samedi 17 octobre 2020

De l’instruction civique ?

 

Suite au dramatique fait divers du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, beaucoup insistent sur la liberté d’expression dans l’enseignement.

Un ancien Conseiller Principal d’Education et Principal de Collège s’attache quant à lui à remettre en cause le fonctionnement structurel et remobiliser les enseignants sur leur rôle essentiel à jouer en matière d’éducation civique, jusque là parent pauvre du ministère.

L’éducation incombant selon lui autant à la famille qu’à l’école laïque et pas seulement l’instruction. Paradoxalement, il remarque qu’on éduquait plus avant sous le Ministère de l’Instruction Publique que maintenant .

LES NOUVEAUX HUSSARDS NOIRS DE LA REPUBLIQUE…

L’assassinat de Samuel PATY, ce vendredi 16 Octobre, constitue un nouveau malheur pour notre République.
La mort d’un professeur est scandaleuse et inacceptable, tout en replaçant l’Ecole française sous les feux brûlants de l’actualité.

Ainsi au-delà des hommages légitimes et Samuel PATY rejoindra dans notre mémoire collective le camp des héros républicains où l’a précédé par exemple Arnaud BELTRAME.

Demain des écoles porteront son nom comme gestes précieux de reconnaissance, au retour des vacances, L’Ecole interrompra son rythme habituel de travail pour évoquer cette tragédie.
Et cette indispensable interruption est elle–même significative !

Nous devons à nouveau nous interroger sur la vraie place de l’Education citoyenne dans le système éducatif français. Ex-C.P.E., ex-Principal, j’ai souvent regretté que l’Education et en particulier l’Education  citoyenne soient les parents-pauvres de notre institution.
Depuis l’abandon de l’antique mais désuète leçon de MORALE du temps jadis du ministère de l’instruction publique, nous n’avons pas su inventer des temps pédagogiques consacrés à l’Education en dépit de la dénomination explicite de notre ministère…Certes d’excellentes initiatives expérimentales existent çà et là, certes des professeurs d’histoire et géographie consacrent encore une place de choix à l’éducation civique dans leur tryptique éducatif mais il devient nécessaire de changer d’échelle en organisant du primaire au lycée et dans toutes les divisions un temps de formation éducative adapté à l’âge des élèves et à leurs attentes (temps probablement plus riche s’il s’opérait en demi-division).

Une fois encore le modèle d’organisation pédagogique révèle ses manques ou ses jachères.
Davantage présente en primaire l’Education repose en secondaire sur la simple organisation policée de la vie collective, sur la création du corps des personnels d’Education et sur la formation des esprits à travers le prisme des enseignements disciplinaires…

N’est-ce pas en définitive un constat d’échec en particulier à une époque où le projet éducatif familial s’avère peu structurant depuis le mythe de l’enfant –roi qui  peut amplifier les fragilités infantiles…

Souvenons-nous de Condorcet qui, dés 1792, situait le projet éducatif comme une priorité pour la réforme de l’Instruction Publique.

Ainsi plutôt que d’appeler l’Armée à la rescousse  pour nous débarrasser des ennemis de la République, remobilisons tous nos enseignants afin qu’ils se réapproprient l’objectif de l’Education, afin qu’ils s’inscrivent à nouveau dans la dynamique de la belle armée des blouses grises d’autrefois, réinventons en 2020 les nouveaux Hussards Noirs de la République !
B.F.

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