mardi 16 juillet 2024

L'art de couper les cheveux en quatre !

 "Un homme pensif se masse les tifs " nous chantait Nougaro dans sa chanson bien connue , aux intros celtiques. En voilà une idée inventive que d'aller se faire masser les tifs en cas de coup dur , dans son salon préféré ou tiré au hasard de la loterie ! Qu'il soit indépendant ou pas . Peu importe.

 Les chaînes ont aussi leurs spécialités souvent estimables, quelque soit l'endroit où l'on se trouve, toujours le même rituel qui fera la différence : petit expresso et sa mignardise, fauteuil massant  , musique -pas toujours choisie- il est vrai ! Le Décorum revêt son importance et le sens détail ;  après massage doux si possible   sur cuir capillaire en long en large et en travers, voilà enfin  quelques neuronnes reconnectés ; reste à savoir à quoi ? 

 Le cerveau une fois refroidi à température modérée, des mains expertes sauront ainsi immanquablement le remettre à l'endroit si possible. D'où l'importance de sa plasticité. 

 Soit l"équivalent  d'un marche/ arrêt pour redémarrer du bon poil.

Tout dépendra  en fait du bon vouloir de l'expert(e)  capillaire , et si le coeur à l'ouvrage est de mise !

Les chaînes les plus connues, aux tarifs tous plus exponentiels les uns que les autres, ont l'avantage de fixer le Décorum et le rituel . Une constante rassurante pour l'infidel(e) des salons. Quant au personnel, il reste assez fluctuant pour ne pas dire aléatoire. Les " french cancans " derrière les bacs  à rinçage sont à éviter si possible.

Les soins annexes se déclinent à l'infini ou presque . Leurs coûts vont de pair. La prescription du jour sera à la " discipline " de chez  Kerastase, histoire de ne pas trop alourdir la fibre aussi poreuse que blanchissante . Une valeur sûre cette bien bonne marque. La roll's royce des produits capillaires.

Notre  jeune experte marocaine du jour s'applique et dompte harmonieusement  la toison insoumise de nature. Tablier de l'enseigne Franck Pruneau  comme uniforme  revêtu pour gage apparent de sérieux . Avec le sourire qui plus est, très consciencieuse. Le geste toujours précis et mesuré. La bonne distance de mise , sans pallabres inutiles. En un mot, une professionnelle ! Savoir-faire, savoir-être en concordance.

 Respiration assurée.

Dommage qu'elle confie partir pour Toulon vers un autre salon,  retrouver sa maman, après avoir vécu chez son père à Air. 

La prochaine fois, les cheveux n'auront qu'à bien se tenir  pour d'autres aventures ...

En attendant , le vent des globes du cerveau  ainsi délivré l'aidera à prendre le large !



mercredi 12 juin 2024

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Telle serait pour résumer l'idée de cette nouvelle langue inventée par Claire Delavallée : la langue xyloglotte. La défense et illustration de la langue de bois dite xyloglotte atteste du sérieux imparable de cette bien bonne blague. Il s'agira en fait de traduire dans un improbable gréco-latin des expressions purement françaises ou rendre les mots simples compliqués. Info ou intox ?

Pour ceux qui aiment jouer avec les mots, à des degrès divers, rien de plus absurde donc et possiblement hilarant.

Ainsi, telle une certaine mode new age, toujours à prendre avec des pincettes, s'est créée cette novlangue, à prendre également aux degrès choisis ! Le recul s'impose donc dès le départ. La créatrice de cette langue indique qu'il est tout à fait normal de ne rien y comprendre au premier abord, et qu'il en va de notre santé mentale quand on commence à décrypter ce savant charabia. Cette précaution d'usage prise avec la lucidité qui s'impose, chacun pourra ensuite s'en donner à coeur joie si l'envie pressante lui prend.

Pour exemples, aussi croustillants soient-ils, voici l 'ambisenestre pour le maladroit des deux mains vu que malagauche n'existe toujours pas non plus.

Un alburostre serait ici un blanc-bec ! L'aheurie serait l'incapacité au bonheur, à ne pas confondre avec ahuri qui serait aux antipodes !

Bref, cette langue apanivore (qui ne mange pas de pain) semble d'actualité pour comprendre certaines situations abracadabrandesques. 

Ainsi, à l'art de couper les cheveux en quatre correspondra la tétratrichotomie. 

Pour conclure cette découverte du jour, précisons que langage politique et langue xyloglotte (langue de  bois) reviennent purement et simplement au pléonasme. Là où certains excellent à faire feu de tout bois au risque de se brûler par manque de sincérité ou de simplicité.

Et pour une fois, les précieuses ridicules de Molière n'ont qu'à bien se tenir !



mercredi 5 juin 2024

" we are generation restauration " ?

 Tel est le slogan affiché par la jeunesse mondiale pour célébrer la journée internationale pour la préservation de l'environnement. Initiée en 1972 par la conférence des Nations Unies à Stockholm, cette journée défend chaque année des enjeux différents. Il s'agissait en 2023 de diminuer les pollutions plastiques.

Entre commémoration en grande pompe  du D.Day demain en Normandie, préparations des Jeux-Olympique à Paris, le 5 juin 2024 consacré à la préservation de l'environnement a pour thème annuel : la restauration des terres et la lutte contre la désertification et la sécheresse. Vaste chantier. Et c'est la jeunesse qui montrera l'exemple avec divers programmes .

Comme il n'est pas possible de " remonter le temps, il est possible en revanche de faire pousser des forêts " indique la volonté internationale . 

Une note d'espérance à long terme  dans un monde de plus en plus fragmenté en proie aux pires démons guerriers et visions à courts termes.

jeudi 30 mai 2024

38 listes pour ne pas tomber dans le panneau ?

Photo H.D.

La France symboliserait-elle le pays de la nuance, à détailler les choix à rallonge de listes pour l'élection européenne 2024 qui se promet d'être "historique" selon certains experts ? Le mode de scrutin à la proportionnelle s'exprime ici dans toutes ses largeurs et chaque nuance de sensibilité sera donc entendue.

Ou pas. 

Un petit nouveau cette année, mené par Gaël Coste-Meunier : le parti des droits de l'enfant et du parent. Certains autres, tel l'U.P.R de François Asselineau, reviennent pour la troisième fois malgré la dose infinitésimale de votes recueillis en 2014( 0,4 % ).
Le pyrénéen Lassale, toujours fidèle au poste, a cru bon de s'allier cette année avec les chasseurs pour promouvoir l'alliance rurale.
Laure Patas d'Illiers, représente quant à elle les adeptes de l'Espéranto. Il est toujours bon en effet d'espérer.
Guillaume Lacroix et son R.P.S, pour les régionalistes et autonomistes proches du P.R.G.
Nagib Azengui, annonce d'emblée la couleur avec "Free Palestine", in english of course ?
Ce pannel aussi nuancé et large a cependant un coût : le coût de la démocratie.

Quelles places tiendront au final toutes ces voix "divergentes" ? 

Au presque centre de l'échiquier, Yann Wehrling qui défend  une écologie positive et les territoires associé entre autre à Cap 21 ; les listes  écologistes se distinguent par leur variété et sont celles qui se déclinent le plus, du vert pale au vert foncé en passant par le vert de gris, sans parfois jamais se rencontrer. C'est là tout leur problème. Surtout pour une cause aussi transversale.

Sans oublier le parti animaliste qui défend la voix des animaux : puissent-ils avoir une âme eux aussi ! Et pourquoi pas ? Défendre le vivant n'a jamais tué personne !

Lorsque, sur les ondes, on entend en boucle les huit principaux partis représentés, on est finalement loin des réalités tout en nuances, en dissonances parfois pour ne pas dire en radicalisation.

Mais saluons cette chance inaliénable de pouvoir vivre en Démocratie ! Point de débats binaires ici comme l'on peut en trouver entre travaillistes et conservateurs outre-manche ou démocrates et républicains aux U.S.A. 

Sauf que parfois, comme  trop d'effets tuent l'effet, trop de choix tueraient  le "bon  choix" à la  Raymond Barre ?

Ces multiples expressions sont-elles le signe avant-coureur des limites ici atteintes d'une démocratie qui tournerait à vide ?

Reste encore  à savoir qui s'abstiendra de voter en ce beau week-end de juin et à qui profitera l'abstention ? Qu'il pleuve ou que le soleil brille ce jour là sera déterminant, qui sait ? 

Ces élections européennes ne sonnent décidément pas comme une chanson douce, n'en déplaise au chevaleresque et anachronique chanteur, Francis Lalanne !  Et à moins de jouer les Cassandre, rien n'est joué d'avance, sinon à quoi rimerait-il de se déplacer pour  aller voter ?


dimanche 19 mai 2024

Deuxième acte : reflets extra lucides !


Belle surprise de Quentin Dupieux, en apéritif du festival de Cannes cette année, avec cet inclassable et néanmoins génial "Deuxième acte" aussi satirique que drôlissime ! Même si ce réalisateur déclare avoir assisté au festival par simple politesse...

D.R.
Quatre acteurs, plus un figurant stressé, en rase campagne se donnent la réplique pendant le tournage d'un film improbable.
D'emblée, Willy (Raphaël Quenard)  et David (Louis Garrel) nous plongent dans leur réalité fictionnelle, toujours en marchant !
D'emblée, trouble entre réalité ou fiction sur lesquelles l'intelligence artificielle, ici reine, slaloome allégrement.
Toutes les problématiques du monde du cinéma sont ici dénoncées de façon inattendue et loufoque. Les acteurs, extra- lucides, surjouent leur propre rôle sans s'épargner. Tous les travers de l'envers du décor sont mis en lumière de façon parfois vertigineuse. Le spectateur se perd entre fiction ou réalité avec ce parcours labyrintique, un peu en forme de sketchs successifs. Pas une minute d'ennui dans ce jeu de miroirs inversés beaucoup plus profond qu'il n'y paraît ! Les quatre acteurs principaux, dominés par un Vincent Lindon exceptionnel, tout en autodérision, nous font voyager dans leurs méandres existentiels  des coulisses du cinéma autant que dans l'histoire en cours d'élaboration. Navigation à vue où l'on  se perd, se retrouve, brouillant les lignes entre réalité de la fiction d'acteurs plus authentiques qu'eux-mêmes ! Il fallait oser la scène finale du travelling - avant interminable qui mène on ne sait où et qui restera, qui sait dans les anales du cinéma ? Une certitude : c'est bien la réalité  qui a  le mot de la fin sur la fiction et ce n'est peut-être pas la meilleure nouvelle qui soit dans ce film surprenant en miroir inversé !