jeudi 22 août 2019

Identités remarquables sur la côte fleurie !

Si la rutilante thalassothérapie de Cabourg avait besoin d'une publicité, à contre-courant, elle n'aurait pas mérité mieux que le dernier film de Guillaume Nicloux : " Thalasso ".
Tourné en hiver, où les noirs et blancs sont mis en valeur, il semblerait que ce cadre de " régénérescence " ait été réservé pour deux monstres sacrés de la littérature et du cinéma, qui divisent autant qu'ils rassemblent : Gérard Depardieu et l'insondable Michel Houellebecq .
Tandem d'emblée désopilant à la Laurel et Hardy, question physiques atypiques .
Toujours obsédé par la quête identitaire et la disparition , le réalisateur semble donner carte blanche à ces deux olibrius qui ne jouent pas, puisqu'ils sont eux-mêmes .
Deux artistes aussi surdoués que tourmentés qui ont perdu le curseur de leurs limites et sondent leur infinie perplexité.
Alchimie détonante donc entre ces deux assoiffés d'absolu et... du reste, qui auront bien du mal à se passer lors de leur séjour à Cabourg de leur nectar préféré !
Incroyables de réalisme, de vérité à la hauteur de leur loufoquerie, ces deux personnages  nous conduisent avec drôlerie dans les méandres de leurs affres existentielles pour ne pas dire parfois philosophiques.
On ne s'attendait pas à des réflexions aussi poussées sur Dieu, la mort, la réincarnation lorsque leur amie médium les aide à tirer les fils de leur destinée, à la croisée des chemins.
On rit beaucoup au début, via l'autodérision salvatrice, un peu moins ensuite pour atteindre les profondeurs abyssales de leurs " visions " pas si illuminées qu'il n'y paraît, à qui consent ouvrir les champs du possible de cerveaux hors norme.
Une absolue réussite, donc, qui peut réconcilier avec ces identités remarquables par leur jusqu'au boutisme et leur brûlante lucidité.
L'histoire de l’enlèvement de Michel Houellebecq et du traumatisme qu'il induit chez lui n'est qu'un alibi pour frotter tels deux silex deux cerveaux volcaniques, aussi complémentaires que peuvent l'être leur physique.
La chute du film qui échoit au sosie de Sylvester Stalone nous renvoit à la farce de la vie qui pour eux n'est pas un théâtre .

Reste à savoir si ce voyage border line  mis en abyme incitera les  curistes à tester cette rutilante Thalasso ou les dissuadera à jamais, tant les techniques abordées sont tournées en dérision pour ne pas dire plus.

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