La sortie du film " La syndicaliste" de Jean-Paul Salomé arrive à point nommé et pourrait sonner comme le point d'orgue de l'histoire de Maureen Kearney plus réelle que son incarnation, Isabelle Huppert.
L'effroyable chemin de croix de cette défenseuse des salariés d'ex Areva, adapté, selon son témoignage en version " light " au cinéma laisse un arrière-goût amer pour qui attache de l'importance à la notion d'équité.
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Maureen Kearney & Isabelle Huppert - DR |
Victime au départ d'une agression surréaliste à son domicile pour avoir gêné des enjeux qui la dépassaient, cette lanceuse d'alerte, ( dont la mère a participé à la libération de Nelson Mandella ) se trouve retournée comme une crêpe en posture de coupable pour dénonciation mensongère. Le long cheminement de ( partielle ) réhabilitation est efficacement retransmis dans un film implacable.
Entre la paix et la vérité, elle choisit au départ, pour protéger sa famille, de lâcher prise, sous la pression des policiers zélés. Le suspens est entretenu tout au long du film et chacun s'interroge, y compris son mari, sur la véracité des faits; jusqu'au jour où une affaire semblable sera retrouvée, avec même mode opératoire.
Celle de Marie-Lorraine Boquet-Petit, femme d'ingénieur de Véolia, agressée dans les mêmes conditions le 22 juin 2006 dans les Yvelines.
L'occasion de s'interroger sur la manière dont est rendue la Justice en France, surtout quand le contexte dépasse de loin tout ce que peut imaginer l'entendement humain.
Quand l' Intérêt supérieur de l'Etat prévaut sur la sécurité élémentaire des lanceurs d'alerte, on comprend à quel point il est nécessaire de les protéger à minima si la cause est juste.
Sujet probablement aussi de philosophie quand la paix devient plus importante que la vérité. Histoire de sauver sa peau.
Surtout quand les agresseurs courent toujours dans l'impunité la plus abolue.
Un film d'utilité publique à n'en pas douter.