Révélation dernièrement à l'écoute d'un poème glané sur une onde de radio matinale :
" Pourquoi j'écris". Coup de foudre poétique assuré. Il s'agit d'une rencontre poétique miraculeuse comme il en arrive rarement. Lorsque l'auteur interviewée, jusque là inconnue à mes oreilles, explique que l'un de ses poètes préférés n'est autre que le nantais René- Guy- Cadou, mon sang ne fait qu'un tour !
Les mêmes causes engendrant, qui sait, les mêmes émotions ?
Impossible de retrouver ensuite ce poème sur la toile, avant de s'empresser d'acheter le dernier recueil de cette fée clochette : Cécile Coulon.
" Les ronces ", son dernier recueil de poésie vient de remporter le prix Guillaume Apollinaire .
Apparemment aussi douée pour les romans, que pour les nouvelles , elle a abordé plus tardivement la poésie, quand elle a découvert qu'elle pouvait aussi être un espace illimité de liberté. Sans rime imposée.
Cette jeune clermontoise brillante, espiègle touche au cœur avec des sujets ordinaires, parfois enfantins comme dans " Pourquoi j'écris " où elle évoque, l'agriculteur, l'infirmière , tous ces gens de l'ombre qui font la sève de l'humanité.
Un deuxième poème , intitulé : " Ma force " vient raviver cette étincelle du jour.
La poésie a décidément bien de l'avenir, la jeune clermontoise aussi, qui nous trace le sillon de la fraîcheur, de la profondeur et de l'espoir. En toute simplicité.
Merci Apollinaire pour ce prix ! https://www.castorastral.com/livre/les-ronces/
Avec leurs yeux de chiens battus, leur physique de vieux jeunes pas vraiment aux normes, ils cartonnent tous dans cette comédie tragico-comique : tous dans le même bain !
Alchimie détonante pour cette brochette d'amis de Gilles Lellouche qui dirige cette fois-ci, entre autre, Guillaume Canet, alors que ce dernier le dirigeait dans " les petits mouchoirs ".
Pas vraiment un bain de jouvence pour nos attachants " loosers de service " au départ, ce " grand bain ", mais deux heures de bon cinéma français pour un mois de novembre où il fait bon rire un peu , parfois, pour ne pas pleurer. Changement d'heure oblige ! Cette bande improbable d'écorchés vifs pour la plupart se retrouve autour d'un programme aussi atypique qu'eux : la natation masculine synchronisée. Il fallait oser ! Et les deux " coaches " féminines, diamétralement opposées, ne manquent pas de panache pour mener tout ce petit monde à la baguette. Magique !
Gilles Lellouche réussit le pari fou de décrire d'une manière aussi décalée que fantaisiste les affres de la dépression , masquée ou pas, de ses nageurs abîmés par la vie et ses impératifs de performance ainsi dénoncés en filigrane.
Bertrand, Marcus, Laurent, Simon viennent tous de milieux très différents mais se retrouvent au bord de la piscine pour vivre une aventure quasi initiatique qui les mènera au bout d'eux-mêmes, en Norvège. Même si la presse ne leur apporte à leur retour la reconnaissance légitime, il s'agira pour eux de recouvrer une reconnaissance bien plus essentielle : celle d'eux-mêmes d'abord et de tous ceux qui les aiment pour ce qu'ils sont et non ce qu'ils devraient être. A ce sujet, l'échange musclé entre les deux sœurs ( Marina Foïs , épouse pour le meilleur et surtout le pire de Mathieu Amalric ) au supermarché reste jubilatoire !
Parions que tous ces brillants seconds rôles rafleront une majorité de Césars pour leur émouvante prestation. A se demander parfois s'ils jouent vraiment, dans cette savoureuse et poétique comédie ?
Rare fois en tous cas où l'avis des critiques semble s'accorder avec celui du grand public .
Un signe en tous cas de bonne augure .
Avec Philippe Katerine en chanteur déjanté. Benoît Poelvoorde, inénarrable vendeur de piscines proche du dépôt de bilan Jean-Luc Anglade en musicien cuisinier de cantine non reconnu Mathieu Amalric en burn out Alban Ivanov Virginie Efira Leïla Bekhti
Née métisse, " café au lait ", la nouvelle héroïne de Michel Ocelot n'est jamais à sa place : mal perçue chez les Kanak et mal perçue chez les français, elle tente de trouver sa place , entre préjugés imbéciles de la bonne société et son institutrice hors du commun : Louise Michel.
Après avoir été " observée à la loupe " comme dans un zoo, dans la reconstitution d'un village d'indigènes dans le Paris du début du siècle, par les parisiens bien-pensants, elle décide à son tour d'aller les observer, pourtant haute comme trois pommes !
Secondée par son ami au triporteur , armée de son extrême politesse et de son langage châtié, elle mènera l'enquête policière : remonter jusqu'aux " mâles-maîtres " d'une puissante secte avec,à sa tête, un haut fonctionnaire véreux pour sauver les petites filles et femmes enlevées, destinées à les servir.
Telle est la trame de l'histoire.
Avec des reconstitutions photographiques superbes où Paris est magnifié, les enfants découvriront au passage tout un chapelet de personnalités artistiques hautes en couleur, de Debussy à Proust en passant par Toulouse-Lautrec , Pasteur et Marie Curie ou Sarah Bernhard.
Les enfants seront servis avec ce film à messages, éminemment engagé, même si parfois un peu trop " pédagogique" . Soit.
Mais qui pourrait reprocher à un réalisateur de familiariser un gamin de dix ans avec Proust ou Marie Curie ? Quel haut respect en tous cas pour le cerveau de nos enfants que de leur présenter une telle pépite !
C'est Noël avant Noël pour eux avec cette heure trente féerique, tant sur le plan esthétique qu'historique ou culturel.
Le tour de force de ce réalisateur de 74 ans, soucieux de transmettre l'essentiel à ceux qui lui succéderont, consiste à unir à sa cause tous les adultes qui trouveront dans cette promenade parfois périlleuse à Paris bien des grilles de lecture complémentaires et essentielles.
Une véritable " embellie " de taille dans le ciel d'inepties servies à toutes les sauces aux enfants, plus pris pour des apprentis consommateurs que des penseurs en devenir.
A ne pas rater, quelque soit son âge, car l'essentiel est ailleurs.
De quoi se réconcilier avec l'avenir réservé à nos enfants !
Les tipis boisés flottent à l'envers,
Le long de l'Alzon.
Dans la rivière se mirent les bouleaux,
A peine jaunissants.
Passé l'été, les feuillages rouillent ,
Avant leur trêve hivernale.
L'Eure de septembre chemine,
D ' Uzès à Nîmes,
Dans le silence de sa vallée.
Nulle âme en cette enclave,
Hors du temps.
Le neuvième mois à son apogée :
C'est le gagnant de l'année.
" Carpe Diem"
et qui vivra verra ...en ce 28 septembre .