Mars 1923 sur une île isolée au large de la côte Ouest d'Irlande. L'île imaginaire d'Inisherin.
Ce chef d'oeuvre cinématographique de Martin Mac Donagh (nominé entre autre pour les futurs oscars) ne ressemble à aucun autre et c'est bien là son surprenant intérêt . Ben Davis , le directeur de la photo a su sublimer avec brio un territoire hors norme qui donne aux humains leur caractère si atypique. Baigné de culture celtique, il donne la part belle aux légendes celtes et toute leur puissance sur les personnages. La vierge, les croix celtiques et les sorcières (Les Banshees) prennent ici autant de place que les animaux dont la présence revêt la même importance que celle des humains. Que ce soit le border collie, l'âne miniature ou le cheval.
Dans ce cadre hors norme, se décline la fin d'une histoire d'amitié entre un violoniste , Colm (Bendan Gleeson) et Padraic (Colin Farrel époustouflant). L'artiste décidant presque du jour au lendemain de briser son amitié qu'il estime creuse avec Padraic, un vrai gentil. Ce dernier cherche en vain à comprendre le revirement de son ami pour lui inexpliquable. Selon l'artiste, son ami serait devenu "creux" et sans aucun intérêt . Seule la trace artistique importerait selon lui pour la postérité. Un discours que ne comprend pas le héros du film, ancré dans la simplicité des rapports humains et foncièrement gentil.
De cette incompréhension naîtra une escalade d'incidents de plus en plus glauques.
Les trois rôles principaux brilamment interprétés par Colin Farrell, Brendan Gleeson et Kerry Cender sont entourés d'excellents seconds rôles comme l'épicière intrusive de l'île, le policier violent ou son fiston Dominique, un peu perdu.
Sur ce territoire avec fonds de guerre civile irlandaise, les caractères bien trempés s'échauffent, l'alcool aidant. Des drames couvent, prédits par la sorcière. Un espace qui devient de plus en plus intenable pour les personnages féminins qui se réfugient dans la lecture.
Avec un titre à coucher dehors, ces "Banshees d'Inisherin" laissent une empreinte indélébile à tous ceux qui plongent avec eux dans cet "entre deux mondes" propre aux îliens, qui plus est celtique !
Un voyage à couper le souffle au plus profond des êtres et des paysages à la fin de la guerre civile irlandaise.
A ne pas manquer en ce début d'année .
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