DE LA RELATIVITE ....
Qui a dit que la presse (locale) n'était pas libre ?
Certainement pas Charles LEDUC dans son percutant billet d'humeur du jour pour le "Midi Libre" d'Alès, qui ne risque pas de s'endormir ce matin.
Jouxtant un article de sa propre plume sur la prochaine remise du prix cévenol du "Cabri d'or" où "la ruralité atteint des cimes littéraires" - n'en déplaise aux "outre-cévenoles"* -, notre téméraire journaliste n'y va pas par quatre chemins pour traiter finalement de la théorie de la relativité...Excusez du peu.
Du Einstein, pour le fond du moins, version simplifiée en somme, pour la forme, on approcherait plus du Audiard. Soit.
Avec un titre quelque peu inhabituel en interrogation, qui a le mérite d'être clair pour tous : " Le trou du cul ? " ; il s'interroge, en citant les dires du maire d'Alès, Max Roustan, sur la légitimité d'une telle métaphore, dont les méchantes langues affubleraient Alès.
Improvisation jazzi donc sur cette magistrale citation qui nous mènerait presque au célèbre Pascal : "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ".
De là à prendre les cévenoles pour des "bouseux", il n'y a qu'un pas de sept lieues que notre journaliste emprunte vertement, presque rouge de colère.
Il n'y a pas que les sacro-saintes maisons d'édition du tout Paris qui comptent, diantre !
Les maisons en "circuit court" au parfum terroir n'auraient rien à leur envier. En atteste cette animation littéraire locale, présidée par Robert Aguillou de l'Académie cévenole, où l'un des neuf ouvrages sélectionnés par un jury sera récompensé. A l'instar de Vincent Ravalec en 2018 pour son "Sainte - Croix les vaches".
La chute du billet, tombe à pic comme celle d'une micro-nouvelle : "On rappellera simplement que l'on est toujours le bouseux de quelqu'un d'autre. Juste histoire de redescendre sur terre ".
Sans parachutage doré qui plus est.
C'est Einstein qui doit être content, cet illuminé de service.
* Les outre-cévenoles : néologisme maison.
Jeux d'écritures. Billets d'humeurs. Éditos. Conseils en écriture. Écriture créative etc...
jeudi 12 septembre 2019
vendredi 6 septembre 2019
Constellation familiale !
Au moment où s'ouvre le 45ième festival du film américain à Deauville, présidé par l'inaltérable Catherine Dorleac-Deneuve, sortait le 4 septembre dernier "Fête de famille " de Cédric Khan.
Pour la première fois de sa vie, le réalisateur s'attaque aux liens familiaux.
La solaire Catherine Deneuve, à l'occasion de son anniversaire a réuni ses deux fils, aux antipodes, et sa fille, revenue comme par miracle de Floride.
La porte du domaine familial s'ouvre en même temps que le début du film, dans une région Sud-Ouest fortement reconnaissable, où tous les membres de la famille se retrouvent, pour le meilleur et pour le pire, après moult déchirements.
Il faut dire que dans cette famille, chacun a le droit de s'exprimer en toute liberté, au risque de remuer les uns et les autres par leur franc parler.
Ici, il s'agira plus de zoomer sur la chef d'orchestre "matriarche" qui tente, tant bien que mal, de réunir ce qui est épars : une gageure dans cette troupe quelque peu hétérogène, avec un fils artiste- bohème dans l'âme et l'autre, plus conforme à l'image typique du bordelais BCBG.
Quant au père, Jean, ce n'est pas lui qui semble dominer, d'autant plus qu'il n'est pas le père de la "fille prodige" (à qui ils auraient spolié héritage et maison, soit-dit en passant...). Emmanuelle Bercot, Claire, arrivée comme un chien dans un jeu de quilles, forte et fragile à la fois, tendra à tous le miroir non déformant de leurs petites bassesses et lâchetés. Sauf, évidemment, à sa propre fille, qu'elle a laissée en garde à la Matriarche, et qui renverra à cette mère défaillante et immature, son image dans le miroir réel, en boomerang .
A noter dans cette constellation oh combien vivante et remuante, le rôle des trois petits enfants quasis "réparateurs". Souvent plus lucides que leurs aînés, empêtrés dans leurs névroses.
Toujours est-il que l'équilibre fragile de l'unité familiale se maintient coûte que coûte, l'amour prenant le pas sur les petites médiocrités ordinaires et que la prétendue "folie"n'est pas du côté que l'on croit.
hhttps://www.youtube.com/watch?v=m7Wwp22mKR4
Pour la première fois de sa vie, le réalisateur s'attaque aux liens familiaux.
La solaire Catherine Deneuve, à l'occasion de son anniversaire a réuni ses deux fils, aux antipodes, et sa fille, revenue comme par miracle de Floride.
La porte du domaine familial s'ouvre en même temps que le début du film, dans une région Sud-Ouest fortement reconnaissable, où tous les membres de la famille se retrouvent, pour le meilleur et pour le pire, après moult déchirements.
Il faut dire que dans cette famille, chacun a le droit de s'exprimer en toute liberté, au risque de remuer les uns et les autres par leur franc parler.
Ici, il s'agira plus de zoomer sur la chef d'orchestre "matriarche" qui tente, tant bien que mal, de réunir ce qui est épars : une gageure dans cette troupe quelque peu hétérogène, avec un fils artiste- bohème dans l'âme et l'autre, plus conforme à l'image typique du bordelais BCBG.
Quant au père, Jean, ce n'est pas lui qui semble dominer, d'autant plus qu'il n'est pas le père de la "fille prodige" (à qui ils auraient spolié héritage et maison, soit-dit en passant...). Emmanuelle Bercot, Claire, arrivée comme un chien dans un jeu de quilles, forte et fragile à la fois, tendra à tous le miroir non déformant de leurs petites bassesses et lâchetés. Sauf, évidemment, à sa propre fille, qu'elle a laissée en garde à la Matriarche, et qui renverra à cette mère défaillante et immature, son image dans le miroir réel, en boomerang .
A noter dans cette constellation oh combien vivante et remuante, le rôle des trois petits enfants quasis "réparateurs". Souvent plus lucides que leurs aînés, empêtrés dans leurs névroses.
Toujours est-il que l'équilibre fragile de l'unité familiale se maintient coûte que coûte, l'amour prenant le pas sur les petites médiocrités ordinaires et que la prétendue "folie"n'est pas du côté que l'on croit.
hhttps://www.youtube.com/watch?v=m7Wwp22mKR4
jeudi 5 septembre 2019
" The less you say, the more you allow " ...
Ou l'art de dire le moins pour permettre le plus. ( parfois )
Un vieil ami allemand originaire de Stuttgart, aussi atypique que pourrait l'être un Cédric Villani, m'a laissé en héritage cette maxime anglo-saxonne à méditer . Comme une empreinte.
A méditer seulement, car dans la pratique, c'est différent !
Il faut dire que pour les natures " zexpressives " , il s'agit d'un exercice de style hautement scabreux pour ne pas dire risqué.
L'art d'en dire le moins donc pour laisser à l'autre le plus de place possible, un peu comme une politesse de la pudeur.
Chaque mot pesant ainsi dix fois plus lourd de sens que dix phrases réunies.
L'art sans doute aussi de se protéger ou s'économiser un maximum .
L'art de la retenue et de l'épure donc.
A chacun ses spécialités . Son art. Sa nature !
Entre "zexpressifs" et "taiseux", la communication relève parfois du miracle. A chacun sa croix.
Avouons tout de même que la culture au sens large du terme permet aux uns et aux autres , si et seulement si ils le souhaitent, de mieux se connaître, en toute lucidité, pour réguler les flux d'information .
A la manière des vases communicants qui sait ?
Une chose est certaine : plus facile de communiquer entre zexpressifs lucides et taiseux lucides, qu'entre taiseux et taiseux, ou pire, entre zexpressifs et zexpressifs, personne ne laissant la place à l'autre.
Mais comme l’énonçait si bien René Char, " la lucidité étant la blessure la plus proche du soleil", encore faut-il (re)connaître et accepter ses propres failles pour commencer à échanger.
Question d'humilité, de confiance et de courage ?
De volonté sûrement.
Un vieil ami allemand originaire de Stuttgart, aussi atypique que pourrait l'être un Cédric Villani, m'a laissé en héritage cette maxime anglo-saxonne à méditer . Comme une empreinte.
A méditer seulement, car dans la pratique, c'est différent !
Il faut dire que pour les natures " zexpressives " , il s'agit d'un exercice de style hautement scabreux pour ne pas dire risqué.
L'art d'en dire le moins donc pour laisser à l'autre le plus de place possible, un peu comme une politesse de la pudeur.
Chaque mot pesant ainsi dix fois plus lourd de sens que dix phrases réunies.
L'art sans doute aussi de se protéger ou s'économiser un maximum .
L'art de la retenue et de l'épure donc.
A chacun ses spécialités . Son art. Sa nature !
Entre "zexpressifs" et "taiseux", la communication relève parfois du miracle. A chacun sa croix.
Avouons tout de même que la culture au sens large du terme permet aux uns et aux autres , si et seulement si ils le souhaitent, de mieux se connaître, en toute lucidité, pour réguler les flux d'information .
A la manière des vases communicants qui sait ?
Une chose est certaine : plus facile de communiquer entre zexpressifs lucides et taiseux lucides, qu'entre taiseux et taiseux, ou pire, entre zexpressifs et zexpressifs, personne ne laissant la place à l'autre.
Mais comme l’énonçait si bien René Char, " la lucidité étant la blessure la plus proche du soleil", encore faut-il (re)connaître et accepter ses propres failles pour commencer à échanger.
Question d'humilité, de confiance et de courage ?
De volonté sûrement.
vendredi 30 août 2019
" Pisser dans un violon " ?
Ma grand-mère belliloise maniait avec détermination et efficacité les expressions tombées hélas en désuétude aujourd'hui, pourtant pleines de bon sens.
" - gaspille pas l'eau " répétait-elle en boucle par peur viscérale du manque, même si pourtant entourée d'eau ...salée. Certes.
" - Oublie pas de fermer les portes ", etc ,etc.
Et de conclure immanquablement ces sempiternelles injonctions : " c'est comme si je pissais dans un violon avec toi ma fille ".
C'est justement l'expression revenue, comme une réminiscence d'outre-tombe, face à la nouvelle mode qui sévit ici et là : les "pisseries" collectives organisées par la mairie de Bangor pour détecter quantité de pesticides ( Glyphosates ) et autres joyeusetés.
La preuve scientifique formelle au service du principe de précaution donc !
Les résultats édifiants attestent que les traces chimiques rejetées procèdent d'une bien étrange alchimie.
Que penser de ces nouveaux tests ? Préventifs ? Anxiogènes ? Idéologiques ? A manier avec précaution ?
Tirer la sonnette d'alarme quant à un environnement toxique pourrait certes alerter et appeler donc à la vigilance qui s'impose.
Les petites " pisseuses " belliloises, - surnom donné aux gamines, qui n'existe d'ailleurs pas au masculin, soit dit en passant -, n'ont qu'à bien se tenir...assises de préférence !
Les "pisseries" auront au moins le mérite de réunir garçons et filles de tout âge, soucieux de leur santé et de leur environnement. En toute transparence donc. Ou presque...
Quant au risque éventuel de "pisser dans un violon" , c'est un peu le jeu, que l'on soit musicien ou pas.
jeudi 22 août 2019
Identités remarquables sur la côte fleurie !
Si la rutilante thalassothérapie de Cabourg avait besoin d'une publicité, à contre-courant, elle n'aurait pas mérité mieux que le dernier film de Guillaume Nicloux : " Thalasso ".
Tourné en hiver, où les noirs et blancs sont mis en valeur, il semblerait que ce cadre de " régénérescence " ait été réservé pour deux monstres sacrés de la littérature et du cinéma, qui divisent autant qu'ils rassemblent : Gérard Depardieu et l'insondable Michel Houellebecq .
Tandem d'emblée désopilant à la Laurel et Hardy, question physiques atypiques .
Toujours obsédé par la quête identitaire et la disparition , le réalisateur semble donner carte blanche à ces deux olibrius qui ne jouent pas, puisqu'ils sont eux-mêmes .
Deux artistes aussi surdoués que tourmentés qui ont perdu le curseur de leurs limites et sondent leur infinie perplexité.
Alchimie détonante donc entre ces deux assoiffés d'absolu et... du reste, qui auront bien du mal à se passer lors de leur séjour à Cabourg de leur nectar préféré !
Incroyables de réalisme, de vérité à la hauteur de leur loufoquerie, ces deux personnages nous conduisent avec drôlerie dans les méandres de leurs affres existentielles pour ne pas dire parfois philosophiques.
On ne s'attendait pas à des réflexions aussi poussées sur Dieu, la mort, la réincarnation lorsque leur amie médium les aide à tirer les fils de leur destinée, à la croisée des chemins.
On rit beaucoup au début, via l'autodérision salvatrice, un peu moins ensuite pour atteindre les profondeurs abyssales de leurs " visions " pas si illuminées qu'il n'y paraît, à qui consent ouvrir les champs du possible de cerveaux hors norme.
Une absolue réussite, donc, qui peut réconcilier avec ces identités remarquables par leur jusqu'au boutisme et leur brûlante lucidité.
L'histoire de l’enlèvement de Michel Houellebecq et du traumatisme qu'il induit chez lui n'est qu'un alibi pour frotter tels deux silex deux cerveaux volcaniques, aussi complémentaires que peuvent l'être leur physique.
La chute du film qui échoit au sosie de Sylvester Stalone nous renvoit à la farce de la vie qui pour eux n'est pas un théâtre .
Reste à savoir si ce voyage border line mis en abyme incitera les curistes à tester cette rutilante Thalasso ou les dissuadera à jamais, tant les techniques abordées sont tournées en dérision pour ne pas dire plus.
Tourné en hiver, où les noirs et blancs sont mis en valeur, il semblerait que ce cadre de " régénérescence " ait été réservé pour deux monstres sacrés de la littérature et du cinéma, qui divisent autant qu'ils rassemblent : Gérard Depardieu et l'insondable Michel Houellebecq .
Tandem d'emblée désopilant à la Laurel et Hardy, question physiques atypiques .
Toujours obsédé par la quête identitaire et la disparition , le réalisateur semble donner carte blanche à ces deux olibrius qui ne jouent pas, puisqu'ils sont eux-mêmes .
Deux artistes aussi surdoués que tourmentés qui ont perdu le curseur de leurs limites et sondent leur infinie perplexité.
Alchimie détonante donc entre ces deux assoiffés d'absolu et... du reste, qui auront bien du mal à se passer lors de leur séjour à Cabourg de leur nectar préféré !
Incroyables de réalisme, de vérité à la hauteur de leur loufoquerie, ces deux personnages nous conduisent avec drôlerie dans les méandres de leurs affres existentielles pour ne pas dire parfois philosophiques.
On ne s'attendait pas à des réflexions aussi poussées sur Dieu, la mort, la réincarnation lorsque leur amie médium les aide à tirer les fils de leur destinée, à la croisée des chemins.
On rit beaucoup au début, via l'autodérision salvatrice, un peu moins ensuite pour atteindre les profondeurs abyssales de leurs " visions " pas si illuminées qu'il n'y paraît, à qui consent ouvrir les champs du possible de cerveaux hors norme.
Une absolue réussite, donc, qui peut réconcilier avec ces identités remarquables par leur jusqu'au boutisme et leur brûlante lucidité.
L'histoire de l’enlèvement de Michel Houellebecq et du traumatisme qu'il induit chez lui n'est qu'un alibi pour frotter tels deux silex deux cerveaux volcaniques, aussi complémentaires que peuvent l'être leur physique.
La chute du film qui échoit au sosie de Sylvester Stalone nous renvoit à la farce de la vie qui pour eux n'est pas un théâtre .
Reste à savoir si ce voyage border line mis en abyme incitera les curistes à tester cette rutilante Thalasso ou les dissuadera à jamais, tant les techniques abordées sont tournées en dérision pour ne pas dire plus.
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