jeudi 5 novembre 2020

Education à la bienveillance ?

 

« L’école , c’est fait pour grandir, pas pour souffrir » !

Tel s’intitule un petit article pour « minots » dans presse spécialisée à l’occasion de la journée internationale contre le harcèlement scolaire à l’école. A chaque mois, ses consécrations, et après la journée de la gentillesse, celle de la lutte contre le harcèlement scolaire semble d’utilité publique, à en croire les chiffres édifiants .

Un petit élève sur dix subirait moqueries, insultes, brimades directes ou indirectes, soit par ses congénères, soit par ses supérieurs ! Certains subiraient plus que d’autres, si le modèle familial est calqué sur ce schéma. Le rôle de Bouc Emissaire permettant au groupe de se purger plus efficacement ? Pour les autres, c’est phobie scolaire assurée à vie et mise à la marge de fait. De la maternelle aux classes prépas, les usages préhistoriques ont la vie dure, et qui ose s’en offusquer se trouve taxé de tous les noms d’oiseaux.

La notion d’altérité et de respect élémentaire d’autrui ne semble pas inscrite dans tous les programmes scolaires à en croire les faits ulcérants relatés ici et là. Dans le monde de la jungle, certes, impossible de survivre, sans aucune « protection« . Le monde scolaire, quant à lui, même s’il a évolué, n’échappe pas à la règle élémentaire du respect de toute différence, quelle qu’elle soit. De la plus infime à la plus voyante. A commencer évidemment par les enseignants entre eux !

Les amateurs de rapports de force et monde manichéen suivront leur parcours du vrai combattant dans leurs croyances figées sans nuance voire bipolaire. Le bien d’un côté, le mal de l’autre. Pour les plus réfléchis, en espérant qu’ils soient majoritaires, il s’agira d’affiner son regard sur autrui en sortant des préjugés qu’ils sont censés combattre dans leur vocation d’enseignant. En vitrine du moins. C’est déjà un premier pas.

Les défenseurs de la loi du Talion , enseignée encore dans certaines familles, ou milices para militaires, style « œil pour œil » , « dent pour dent » peuvent changer de trottoir, au moins ce jeudi 5 novembre. Journée utopique s’il en est, qui a pourtant le mérite d’exister.

Remercions Marie-France Hirigoyen et son travail phénoménal pour tenter de réparer des injustices que notre société hyper individualiste et centrée sur son nombril ne fait qu’encourager. Inconsciemment ou pas.

mardi 3 novembre 2020

3 Novembre 2020 : Journée de la gentillesse ?

 

Faut -il remercier les japonais pour cette initiative ? Il paraitrait que dans les bonnes nouvelles du jour, le 3 novembre serait consacré à une vertu honorée à sa juste valeur par les asiatiques : la gentillesse !

N’en déplaise à tous ceux qui sont irrités par la journée de la Femme du 8 mars ou celle des Droits de l’enfant du 20 novembre, honorons donc celle d’une vertu considérée comme une faiblesse parmi ceux qui ne connaissent que le rapport de forces ! Inondation de gentillesse au programme du jour !

Remercions donc la culture zen japonaise pour cette consécration d’une qualité peu mise en valeur dans nos sociétés où les rapports de force semblent toujours désespérément dominer, que ce soit homme/femme, adultes/enfants ou dominants/dominés, pour ne pas dire Maîtres/esclaves ?

Le temps d’un 3 novembre 2020 plutôt morose, coincé entre crise sanitaire et élections américaines à suspens, des ondes de véritable gentillesse gratuite ne seront pas de refus et circuleront librement ici. Les vannes sont ouvertes sur ce canal ! A titre exceptionnel évidemment, puisqu’en général, cette qualité est inversée chez nous et peu considérée.

Chiche !

mercredi 21 octobre 2020

Règles de navigation à géométrie variable ?

 

Comme dans toute campagne électorale, quelque soit l’échelle, municipale, cantonale, nationale, voire internationale, infos et intox ne cessent de s’affronter.

Si les journalistes ont plus ou moins appris à « angler » leur transmission d’informations, à l’adapter au public destinataire, voire à manipuler l’opinion selon leur absence ou pas d’éthique professionnelle, les lecteurs ou auditeurs, encore plus en période de crise sanitaire, n’ont pas d’autre choix que de faire jouer leur propre discernement ; pour ne pas transmettre ensuite aux autres les pléthores d’intox véhiculées par les navigateurs du net !
Car savoir naviguer, que ce soit en haute mer ou sur le net impose plus de nuances et vigilance qu’il n’y paraît. Même si la différence entre un navigateur du « Vendée Globe » et un navigateur du « vent » des globes du cerveau est d’envergure : le principe de réalité.

Impossibe de tricher en mer, l’environnement se charge vite de ramener aux réalités les plus téméraires. Dépendants des conditions météo, pas d’autre choix que de s’y soumettre.

Pour les navigateurs du net, se cacher derrière un écran nécessite moins de qualités globales, même si l’intelligence peut exister.

Il en faut en effet une bonne dose pour inventer des scénari anxiogènes à gogo et rajouter une louche à la morosité ambiante.

Pour ces inventeurs de tous poils, à l’imagination parfois débordante, ils devraient s’orienter vers le cinéma ou le théâtre. Pourquoi pas même dans la Lune, parce que paraît-il , l’homme n’y serait jamais allé, selon leurs esprits fanatiques !

samedi 17 octobre 2020

De l’instruction civique ?

 

Suite au dramatique fait divers du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, beaucoup insistent sur la liberté d’expression dans l’enseignement.

Un ancien Conseiller Principal d’Education et Principal de Collège s’attache quant à lui à remettre en cause le fonctionnement structurel et remobiliser les enseignants sur leur rôle essentiel à jouer en matière d’éducation civique, jusque là parent pauvre du ministère.

L’éducation incombant selon lui autant à la famille qu’à l’école laïque et pas seulement l’instruction. Paradoxalement, il remarque qu’on éduquait plus avant sous le Ministère de l’Instruction Publique que maintenant .

LES NOUVEAUX HUSSARDS NOIRS DE LA REPUBLIQUE…

L’assassinat de Samuel PATY, ce vendredi 16 Octobre, constitue un nouveau malheur pour notre République.
La mort d’un professeur est scandaleuse et inacceptable, tout en replaçant l’Ecole française sous les feux brûlants de l’actualité.

Ainsi au-delà des hommages légitimes et Samuel PATY rejoindra dans notre mémoire collective le camp des héros républicains où l’a précédé par exemple Arnaud BELTRAME.

Demain des écoles porteront son nom comme gestes précieux de reconnaissance, au retour des vacances, L’Ecole interrompra son rythme habituel de travail pour évoquer cette tragédie.
Et cette indispensable interruption est elle–même significative !

Nous devons à nouveau nous interroger sur la vraie place de l’Education citoyenne dans le système éducatif français. Ex-C.P.E., ex-Principal, j’ai souvent regretté que l’Education et en particulier l’Education  citoyenne soient les parents-pauvres de notre institution.
Depuis l’abandon de l’antique mais désuète leçon de MORALE du temps jadis du ministère de l’instruction publique, nous n’avons pas su inventer des temps pédagogiques consacrés à l’Education en dépit de la dénomination explicite de notre ministère…Certes d’excellentes initiatives expérimentales existent çà et là, certes des professeurs d’histoire et géographie consacrent encore une place de choix à l’éducation civique dans leur tryptique éducatif mais il devient nécessaire de changer d’échelle en organisant du primaire au lycée et dans toutes les divisions un temps de formation éducative adapté à l’âge des élèves et à leurs attentes (temps probablement plus riche s’il s’opérait en demi-division).

Une fois encore le modèle d’organisation pédagogique révèle ses manques ou ses jachères.
Davantage présente en primaire l’Education repose en secondaire sur la simple organisation policée de la vie collective, sur la création du corps des personnels d’Education et sur la formation des esprits à travers le prisme des enseignements disciplinaires…

N’est-ce pas en définitive un constat d’échec en particulier à une époque où le projet éducatif familial s’avère peu structurant depuis le mythe de l’enfant –roi qui  peut amplifier les fragilités infantiles…

Souvenons-nous de Condorcet qui, dés 1792, situait le projet éducatif comme une priorité pour la réforme de l’Instruction Publique.

Ainsi plutôt que d’appeler l’Armée à la rescousse  pour nous débarrasser des ennemis de la République, remobilisons tous nos enseignants afin qu’ils se réapproprient l’objectif de l’Education, afin qu’ils s’inscrivent à nouveau dans la dynamique de la belle armée des blouses grises d’autrefois, réinventons en 2020 les nouveaux Hussards Noirs de la République !
B.F.

lundi 12 octobre 2020

« Mon âne, mon âne … »

 

Parenthèse de fraîcheur avec la dernière réalisation de Caroline Vignal : « Antoinette dans les Cévennes« .

Un des personnages principaux de ce conte initiatique version comédie n’étant autre que l’endurant : « Patrick » ; il mériterait le César des meilleurs rôles d’équidés… s’il existait !

Photo H.S.D

Hormis les somptueux paysages de Lozère en été au mois de juillet, on ne peut s’empêcher de penser à cette comptine enfantine « Mon âne, mon âne », d’autant plus que le début de l’histoire se déroule pendant le spectacle de fête de fin d’année d’une école élémentaire.

Il s’agira ici de suivre la traversée quelque peu loufoque d’une institutrice rondelette un brin à côté de la plaque qui se lance dans la traversée des Cévennes, sur les traces du papa de sa petite élève Alice dont elle est « aussi » la maîtresse (accessoirement) !

D’étapes en étapes, on suivra le voyage quasi initiatique de cette éternelle adolescente promeneuse, assistée d’un âne bien plus patient qu’il n’y paraît.

L’occasion de découvrir le monde chamarré des gîtes avec beaucoup d’amusement.
Car les citadins en mal de nature savent-ils vraiment que Robert Stevenson et son âne Modestine n’avaient à leur époque pas vraiment le loisir fantaisiste de choisir des ânes comme véhicule pour se déplacer ?
Puisqu’ aucune autre possibilité ne leur était offerte.

Un tendre clin d’œil à l’auteur de « l’île au trésor » ou « Docteur Jekyll et Mister Hyde » qui a rejoint l’Amérique par amour, apprend-on par le facétieux propriétaire d’un gîte haut en couleurs !

Les protagonistes du film n’atteindront pas quant à eux Saint-Jean-Du-Gard où se trouve toujours la ressourçante fontaine de Modestine et Stevenson !