jeudi 27 juillet 2023

LITANIE EN LITUANIE ?

Petit emprunt au titre d'une chanson pas vraiment douce si bien interprétée par Jane Birkin, en hommage au triste anniversaire du décés de Marie Trintignan il y a vingt ans à Vilnius en Lituanie. Lors d'un tournage pour un film sur Colette , l'effroyable dispute entre le bordelais du groupe Noir Désir, Bertrand Cantat et la fille de Jean-louis Trintignant tournait au drame absolu. Un intolérable fait divers qui dans son horreur a eu le mérite de mettre en lumière la notion de féminicide, d'emprise relationnelle dans les couples dysfonctionnels, qu'ils soient de milieux ordinaires ou extraordinaires. La mécanique implacable restant toujours immuable sur dominant(e) et dominé(e). Puisse cette triste date anniversaire alerter sur l'urgence absolue d'éduquer les enfants au respect de l'autre sexe. Il s'avère que des études montrent à quel point certaines mères véhiculent inconsciemment ou pas à leurs garçons de mauvais comportements, en laissant faire ce qu'elles interdisent à leurs propres filles. Une discrimination qu'elles reproduiraient le plus souvent à l'aveuglette. En prendre conscience serait peut-être un premier pas ? Quant au pardon, à un chanteur qui a pu continuer honorablement sa carrière, il s'agit encore d'un autre débat hautement sensible. Pour Marie Trintignant, sa voix s'est tue à jamais. Paix à son âme fracassée.

mardi 18 juillet 2023

"L'histoire interdite" ?

"Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie". Cette citation d'Albert Londres, référence incontournable pour tout journaliste qui se respecte, pourrait s'appliquer comme un gant à l'enquête menée par la jeune pigiste Inès Léraud dans les côtes d'Armor, suite à des morts suspectes d'humains et d'animaux. Dans un environnement hautement sulfureux : celui des concentrations d'algues vertes en putréfaction dégageant du gaz H2S hautement toxique. Une problèmatique qui a été soulevée dans cet environnement précis depuis 1971 !

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Adapté d'une bande dessinée, ce thriller de Pierre Jolivet et Céline Salette sort aux prémisses de la période estivale malgré les pressions du tout puissant milieu de l'agro-alimentaire, de la F.N.S.E.A., et des enjeux touristiques d'autre part. Les subventions régionales pour le film avaient d'ailleurs pris du retard.

Cette enquête menée sur le terrain , "vent debout" comme disent les bretons prouve à quel point la détermination sans faille avance tel un rouleau compresseur surtout quand la cause est juste. Malgré menaces de mort et sabotages en tout genre.

De l'arrivée de la jeune journaliste en Bretagne, qui déboule tel un chien dans un jeu de quilles dans la maison de famille d'une amie, au procès final, toutes les étapes sont décrites ; malgré quelques lenteurs de rythme, ce lourd dossier tiré de faits réels est décortiqué à la loupe, témoignages divers et variés à l'appui, avec précision et rigueur journalistique, sans pour autant devenir indigeste. Instruire en s'amusant, tel était l'état d'esprit à la conception de la B.D. d'origine, dans le trationnel  "Docere,  movere, placere".

Petit à petit, la jeune pigiste, aidée de bretons courageux et lucides s'attaque à ce qui est convenu d'appeler "la fabrique du silence" et brise l'Omerta provoquée par la peur de tous ceux qui travaillent de près ou de loin dans le domaine agro-alimentaire. La fin du film nous apportera un éclairage supplémentaire sur sa détermination sans faille quasi viscérale pour réhabiliter une famille victime face à des professionnels qui n'en sont pas puisqu'ils n'ont pas pris le soin de protéger à minima leurs employés corvéables à merci.

Un dossier qui espère-t-on fera jurisprudence dans la protection des risques professionnels, quelqu'ils soient, dans quelque domaine que ce soit. Des actions de sensibilisation au grand public ont déjà vu le jour sur le rivage de Moëlan-sur-mer à la sortie du film.

A voir, pour que les mêmes causes ne produisent pas inéluctablement les mêmes effets, surtout quand il est si difficile de s'attaquer aux causes !




mardi 13 juin 2023

Wahou ... " Wahou " !

Les frères Podalydès, Bruno le brun ténébreux et Denis le plus longiligne ne cessent de nous surprendre et leur complémentarité pimente avec justesse le cinéma.  On se souvient notamment de  " Liberté Oléron "  qui les avait propulsés au devant de la scène.

Leur dernière onomatopée, en guise de cri de satisfaction, résume à elle seule le but ultime de tout agent immobilier : surprendre et étonner le client potentiel pour conclure l'affaire !
D'où un titre prometteur qui n' y va pas par quatre chemins et arrive finalement droit au but ! N'en déplaise aux grincheux.

Tel est le sujet du film où Oratio (Bruno Poldalydès) et Catherine (Karin Viard) tentent de trouver acquéreur pour deux biens apparemment difficiles à vendre : une belle demeure bourgeoise de Louveciennes avec terrain de 1200 ha piscinable et un lumineux appartement récent dans le  "triangle d'or" de la ville puisque chaque endroit a son triangle ! Jargon commercial oblige. Surtout dans le secteur immobilier.

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Jeux d'acteurs plus vrais que nature défilent dans cette succession de tranches de vies aussi désopilantes que touchantes. Quand la légéreté du jeu apporte sa touche  au fond du propos, le spectateur détendu ne peut lui aussi que s'exclamer : "Wahou".  Il faut dire que la brochette d'acteurs hors pair servent le scénario à merveille. Musique classique en ouverture avec en sublime introduction la sérénade de Schubert au piano.

Une troupe de musiciens plutôt hors sol débute les festivités qui laissent la conseillère immobilière déjà un peu larguée sur les rotules. S'en suit tout une galerie de portraits tous plus attachants les uns que les autres. Y compris le vieux couple corse peu assorti, escorté de son architecte pour tout démolir.

Le couple Sabine Azéma et Eddy Mitchell fonctionne idéalement, ne trouvant pas d'acheteurs aussi atypiques que leur grande propriété un peu décatie. Dévaluée par le passage du train en bout de terrain R.E.R...

Un film qui contribuera peut-être à rendre les agents immobiliers un peu plus "humains" et moins "bling bling" que l'habituelle notoriété de vautours avides qui les précéde en général !

A noter le jeune stagiaire en immobilier, qui aura le mot de la fin, et non des moindres ! Avec encore deux Podalydès supplémentaires dans le rôle du peintre et de l'architecte !

Une belle surprise plus qu'honnête avant la prochaine fête du cinéma à venir.

dimanche 11 juin 2023

L'art- ( naque ) de la récup !

 L'enfer est pavé de bonnes intentions murmure en douce  l' incontournable vox populi - parfois- pleine de bon sens !

Cet ancien dicton pourrait s'appliquer à la grande mode de la récup à tout va, au sens propre d'abord puis au sens ( dé) figuré : pour le premier, ce vent de sobriété ne pourrait par exemple pas s'appliquer au plastic, qui récupéré, avec valorisation assez coûteuse au passage, aurait le fâcheux désavantage de repolluer une seconde fois . Soit.

Pour le second sens , nul besoin d'aller chercher bien loin les exemples pléthoriques qui pullulent dans la presse un peu trop pressée apparemment. Les faits divers servant quotidiennement d'os à ronger pour la monter d'adrénaline garantie. 

A chaque jour son fait divers, soigneusement mis en avant et sélectionné parmi la liste infinie de tous les faits divers possibles et inimaginables receuillis par exemple en gendarmerie ou police : violences faites aux femmes, accidents de la route, déréglements météorologiques,  etc etc .

A chaque jour donc une soigneuse sélection du fait divers à mettre en exergue, récupérable si possible par de plus ou moins louables intentions.

Après le recyclage à gogo d'un fameux accident de la route sous emprise de substances stupéfiantes au sens peu sensationnel du terme, son feuilleton aussi voyeur que nauséabond, place au fait divers du lac d'Annecy. Que chacun se recueille sur ce drame absolu ne choquera personne, bien au contraire.

Que des politiques se mettent en marche et se déplacent ( ou pas )  in situ parce qu'un agresseur serait chrétien exilé  illuminé et qu'un sauveur serait quant à lui un chrétien comme il faut ne changera hélàs pas la donne finale. Chrétien extrêmiste, chrétien modéré, comme le musulman, le boudhiste sectaire ou pas , il y aura toujours un agresseur et des agressés pour revenir au fond du problème somme toute humain avant d'être religieux. Et un environnement qui porte secours ou pas.

La récupération à outrance de chaque drame sélectionné   dès qu'il peut servir la cause du  " récupérateur "peut vite devenir contre-productive. 

Donner la nausée même ...

Mais heureusement, les français n'étant  encore pas tous des veaux, le tri sélectif commence par devenir un réflexe salutaire. Au sens propre comme figuré. Loin de tout manichéisme primaire.

Et ce n'est pas l'éthymologie du mot Tri qui nous dira le contraire !

vendredi 2 juin 2023

Le monde à l'envers !

 Selon une docte étude, des effets surprenants auraient été notés en ce qui concerne les performances incalculables de l'I.A , intelligence artificielle pour les néophytes.

Si les transformations sociétales pour ne pas dire " cérébrales " induites par son application à toutes les sauces posent parfois d'édifiants problèmes éthiques, une récente découverte répertoriée pourrait ne pas laisser de marbre les principaux intéressés : les médecins .

Les applications dont certains robots articulés sont affublés les rendraient paraît-il plus humains que les humains eux-mêmes ! Allons bon .

De quoi piquer au vif ceux qui ont signé le serment d'Hippocrate à leurs débuts .

Certains patients salueraient l'empathie de bon aloi et la politesse dont font preuve les robots préposés . Une curieuse découverte qui pourrait bouleverser le monde médical, mais pas exactement à l'endroit que l'on attendrait.

Il faut bien avouer que les robots articulés ont leurs avantages : peu de baisse de régime, point de sautes d'humeurs ou de favoritisme en faveur d'un tel ou d'un tel : équité , impartialité totale envers leurs patients.

Si l'erreur reste bien humaine,  les robots seraient  donc plus fiables pour détecter toutes sortes de maux, invisibles aux yeux parfois subjectifs desdits doctes  médecins ?

Une fois écartés les écueils habituels  de passe-droits en tous genres ou de favoristisme inhérent à toute élite sociale, il convient d'avouer qu'un oeil robotique soit plus objectif qu'un oeil humain, encombré de toutes sortes de scories conscientes ou pas.

Les robots testés dans des maisons de retraite  ne prendraient pas de retard, les robots seraient pourvus de modalités tombées apparemment  en désuétude  :  " bonjour, au revoir, merci , comment allez-vous ? " . Que demander de plus à l'heure où les déserts médicaux s'étendent  ?  Un sourire peut-être ? N'exagérons pas ! Point trop n'en faut .

Les progrès technologiques galopant à la vitesse grand V qu'il convient parfois de réguler, il est rassérénant d'apprendre qu'en matière d'humanité , les androïdes seraient parfois supérieurs aux humains souvent dépassés par leur  subjectivité aveuglante. Trop de confiance en soi tuant la confiance. 

C'est ce qu'on pourrait  appeler  " marcher sur la tête " à défaut de marcher sur la lune,  mais les acrobates  et équilibristes en tous genres ne peuvent que se féliciter d'une telle nouvelle inespérée . De plus, peu de probabilités qu'un robot n' abuse de la confiance d'un ou d'une patiente !

Quand les robots apprennent aux humains le chemin de l'altérité , c'est que l'humain file un mauvais coton .

S.O.S Robocop ?