jeudi 19 septembre 2019

Corporate ou l' Arroseuse arrosée !

Qui a dit que les programmes d'Arte étaient élitistes ou soporifiques ?
Hier soir, le premier film de Nicolas SIlHOL " Corporate " ( 2017 ), plutôt d'utilité publique, démontrait avec une précision quasie chirurgicale le cynisme des techniques managériales visant à dégraisser les effectifs de dix pour cent dans un grand groupe alimentaire.
Machinerie aussi bien huilée qu'implacable avec le point de vue d'un Lambert Wilson ( Stéphane Froncart ) et d'une cadre exécutante, Céline Salette ( Emilie  Tesson-Hansen ) glaçants par leur ambition démesurée et leur autoritarisme infernaux.
Point de vue des "prédateurs " volontairement pris par le réalisateur ici, suite à la vague de suicides chez France Télecom en 2015.
Là où la mécanique de manipulation insidieuse avec enfumage des employés  atteint son paroxysme lorsque la tueuse se transformera en proie.
" Corporate pro-actif " étant le qualificatif s'appliquant à des employés qui s'impliquent un maximum pour l'entreprise et se sentent plus responsables de leurs actes que suiveurs.
Lambert Wilson et Céline Salette démontrent ainsi ce qu'ils dénoncent en privé, hors caméra : le harcèlement moral.
Un film où tout semble basculer lorsque la tueuse voudra sauver sa peau , grâce au discernement de l'inspectrice du travail.
A voir ou revoir en ces temps de managing frisant les techniques de manipulation de sectes.

jeudi 12 septembre 2019

(Billet d'humeur)² (au carré)

DE LA RELATIVITE ....

Qui a dit que la presse (locale) n'était pas libre ?
Certainement pas Charles LEDUC dans son percutant billet d'humeur du jour pour le  "Midi Libre" d'Alès, qui ne risque pas de s'endormir ce matin.
Jouxtant un article de sa propre plume sur la prochaine remise du prix cévenol du "Cabri d'or" où "la ruralité atteint des cimes littéraires" - n'en déplaise aux "outre-cévenoles"* -, notre téméraire journaliste n'y va pas par quatre chemins pour traiter finalement de la théorie de la relativité...Excusez du peu.
Du Einstein, pour le fond du moins, version simplifiée en somme, pour la forme, on approcherait plus du Audiard. Soit.
Avec un titre quelque peu inhabituel en interrogation, qui a le mérite d'être clair pour tous : " Le trou du cul ? " ; il s'interroge, en citant les dires du maire d'Alès, Max Roustan, sur la légitimité d'une telle métaphore, dont les méchantes langues affubleraient Alès.
Improvisation jazzi donc sur cette magistrale citation qui nous mènerait presque au célèbre Pascal : "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ".
De là à prendre les cévenoles pour des "bouseux", il n'y a qu'un pas de sept lieues que notre journaliste emprunte vertement, presque rouge de colère.
Il n'y a pas que les sacro-saintes maisons d'édition du tout Paris qui comptent, diantre !
Les maisons en "circuit court" au parfum terroir n'auraient  rien à leur envier.  En atteste cette animation littéraire locale, présidée par Robert Aguillou de l'Académie cévenole, où  l'un des neuf ouvrages sélectionnés par un jury sera récompensé. A l'instar de Vincent Ravalec en 2018 pour son "Sainte - Croix les vaches".
La chute du billet,  tombe à pic comme celle d'une micro-nouvelle : "On rappellera simplement que  l'on est toujours le bouseux de quelqu'un d'autre. Juste histoire de redescendre sur terre ".
Sans parachutage doré qui plus est.
C'est Einstein qui doit être content, cet illuminé de service.

* Les outre-cévenoles : néologisme maison.


vendredi 6 septembre 2019

Constellation familiale !

Au moment où s'ouvre le 45ième festival du film américain à Deauville, présidé par l'inaltérable Catherine Dorleac-Deneuve, sortait le 4 septembre dernier "Fête de famille " de Cédric Khan.
Pour la première fois de sa vie, le réalisateur s'attaque aux liens familiaux.
La solaire Catherine Deneuve, à l'occasion de son anniversaire a réuni ses deux fils, aux antipodes, et sa fille, revenue comme par miracle de Floride.
La porte du domaine familial s'ouvre en même temps que le début du film, dans une région Sud-Ouest fortement reconnaissable, où tous les membres de la famille se retrouvent, pour le meilleur et pour le pire, après moult déchirements.
Il faut dire que dans cette famille, chacun a le droit de s'exprimer en toute liberté, au risque de remuer les uns et les autres par leur franc parler.
Ici, il s'agira plus de zoomer sur la chef d'orchestre  "matriarche" qui tente, tant bien que mal, de réunir ce qui est épars : une gageure dans cette troupe quelque peu hétérogène, avec un fils artiste- bohème dans l'âme et l'autre, plus conforme à l'image typique du bordelais BCBG.
Quant au père, Jean, ce n'est pas lui qui semble dominer, d'autant plus qu'il n'est pas le père de la "fille prodige" (à qui ils auraient spolié héritage et maison, soit-dit en passant...). Emmanuelle Bercot, Claire, arrivée comme un chien dans un jeu de quilles, forte et fragile à la fois, tendra à tous le miroir non déformant de leurs petites bassesses et lâchetés. Sauf, évidemment, à sa propre fille, qu'elle a laissée en garde à la Matriarche, et qui renverra à cette mère défaillante et immature, son image dans le miroir réel, en boomerang .
A noter dans cette constellation  oh combien vivante et remuante, le rôle des trois petits enfants quasis "réparateurs". Souvent plus lucides que leurs aînés, empêtrés dans leurs névroses.
Toujours est-il que l'équilibre fragile de l'unité familiale se maintient coûte que coûte, l'amour prenant le pas sur les petites médiocrités ordinaires et que la prétendue "folie"n'est pas du côté que l'on croit.

hhttps://www.youtube.com/watch?v=m7Wwp22mKR4



jeudi 5 septembre 2019

" The less you say, the more you allow " ...

Ou l'art de dire le moins pour permettre le plus.  ( parfois )
Un vieil ami allemand originaire de Stuttgart,  aussi atypique que pourrait l'être un Cédric Villani, m'a laissé en héritage cette maxime anglo-saxonne à méditer . Comme une empreinte.
A méditer seulement, car dans la pratique, c'est différent !
Il faut dire que pour les natures " zexpressives " , il s'agit d'un exercice de style hautement scabreux pour ne pas dire risqué.
L'art d'en dire le moins donc pour laisser à l'autre le plus de place possible, un peu comme une politesse de la pudeur.
Chaque mot pesant ainsi dix fois plus lourd de sens que dix phrases réunies.
L'art sans doute aussi de se protéger ou s'économiser un maximum .
L'art de la retenue  et de l'épure donc.
A chacun ses spécialités . Son art. Sa nature !
Entre  "zexpressifs" et "taiseux", la communication relève parfois du miracle. A chacun sa croix.
Avouons tout de même que la culture au sens large du terme permet aux uns et aux autres , si et seulement si ils le souhaitent, de mieux se connaître, en toute lucidité, pour réguler les flux d'information .
 A la manière des vases communicants qui sait ?
Une chose est certaine : plus facile de communiquer entre zexpressifs lucides  et taiseux lucides, qu'entre taiseux et taiseux, ou pire, entre  zexpressifs et zexpressifs, personne ne laissant la place à l'autre.
Mais comme l’énonçait si bien René Char, " la lucidité étant la blessure la plus proche du soleil", encore faut-il  (re)connaître et accepter ses propres failles pour commencer à échanger.

Question d'humilité, de confiance et de courage ?

De volonté sûrement.




vendredi 30 août 2019

" Pisser dans un violon " ?

Ma grand-mère belliloise maniait avec détermination et efficacité les expressions tombées hélas en désuétude aujourd'hui, pourtant pleines de bon sens.
" - gaspille pas l'eau " répétait-elle en boucle par peur viscérale du manque, même si pourtant entourée d'eau ...salée. Certes.
" - Oublie pas de fermer les portes ", etc ,etc.
Et de conclure immanquablement ces sempiternelles injonctions : " c'est comme si je pissais dans un violon  avec toi ma fille ".
C'est justement l'expression revenue, comme une réminiscence d'outre-tombe, face à la  nouvelle mode qui sévit ici et là : les "pisseries" collectives organisées par la mairie de Bangor pour détecter quantité de pesticides ( Glyphosates ) et autres joyeusetés.
La preuve scientifique formelle au service du principe de précaution donc !
Les résultats édifiants attestent que les traces chimiques rejetées procèdent d'une bien étrange alchimie.
Que penser de ces nouveaux tests ? Préventifs ? Anxiogènes ? Idéologiques ? A manier avec précaution ?
Tirer la sonnette d'alarme quant à un environnement toxique pourrait certes alerter et appeler donc à la vigilance qui s'impose.
Les petites " pisseuses " belliloises, - surnom donné aux gamines, qui n'existe d'ailleurs pas au masculin, soit dit en passant -, n'ont qu'à bien se tenir...assises de préférence !
Les "pisseries" auront au moins le mérite de réunir garçons et filles de tout âge, soucieux de leur santé et de leur environnement. En toute transparence donc. Ou presque...
Quant au risque éventuel de   "pisser dans un violon" , c'est un peu le jeu, que l'on soit musicien ou pas.
DR - Merci à nos amis belges et leurs histoires !!