C'est toute l'absurdité pour ne pas dire la bêtise de la question que posait la micro-société parisienne du XVIII siècle en observant ,du bout de sa lorgnette satisfaite et " ethnocentrée", Rica et Ubek, les deux personnages faussement naïfs de Montesquieu dans ses " Lettes persannes " .
Ces deux perses venus observer la société parisienne et dénoncer ses faux -semblants autant que sa superficialité permettaient ainsi à l'auteur de " L'esprit des lois " de se décentrer, avec un regard quasi " exotique " .
Véritable laboratoire ou expérience scientifique, le voyage de nos deux personnages partis d'Ispahan pour découvrir Paris ont contribué, pour Montesquieu, dans ce roman épistolaire, à mieux dénoncer, de son château de La Brède, un monde où tout n'est qu'apparence.
" Comment peut-on être persan " reviendrait en quelque sorte à dire, " Comment peut-on différer de nous " , le centre du monde ?
Des lettres toujours d'une puissante actualité dans un monde normalisé où toute différence est de moins en moins tolérée.
En expérience inverse, et dans la réalité, les jeunes français actuels en voyage en Perse seront agréablement étonnés qu'il ne leur soit jamais demandé :
" Comment peut -on être français " ?
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