jeudi 19 mars 2020

« La cinquième saison » !

 

A la veille du printemps 2020, la poésie a pris un sérieux coup dans l’aile et les amateurs penseraient plus au « Cercle des poètes disparus » qu’à autre chose. Un (très) ancien camarade m’avait offert en l’occurrence, du temps des études, le livre éponyme de Jacques Prévert où de savoureux textes étaient recueillis . Il les avait écrit pour son fameux groupe surréaliste d’octobre.

En écho, me revient à l’esprit l’explication d’une excellente prof de QI GONG qui nous évoquait la signification de cette formule, chère à l’énergétique chinoise : elle correspondrait, selon cette culture ancestrale aux 18 jours qui se déroulent entre le printemps et l’été : la période d’inter-saison où coexistent « ce qui n’est plus » avec « ce qui n’est pas encore« .

Une précieuse période, censée se reproduire entre les quatre saisons annuelles, où le principe essentiel de « prévention par idéal » s’impose.

Difficile de ne pas ramener cette « cinquième saison » à venir à notre très surréaliste conjoncture mondiale.

Si le « mal » tant incriminé vient de l’Est, son anditote se trouve peut-être aussi dans ces mêmes cultures ancestrales où l’anticor n’est que le simple revers du poison. La médecine chinoise ancestrale n’est-elle pas avant tout une médecine de prévention ?

Entre les poèmes de Jacques Prévert et les enseignements de Lao Tseu réside peut-être le point d’équilibre ?

Pour ne pas dire de la sagesse !

mardi 17 mars 2020

Saint Patrick en sourdine !

 

Les amateurs de claquettes ou autres fées celtes fêteront aujourd’hui le Saint Patron des Irlandais en mode minimaliste. Qu’à cela ne tienne !

Cette fête populaire de tradition chrétienne, célébrée dans le monde entier par tous les exilés celtes, que ce soit à New-York, Buenos- Aires ou Montréal, reste bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Et dieu sait combien la puissance de l’imaginaire reste fertile pour ces cultures . Cela pourrait même devenir leur force, à long terme, qui sait ?
Il ne sera donc pas interdit en ces temps de « retraite » imposée (dans tous les sens du terme, y compris celui de la période de « carême ») d’écouter chez soi les joyeux drilles en goguette. La puissance de l’imaginaire n’ayant pas de frontière. Elle permet parfois d’affronter le difficile principe de réalité, par nature, limité, avec plus d’entrain et d’optimisme. Pour ne pas dire de légèreté.
Puisqu’il est dit que dans toute crise, le pire et le meilleur se côtoient, selon la nature de chacun, autant opter pour la gaîté en ce jour du 17 mars 2020.
A marquer d’une pierre blanche cette année en 20, prétendue folle, même si la couleur du trèfle porte – bonheur vire plus au vert (initialement bleue d’ailleurs).
Les biens immatériels comme la culture musicale conservent l’incroyable avantage de dépasser les frontières. Et quand bien même n’aurions-nous pas d’appareils pour écouter ces ritournelles, quand bien même serions nous sourds comme Beethoven, voire en prison, rien ne nous empêche de fredonner ces airs de grands résistants !

A la manière du pianiste dans le film éponyme, qui joue sur un piano sans touche ou sans son (face aux nazis) à Varsovie, pour continuer à vivre, coûte que coûte !

mercredi 11 mars 2020

L’arme fatale du stylo ?

 

En ces temps de virus insoumis, le principe de précaution s’avère à géométrie très variable selon les situations : certaines municipalités, n’hésitent pas à déployer les grandes manœuvres ; à Montpellier, Philippe Saurel innove avec 320000 stylos proposés aux électeurs dont 160 000 réservés au premier tour, avec couleur affichée noire, et 160000 autres pour le second tour qui verra rouge. Pas de pénurie donc pour les 154000 inscrits. Fléchage spécifique du parcours aux toilettes, gel hydroalcoolique et tutti quanti. Les heures de pointe entre 10h et 13h30 et 15h30 à 18h sont à éviter de préférence.

Pour d’autres municipalités, comme Marseille, pas de manifestation d’inquiétude affichée pour la gestion des 480 bureaux, même si les assesseurs se désistent de temps à autre. Il faut bien avouer que dans la cité phocéenne, rien ne se passe jamais comme ailleurs. Les vieux loups de mer ont plus d’un tour dans leur sac, mais nul ne connaît à l’avance la saveur de la bouillabaisse 2020…

Pour Paris, nul besoin d’être devin pour faire confiance au bon sens féminin et son instinct inné de préservation ; reste à savoir lequel sera appliqué ? le rodé, le soumis ou l’énergique ?

Pas étonnant qu’en ces temps si atypiques, notre non moins atypique chef des armées prenne la parole en public demain !
Ce sera toujours ça de gagné ! Avancera-t-il masqué ou pas, là est -toujours- la question ?

vendredi 6 mars 2020

« So british ! »

 

« Never explain, never complain » : telle était paraît-il la devise de la Reine Victoria, à moins que ce ne soit celle de Winston Churchill ? Son origine est attribuée à un certain premier ministre britannique, Benjamin Israëli ( 1804-1881 ). Toujours est-il qu’elle résume à elle toute seule la philosophie « so british » de ceux qui encaissent tout sans laisser rien paraître en dehors.

Question de pudeur pour les uns, de politesse pour les autres, de culture en tous cas .

Tout « état d’âme » serait pour eux interprété comme débordement , pour ne pas citer le gros mot d’hystérie. ( Critique la mieux partagée, du reste, par nos mâles dominants ) .

Nos très bien élevés britanniques, amateurs de « select club » et de whysky, ( où les femmes n’ont d’ailleurs pas leur place ) , à force de maîtrise contenue et de distorsion avec les réalités payent un peu les pots cassés de cette drastique éducation : en attestent les velléités des petits princes, dont l’histoire familiale aurait tendance à se répéter . D’où fuite existentielle des petits « cerveaux royaux » au Canada.

Face à cette culture si contenue, où toute expression d’intériorité existentielle est prohibée, toute tentative de moindre expressivité reste vaine et inappropriée.

Et pourtant, ils sont aussi nombreux à vanter les mérites d’une saine communication où conflits internes sont parfois mis au dehors, histoire de dénouer les tensions, histoire aussi parfois de stoper la spirale infernale des scénari qui se répètent, ad vitam eternam, comme à l’insu de leur plein grès. Les américains avec leur psychanalyse seraient plus de ce côté là.

Une franche explication valant mieux que faux-semblants contenus.

Encore faut-il savoir s’écouter à défaut de s’entendre.

A une autre micro-échelle, celle du noyau familial, les deux écoles s’affrontent : celle où l’on s’exprime, plus ou moins librement, à défaut d’être taxé de « bavards » et celle où l’on se tait. Quoiqu’il advienne. Tenue et dignité obligent.

Reste à savoir dans quel cercle la vie est plus harmonieuse et épanouissante.

Pas de vague dans les unes, débordements et cris parfois dans les autres.

A chacun son école, à chacun sa famille, à chacun sa route !

Bon vent à tous , en attendant .

dimanche 23 février 2020

Clair comme de l’eau de roche …

 

Elle s’autoproclame à toutes les sauces, style « nouvelle mode », surtout depuis le dernier quinquennat . Tyrannique, souvent inappropriée, elle emporte tout sur son passage . Mireille Dumas avec sa désopilante émission sur canapé, « Vie privée, vie publique » n’a qu’à bien se (re)tenir !

La nouvelle vague d’ « infobésité » qui gomme toutes les frontières, du dedans comme du dehors, du « in » et du « out » , déferle , sans foi ni loi, pour noyer « tout- puissants » comme « tout- venants » :

Puisqu’il faut la nommer, allons’y : la sacro -sainte transparence. Sans odeur, sans saveur, sans couleur et sans consistance. Un leurre en somme.

Et un mirage de plus dans la panoplie des juvéniles éminences grises qui nous gouvernent !

Un peu comme le cholestérol, cette notion devrait s’accompagner de quelques précautions et nuances ; à la manière du bon cholestérol et du mauvais ! Il conviendrait plutôt de la prendre pour ce qu’elle est : une intention, un but vers lequel on tendrait, rien de plus.

Quoi de plus insaisissable que cette notion tant galvaudée de transparence ?

A force de blablas déblatérants, certains de nos « tout- puissants » ont juste oublié l’essentiel : la transparence peut s’avérer toxique à forte dose, et se doit en conséquence d’être maniée avec infinie dextérité. Un art qui n’est pas à la portée de néophytes . A force de transparence en tous genre, on atteint des sommets d’inconsistance pour ne pas dire d’inconséquence.

La transparence pour la transparence serait à la politique ce qu’est la parité pour la parité aux élections : une discrimination positive de plus .

Derrière tous les tabous et murs brisés, se profile inévitablement la confusion; pour ne pas dire le chaos .

Contre-productive à souhait, la transparence à outrance .  » Performance Artistique » contemporaine, il paraîtrait même ?

Sans filtre nécessaire, l’information prétendue « transparente » devient obscène, d’où le néologisme de l’ infobésité crée sans doute ?

Plutôt que de volonté affichée de  » communication  » transparente, certains de nos « tout- puissants » pourraient éventuellement davantage s’appuyer sur l’éthique et la responsabilité.

Deux gros mots qui font apparemment froid dans le dos puisqu’absents , le plus souvent ,du vocabulaire actuel.

Et de me souvenir d’ un devoir de philo d’il y a bien longtemps :

« Quels liens peut-on établir entre liberté et responsabilité« ?

That is the question . Indémodable. Universelle.

Tout le reste n’est que …littérature !