élémentaire.

Il s’agira ici de suivre la traversée quelque peu loufoque d’une institutrice rondelette un brin à côté de la plaque qui se lance dans la traversée des Cévennes, sur les traces du papa de sa petite élève Alice dont elle est « aussi » la maîtresse (accessoirement) !

D’étapes en étapes, on suivra le voyage quasi initiatique de cette éternelle adolescente promeneuse, assistée d’un âne bien plus patient qu’il n’y paraît.

L’occasion de découvrir le monde chamarré des gîtes avec beaucoup d’amusement.
Car les citadins en mal de nature savent-ils vraiment que Robert Stevenson et son âne Modestine n’avaient à leur époque pas vraiment le loisir fantaisiste de choisir des ânes comme véhicule pour se déplacer ?
Puisqu’ aucune autre possibilité ne leur était offerte.

Un tendre clin d’œil à l’auteur de « l’île au trésor » ou « Docteur Jekyll et Mister Hyde » qui a rejoint l’Amérique par amour, apprend-on par le facétieux propriétaire d’un gîte haut en couleurs !

Les protagonistes du film n’atteindront pas quant à eux Saint-Jean-Du-Gard où se trouve toujours la ressourçante fontaine de Modestine et Stevenson !

vendredi 9 octobre 2020

« Les émotifs anonymes »

 

à TESSA
à ANTOINE, à VINCENT
à JEAN

Les amateurs de bon cinéma se souviennent sans doute de l’excellent film de J. Pierre Améris avec la touchante Isabelle Carré et l’inénarrable Benoît Poelworde, bel ambassadeur d’une Belgique créative et hilarante.

Il s’agissait de décrypter ici les affres invisibles mais pénalisantes de deux personnages aussi doués et intelligents que débordés par leurs émotions.

Une association éponyme « Les émotifs anonymes » existe même à Nîmes, à la manière des « alcooliques anonymes » ou autre, histoire d’apaiser des souffrances parfois paralysantes qui viennent de loin.

Association d’utilité publique dans un monde de l’image et des apparences, peu regardant du fonctionnement de l’humain. Association pour adultes en l’occurence.

Mais que dire de tous ces jeunes au profil « atypique », jalousés au mieux par leur entourage auquel ils n’ont de cesse de vouloir s’intégrer, en payant parfois le prix fort, stigmatisés au pire par un corps enseignant figé et routinier ? Pour ne pas dire parfois aveuglé par sa suffisance.

Que dire de notre enseignement laïque, avec ses vertus essentielles historiques, qui néglige de s’intéresser à ces profils si spécifiques ?

Que dire d’enseignants, forts de leur savoir d’ « hyper sachant », incapables de se remettre en cause par des jeunes si déstabilisants ?

Faut-il donc les « parquer » dans des écoles de « Chiens savants » comme celle de Nice, élitiste à souhait, où la compétition reste le maître mot ?

Faut il « placer » ces jeunes dans des écoles privées ou l’argent investi compenserait les lacunes du corps enseignant ?

Que de ressources gaspillées et d’intelligences saccagées dans un environnement souvent routinier, dont les acteurs ont oublié le principal : le cœur.

mardi 6 octobre 2020

Vous avez dit « liberté d’expression »?

 

Au nom de la sacro sainte « liberté d’expression », il faut avouer que les réseaux sociaux sont devenus une immense décharge à ciel presque ouvert, où il convient de faire le tri, sous peine d’asphyxie par propos souvent hors sujet au mieux, aux relents nauséabonds au pire.

Dans le courrier au lecteur du très nuancé journal « La Croix » dont on ne peut que saluer la prise de recul sur les sujets traités, que l’on soit croyant ou pas, un lecteur* très provincial a le courage de ses opinions. N’en déplaise à la Doxa bien pensante.

Fatigué d’être évincé quant à lui de certains réseaux où il rappelle la pensée de Simone Veil sur l’avortement qu’elle décrit avant tout comme « un échec qu’il convient d’éviter au maximum » . Cette subtile nuance apportée par cette femme hors du commun ne semble pas de mise dans la pensée ambiante et sectaire boboecolomormoileneu, où l’avortement est presque considéré comme une facilité de plus. Aussi banale que celle d’aller se faire botoxer. Il est quand même intéressant que certains osent rappeler le contexte historique de cette révolution féminine, sertie des nuances de son auteur. Car il s’agissait d’un discours en totale contradiction avec la vision « libérale » de l’avortement.

Mais à cette liberté de plus acquise, s’ajoutait évidemment son pendant de « responsabilité ». C’est apparemment crime de lèse majesté par les temps qui courent que de rappeler que si une loi existe, elle n’en reste pas moins exceptionnelle et que son usage abusif n’est qu’un effet pervers de plus.

Une loi essentielle donc dans l’Histoire de la Femme, mais à manier avec infinie précaution, histoire de ne pas banaliser l’exception.

A prendre avec des pincettes sans mauvais esprit !

  • Courrier du lecteur Roland de Lussy ( Lot-et-Garonne )