mardi 24 mars 2020

Les cloches avant l’heure !

 

En signe de soutien à tous ceux qui font face au fléau ambiant, coûte que coûte, de nombreuses initiatives fleurissent. Dans les grandes villes, comme à Marseille, des rendez-vous sont donnés à heure fixe pour applaudir tous ceux qui donnent de leur compétence, de leur savoir-être et savoir-faire. Une reconnaissance symbolique à défaut de moyens dignes de la prétendue sixième puissance mondiale !

Ailleurs, il sera question d’allumer des bougies à ses fenêtres pour accompagner les cloches des Eglises qui sonneront toutes demain, à l’unisson, à 19h30.

Une initiative de ceux qui souhaitent avant tout donner un sens à cette crise mondiale, dans l’espoir de voir « in fine » notre société  » grandie et plus forte ».

Ce geste d’égrégore,initié par les évêques de France, destiné autant à ceux qui croient que ceux qui n’y croient pas, pour unir les forces spirituelles communes en guise de soutien collectif.

lundi 23 mars 2020

« Keep your distance » !

On peut lire cette injonction à l’arrière des poids-lourds dans les pays anglophones. Distances de sécurité routière imposée ici en l’occurrence. Distance de survie élémentaire.

Depuis le confinement imposé, il s’agirait en France de notion de « distanciation sociale  » à appliquer. Les uns avec les autres.

Une nouvelle formule tristement à la mode qui nous renvoit à un concept vieux comme la nuit des temps ou plutôt, que l’on retrouvait déjà dans l’ancien testament avec l’histoire du lépreux mis à l’écart.

Il paraîtrait aussi que cette notion s’apparente à une technique de théâtre mise en pratique par Berthold Brecht avec ses acteurs ; c’est à dire, l’art en quelque sorte, de s’extraire de sa personne pour se dédoubler dans l’acteur, à la demande. Une notion que ne pratiquent pas certains acteurs qui ne « jouent » pas mais « sont » leur rôle, comme un Gérard Depardieu qui fait toujours plus ou moins du Gérard Depardieu.

Cette notion de « distanciation sociale » ne semble apparemment pas innée et donc, très inégalement partagée, selon sa nature d’abord, mais aussi selon son environnement social ou géographique.
Selon l’éducation reçue aussi parfois, mais pas seulement…Les aléas précoces de la vie laissant parfois des traces . La part de l’inné et de l’acquis dans cette affaire s’avérant plutôt aléatoire, comme la transmission génétique. Statistiques et autres probabilités trouvant ici leurs limites.

Bref, cette période sous cloche permettra donc à chacun de « réguler » son rapport à autrui, tantôt trop proche (intrusif voire toxique) tantôt trop distant (pour les timides ou autres handicapés relationnels).

C’est du moins ce qu’on espère.

La bonne distance, n’est-ce pas l’apprentissage le plus important dans la vie pour appréhender un rapport aux autres et son environnement le plus harmonieux possible ?

Le bon côté des choses, c’est qu’une séance de rattrapage, voire une seconde chance, nous est offerte ici , pour tous ceux qui n’auraient pas saisi le message ! Le B.A.BA éducationnel en quelque sorte.

samedi 21 mars 2020

« Les tontons flingueurs »

 

A situation exceptionnelle, programmation revue et corrigée exceptionnelle sur France 2 ce week-end et la semaine qui suit.

Les amateurs de Michel Audiard et ses répliques salées ont pu cet après-midi retourner à Montauban dans les années 63 se plonger dans une histoire qui traverse les décennies sans prendre une ride . Les répliques de Lino Ventura ( Fernand Naudin ) ou de Bernard Blier font désormais partie du patrimoine culturel français : genre, « Touche pas au Grisbi » ou « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » !

Le propriétaire d’usine de tracteurs, parti de Montauban à Paris au chevet de son ami Louis dit « le mexicain » va voir sa vie bouleversée par des affaires aussi troubles que la troublante Patricia dont il aura la tutelle.

Malgré les énièmes rediffisions de ce classique, le talent de Ventura et Blier reste intact et on remercie Georges Lautner pour cette pépite.

« La grande vadrouille » au programme dominical , pour réunir si possible toutes les générations qui souhaitent s’extraire un moment du temps suspendu actuel.

Saluons les initiatives qui se multiplient pour ne pas noyer les français dans la psychose ambiante avec ces reprogrammations d’urgence. Pour la santé mentale publique, somme toute .

Lundi, une institutrice, Laure Brémond, donnera des cours en direct pour les petits élèves d »école élémentaire, en supplément de ceux transmis par les enseignants de l’Education Nationale.

Des « efforts » considérables de la base arrière, puisque nous sommes censés être « en guerre » -sic- pour permettre à ceux du « front » d’optimiser leur contribution vitale ,par temps de confinement généralisé.

jeudi 19 mars 2020

« La cinquième saison » !

 

A la veille du printemps 2020, la poésie a pris un sérieux coup dans l’aile et les amateurs penseraient plus au « Cercle des poètes disparus » qu’à autre chose. Un (très) ancien camarade m’avait offert en l’occurrence, du temps des études, le livre éponyme de Jacques Prévert où de savoureux textes étaient recueillis . Il les avait écrit pour son fameux groupe surréaliste d’octobre.

En écho, me revient à l’esprit l’explication d’une excellente prof de QI GONG qui nous évoquait la signification de cette formule, chère à l’énergétique chinoise : elle correspondrait, selon cette culture ancestrale aux 18 jours qui se déroulent entre le printemps et l’été : la période d’inter-saison où coexistent « ce qui n’est plus » avec « ce qui n’est pas encore« .

Une précieuse période, censée se reproduire entre les quatre saisons annuelles, où le principe essentiel de « prévention par idéal » s’impose.

Difficile de ne pas ramener cette « cinquième saison » à venir à notre très surréaliste conjoncture mondiale.

Si le « mal » tant incriminé vient de l’Est, son anditote se trouve peut-être aussi dans ces mêmes cultures ancestrales où l’anticor n’est que le simple revers du poison. La médecine chinoise ancestrale n’est-elle pas avant tout une médecine de prévention ?

Entre les poèmes de Jacques Prévert et les enseignements de Lao Tseu réside peut-être le point d’équilibre ?

Pour ne pas dire de la sagesse !

mardi 17 mars 2020

Saint Patrick en sourdine !

 

Les amateurs de claquettes ou autres fées celtes fêteront aujourd’hui le Saint Patron des Irlandais en mode minimaliste. Qu’à cela ne tienne !

Cette fête populaire de tradition chrétienne, célébrée dans le monde entier par tous les exilés celtes, que ce soit à New-York, Buenos- Aires ou Montréal, reste bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Et dieu sait combien la puissance de l’imaginaire reste fertile pour ces cultures . Cela pourrait même devenir leur force, à long terme, qui sait ?
Il ne sera donc pas interdit en ces temps de « retraite » imposée (dans tous les sens du terme, y compris celui de la période de « carême ») d’écouter chez soi les joyeux drilles en goguette. La puissance de l’imaginaire n’ayant pas de frontière. Elle permet parfois d’affronter le difficile principe de réalité, par nature, limité, avec plus d’entrain et d’optimisme. Pour ne pas dire de légèreté.
Puisqu’il est dit que dans toute crise, le pire et le meilleur se côtoient, selon la nature de chacun, autant opter pour la gaîté en ce jour du 17 mars 2020.
A marquer d’une pierre blanche cette année en 20, prétendue folle, même si la couleur du trèfle porte – bonheur vire plus au vert (initialement bleue d’ailleurs).
Les biens immatériels comme la culture musicale conservent l’incroyable avantage de dépasser les frontières. Et quand bien même n’aurions-nous pas d’appareils pour écouter ces ritournelles, quand bien même serions nous sourds comme Beethoven, voire en prison, rien ne nous empêche de fredonner ces airs de grands résistants !

A la manière du pianiste dans le film éponyme, qui joue sur un piano sans touche ou sans son (face aux nazis) à Varsovie, pour continuer à vivre, coûte que coûte !