jeudi 17 octobre 2019

" la mouche " des carrières de lumière par BERNARD FAURE


                CARRIERES de LUMIERE,

C’est une drôle de position que de devenir une mouche posée sur la toile d’un peintre !
C’est ainsi que l’on peut résumer l’expérience de la cathédrale d’images.
On passe du sombre « des mangeurs de pommes de terre » à la luxuriante couleur du champ de blé aux corbeaux.
Ainsi s’enchaîne tout au long de la projection, le choc frontal des couleurs, du jaune apaisant de la chambre arlésienne avec ses murs bleus, des nuits étoilées aux mille petits soleils irradiant un fond marine aussi profond que l’eau du Rhône.
Il y a aussi les nombreux portraits dont celui du père TANGUY, le vénéré fournisseur de tubes de couleurs et la série des autoportraits, tous différents mais avec la constance du regard halluciné de VINCENT.
Et puis il y a le contraste entre l’entrain rayonnant des tournesols, petits soleils végétaux, ou encore le foisonnement mauve des iris, qui célèbrent la vie et l’appel lugubre de l’au-delà qui hante le peintre mystique.
Et quand l’église d’AUVERS résonne de cet écho céleste, ce sont les corbeaux luisants du champ de blé qui se chargent d’emporter l’âme de VINCENT…
Et les mouches redeviennent des bipèdes dés la lumière revenue !


SPECTACLE AUDIO-VISUEL, VINCENT VAN GOGH, 1853-1890,
Visite des Carrières de lumière par Bernard Faure


mardi 15 octobre 2019

"Au nom du père" ...

Tel aurait pu s'intituler le dernier film d'Edouard BERGEON qui fait apparemment un tabac au box office.
"Au nom de la terre" aborde l'épineux sujet du monde agricole et de sa difficile évolution durant ces 40 dernières années. Tiré d'une histoire vraie, ce film "coup de poing", s'il aborde de l'intérieur l'insoutenable vie des agriculteurs actuels, contraints de s'endetter pour cette sacro-sainte capacité d'adaptation chère au monde anglo-saxon, aborde aussi l'intimité d'une relation père-fils où la transmission dysfonctionne.
Pierre (Guillaume Canet), revenu  du Wyoming reprendre la ferme familiale après son mariage avec Claire attend une éternelle reconnaissance de son père, excellentissime Rufus, replié sur le passé et décourageant par sa psychorigidité.
Deux drames intrinsèquement liés sont donc simultanément  déroulés dans cette saga familiale : au départ cette famille avait  tout pour être heureuse, comme le dit souvent la "vox populi".
Tout, sauf peut-être l'essentiel : un environnement "intime" et extérieur, tous deux défavorables, voire toxiques pour la bonne évolution à long terme.
Les conditions des "paysans" comme les nomment encore le  vieux père, aigri et figé, ou des nouveaux "entrepreneurs" comme le souhaiterait Pierre, sont décrites et tout y passe : la grande distribution qui spolie les agriculteurs, les sociétés agro-alimentaires qui les poussent à s'agrandir, sans foi ni loi, la solidarité paysanne qui en prend un sacré coup, la solidarité familiale coûte que coûte.
Tiré d'une histoire vraie d'un fils qui retrouve à 17 ans son propre père empoisonné dans ses bras, face à un grand- père inflexible, ce film réveille tout un chacun de sa torpeur ou de ses préjugés.
A l'heure des ronds-points et des gilets jaunes, ces agriculteurs, eux, n'auront pas le temps de s'arrêter pour protester. Ou s'ils s'arrêtent, c'est hélas définitivement.
Que ceux qui parlent de "jacqueries" aillent de toute urgence découvrir la réalité de terrain !




vendredi 4 octobre 2019

" L'enfance de l'Art " ...

 A l'école nantaise  du Bocage, mon instituteur de CM2, saura -t-il jamais un jour que ses cours de musique avec sa guitare et son chant "une guitare, une flûte, au soleil du matin, une guitare, une flûte, un ami qui revient, du bout de la terre, je vous entends bien, mais il reste à faire un trés long chemin, lalala" résonnent encore dans ma tête de cinquantenaire ? Ce M. Deuff, aux airs de baroudeur, sait-il l'empreinte qu'il a laissée sur ces petits cerveaux ?
Un an plus tard, il me titillait d apprendre le piano, car son apprentissage était conseillé et considéré plus facile que la guitare.


En octobre 2019, dans une petite école du centre de Bordeaux, une classe de CE1 s'est "appropriée" sans le savoir, l'approche du génial peintre espagnol Miro.
Impossible démarche sans la passion de leur enseignante pour la peinture et tout ce qui s'y rapporte.
Si l'oeuvre de Miro semble pour certains hermétique par sa symbolique ésotérique et les clefs à acquérir pour décoder, il n'en va pas de même pour les jeunes écoliers, vierges de tout parasitage académique ou autre, qui nuirait à une approche "vraie" de l'oeuvre.
Après avoir pris pour point de départ un chant "constellations", illustré d'un tableau du Maître portant le même nom, notre  institutrice bordelaise a éduqué le regard des élèves en l’affûtant par l'observation de tous les détails qui ont été listés. Les différentes formes utilisées ont été décrites.
Ensuite, chaque groupe de cinq élèves a pris une grande feuille format raisin au  milieu des bureaux et à chacun leur tour, ils ont dessiné une forme.
Toujours avec l'aspect ludique, une minute chacun, avec un seul pot de feutres qu'ils se sont fait passer toutes les minutes donc.
Ce travail préparatoire collectif s'est avéré riche en échanges.
Par la suite, l'étape suivante consistera à illustrer le chant aux craies grasses sur fond à la peinture soufflée.
Respect donc pour ce travail d'approche artistique progressif et ludique qui laisse espérer sur la transmission des savoirs, malgré le découragement qui sévit souvent au sein de l'Education Nationale !
Mais sans passion initiale de la matière transmise, difficile d'entretenir la flamme !

Révélation à Palma de Majorque
https://www.youtube.com/watch?v=W2wf4IQrvtA




mardi 24 septembre 2019

LA LIGUE DES OPTIMISTES ?

Si la jeune suédoise, Gréta  Thunberg intriguait au début, il semblerait qu'elle commence à irriter certains grands esprits de ce monde qui s'échauffent et n'hésitent pas à dénoncer publiquement sa prétendue pathologie "d'Asperger".
D'autres philosophes comme Michel Onfray ou Alain Finkelkraut, qui ne se caractérisent pas par leur optimisme débordant,lui reprocheraient son syndrome dépressif.
On se souvient pourtant du film de J.Paul Vaud en 2008, intitulé : "Nos enfants nous accuseront", à l'initiative du maire de Barjac dans le Gard qui prônait une cantine bio dans son village pour responsabiliser tout un chacun sur son alimentation.
Dans les deux cas, ce sont les jeunes générations qui alertent leurs aînés sur leurs dérives et leurs irresponsabilités.
 Le monde à l'envers, en quelque sorte. Sauf, que parfois, les inquiétudes sont légitimes.
On se souviendra aussi du fameux film "Le ruban blanc"( 2009 )où un médecin  luthérien est victime d'un accident de cheval à la veille de la première guerre mondiale en Allemagne du nord.
L'été 1913, de nombreux accidents sévissent alors sur des adultes .  Le ruban blanc symbolisant ainsi la pureté et l'innocence chez les enfants bien obéissants et méritants  de cette Allemagne luthérienne.
Education austère qui provoqua donc la rébellion de ces enfants  bâillonnés et parfois, mortellement vengeurs.
IL est aussi de notoriété publique que les racines profondes du nazisme précédant la venue du Führer se trouvent dans ces éducations luthériennes  assoiffées de prétendue "pureté".
Entre ces deux écueils éducatifs, d'enfants reprochant à leurs aînés leur laxisme et leur irresponsabilité et d'enfants reprochant à leurs éducateurs leur psychorigidité, il y aurait peut-être un juste milieu ?
Serait-ce celui de la "ligue des optimistes" ?



" Partition automnale "