Suite au dramatique fait divers du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, beaucoup insistent sur la liberté d’expression dans l’enseignement.
Un ancien Conseiller Principal d’Education et Principal de Collège s’attache quant à lui à remettre en cause le fonctionnement structurel et remobiliser les enseignants sur leur rôle essentiel à jouer en matière d’éducation civique, jusque là parent pauvre du ministère.
L’éducation incombant selon lui autant à la famille qu’à l’école laïque et pas seulement l’instruction. Paradoxalement, il remarque qu’on éduquait plus avant sous le Ministère de l’Instruction Publique que maintenant .
LES NOUVEAUX HUSSARDS NOIRS DE LA REPUBLIQUE…
L’assassinat de Samuel PATY, ce vendredi 16 Octobre, constitue un nouveau malheur pour notre République.
La
mort d’un professeur est scandaleuse et inacceptable, tout en replaçant
l’Ecole française sous les feux brûlants de l’actualité.
Ainsi
au-delà des hommages légitimes et Samuel PATY rejoindra dans notre
mémoire collective le camp des héros républicains où l’a précédé par
exemple Arnaud BELTRAME.
Demain des écoles porteront son
nom comme gestes précieux de reconnaissance, au retour des vacances,
L’Ecole interrompra son rythme habituel de travail pour évoquer cette
tragédie.
Et cette indispensable interruption est elle–même significative !
Nous
devons à nouveau nous interroger sur la vraie place de l’Education
citoyenne dans le système éducatif français. Ex-C.P.E., ex-Principal,
j’ai souvent regretté que l’Education et en particulier l’Education
citoyenne soient les parents-pauvres de notre institution.
Depuis
l’abandon de l’antique mais désuète leçon de MORALE du temps jadis du
ministère de l’instruction publique, nous n’avons pas su inventer des
temps pédagogiques consacrés à l’Education en dépit de la dénomination
explicite de notre ministère…Certes d’excellentes initiatives
expérimentales existent çà et là, certes des professeurs d’histoire et
géographie consacrent encore une place de choix à l’éducation civique
dans leur tryptique éducatif mais il devient nécessaire de changer
d’échelle en organisant du primaire au lycée et dans toutes les
divisions un temps de formation éducative adapté à l’âge des élèves et à
leurs attentes (temps probablement plus riche s’il s’opérait en
demi-division).
Une fois encore le modèle d’organisation pédagogique révèle ses manques ou ses jachères.
Davantage
présente en primaire l’Education repose en secondaire sur la simple
organisation policée de la vie collective, sur la création du corps des
personnels d’Education et sur la formation des esprits à travers le
prisme des enseignements disciplinaires…
N’est-ce pas en
définitive un constat d’échec en particulier à une époque où le projet
éducatif familial s’avère peu structurant depuis le mythe de l’enfant
–roi qui peut amplifier les fragilités infantiles…
Souvenons-nous
de Condorcet qui, dés 1792, situait le projet éducatif comme une
priorité pour la réforme de l’Instruction Publique.
Ainsi
plutôt que d’appeler l’Armée à la rescousse pour nous débarrasser des
ennemis de la République, remobilisons tous nos enseignants afin qu’ils
se réapproprient l’objectif de l’Education, afin qu’ils s’inscrivent à
nouveau dans la dynamique de la belle armée des blouses grises
d’autrefois, réinventons en 2020 les nouveaux Hussards Noirs de la
République !
B.F.
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