mercredi 17 janvier 2018

"Savez-vous d'où sa peine vient" ?

Côté face , catégorie acteur "octogénaire": le débonnaire J. Paul Belmondo, dents blanches (vraies ou fausses, peu importe) et tout sourire.

Côté pile, même catégorie, syle "monstre sacré" : Alain Delon, qui à 82 ans , déclare "vomir sur notre société" et tout ce qui s'y rapporte. Une interview plus tard, dans "Paris-Match", il se met à nu devant l'inénarrable Valérie Trierweiler, la femme bafouée la plus connue de France !

Selon notre ténébreux octogénaire, ses problèmes proviendraient de son enfance et de ses parents Edith et Fabien, "pour qui il n'était décidément pas la priorité" puisque, séparés, ils le placent en famille d'accueil à Fresnes. IL n'avait que quatre ans.
Quand il part faire la guerre d'Indochine à 17 ans, alors que la majorité n'était qu'à 21 ans en ces temps là, personne pour le retenir ou le protéger.
A 82 ans, notre "vieux beau" vire à l'aigreur et tente d'expliquer de quoi sa Haine viscérale de l'autre est-elle le nom ...
Soit.

Si tous ceux qui avaient subi les mêmes affres enfantines, se permettaient de vomir sur notre société, au crépuscule de leur vie, il faudrait d'emblée embaucher des centaines de Monsieur Propre pour tout nettoyer à la javel.

Quel triste spectacle nous offre ce "monstre" pas si sacré finalement.

Ni son succès, ni les femmes, ni son train de vie n'auront réussi à  panser son vide abyssal dont son entourage aura supporté les dégâts collatéraux ... Excepté sans doute la Sainte Mireille Darc que l'on pourrait canoniser pour son abnégation.

Dommage que notre aigri de service n'ait pas cogité sur la phrase si profonde de GOETHE, à temps :
" Etre adulte  , c'est avoir pardonné à ses parents " !
Il réussira donc le tour de force de quitter notre bas-monde, avec la morve adolescente : de quoi contenter tous les adeptes du "jeunisme" ambiant ?



mercredi 20 décembre 2017

LE PARTI D'EN RIRE ?

Quel bon vent nous insuffle cette vague de rires en cette période de fin d'année ?

Bigard et ses blagues " provoc " de " catho scato "  contre les corses et les marseillais chez les " Grosses têtes " de Ruquier,  hier soir ( pâle copie de celles de Bouvard ) ou Jamel Debouzz des beaux quartiers de Paris, qui nous concocte une émission de rires en faveur des mal- logés pour l'association de l'Abbé Pierre ?
A la " Une " également  de l'excellent hebdo " le Un " : " Peut-on rire de tout ? "

Quelle époque épique tout de même !

Serait-ce l’antidote ultime face au flot d'infos/intox anxiogène qui nous submerge. Malgré le fameux "droit" à la déconnexion.
Certes une bonne crise de rire détend, soulage, fait oublier la morosité.
Mais si rire semble excellent pour la santé, les limites sont à géométrie variable, vu les effets collatéraux imprévisibles.
A la question : " Faut-il rire de tout  ", on serait tenté de répondre :
- " Oui, mais pas avec n'importe qui ! "
La nuance relève de cette différence.
Rire en comité restreint avec des " avertis " partageant un socle de  valeurs communes : soit.
Rire en public en méprisant les faibles, fragiles, ou abusés ; attention danger !
Car si parfois Devos nous faisait " mourir de rire ", c'était juste ...pour de rire.
Question de recul. De distance. De nuances. D'intelligence ?
C'est à ce moment là que les Anglais pourraient  aussi nous secourir avec leur humour  si " british " flirtant pourtant avec le cynisme. A manier avec précaution .
Mais ne dit-on pas que l'humour est la politesse du désespoir ? Et l'on comprend qu'ils le soient un peu désespérés, ces Anglais :  leur cuisine ne sera jamais à la hauteur de leur humour, ceci expliquant aussi cela, qui sait ?
Bref, le rire reste une affaire des plus sérieuses à en croire le philosophe  Bergson vu ses tartines de pages. Fallait-il qu'il soit à ce point désespéré pour y consacrer autant de temps ?
En résumé, le rire " distinguerait " l'homme de tout le reste. Donc par essence :  humain. C'est aussi oublier, au passage,  que le " divin " n'aurait pas son grain de sel à ajouter !
Sauf, que, l'homme restant parfois aussi un loup pour l'homme, gare au rire INHUMAIN !
Quand l'arme de dérision massive provoque l'inverse de ce qu'elle est censée combattre :
la bêtise, l'ignorance et les préjugés. Et j'en passe et des meilleures.



lundi 18 décembre 2017

" L'esprit de Noël " : késako ?

Selon les régions de France, le fameux " esprit de Noël " souffle au gré des illuminations offertes.
Générosité ou sobriété obligent, certaines communes se distinguent, mais les noëls provençaux ou alsaciens semblent obtenir la palme de la féerie. Par tradition. De ce fait, les pâles imitations sont souvent décevantes mais ont le mérite d'exister.
Les grandes surfaces ne sont pas en reste, avec des décorations plus ou moins réussies : certaines ressortent les vieilleries, d'autres innovent jusqu'au tape à l’œil.
Ambiance festive plus ou moins joyeuse, selon l'humeur, donc ! Forcée ou naturelle, tout dépendra.
La ville du père Noël, quant à elle, où son courrier est centralisé, a du pain sur la planche, comme chaque année. Les petites mains sont censées répondre à chaque enfant, même si la photocopieuse est mise à rude épreuve pour ne pas décevoir ceux qui y croient encore... au Père Noël !
Sa maison a élu domicile à la chapelle du Carmel de Libourne. Les manèges anciens à pédale sont de sortie pour la plus grande joie des enfants.
Inspiré par l'Angleterre victorienne, qui mieux que Charles Dickens a décrit  l'esprit de cette ambiance " hors du temps " où tous les espoirs restent permis.

Une période de " trêve " en quelque sorte.
Comme quoi, elle est possible, même si difficilement durable.

L" esprit de Noël ", pour ceux qui y croient, ou ceux qui n'y croient pas ou plus, pourrait donc se résumer à cet état d'esprit bienveillant et allégé envers autrui, quel qu’il soit, pour peu qu'il soit partagé. Sans partage, il n'est que factice, illusoire et sonne creux.

Ne manquait plus qu'un ancien " Nul ", Alain Chabat  ne sorte son " Santa & Cie " pour sauver cet esprit qui tend à se déliter !  Occasion inespérée de réunir plusieurs générations qui sait ?

 Et puis, par hasard, sur une devanture de vitrine, qui l'eut cru  ? - un slogan :
" un Noël réussi, c'est un Noël réuni " !

Qui dit mieux ?



lundi 11 décembre 2017

Temps suspendu pour " Les Gardiennes " !

Voyage dans le temps garanti, dans la France profonde de 1914.

En ce lundi 11 décembre, la fiction se joue de la réalité ou réciproquement : car le deuil, s'il est bien  réel au cimetière de Lorient ( Saint Barth )  pour Nathalie Baye et sa fille, tisse la toile de cette peinture du temps ralenti, au grè des lents tableaux de labeur, de saisons, d'absence et d'attente.
Curieuse synchronicité de calendrier qui donne encore plus de profondeur à ce patient travail de Xavier Beauvois, sept ans après " Des hommes et des Dieux ".
A ce rythme décéléré, le spectateur s'immerge peu à peu dans cet autre " dimension ", à des années lumière de notre monde hyper connecté et assourdissant de confusion généralisée.
Les rares mais justes échanges entre " taiseux " s'impriment encore plus dans cette histoire de femmes et d'hommes absents ; dont  celle qui veut à tout prix préserver une unité familiale, au prix de sacrifices parfois injustes.
L'histoire dans l'Histoire du fils de la patronne sincèrement épris de l'employée orpheline donne  encore plus de relief à  ces terribles années d'attente pesante mais  aussi et toujours d'espérance.
Révélation itou du talent d'Iris Bry : victime sacrificielle sur l'autel de la tartuferie sociale.
Car la " matriarche ", pour préserver l'unité, n'hésitera pas à salir injustement cette " fille de peu ou de rien qui aurait le vice dans le sang ", puisque sortie de l'assistance publique. Elle gardera seule le bébé  de l'amour, malgré tout, et incarnera même à la fin l'émancipation et le courage d'une femme rejetée, que le cinéaste a lui élu.
Jamais aucun film sur cette époque nous aura autant permis de ressentir presque viscéralement la pesanteur ( jamais ennuyeuse ) du temps suspendu  qui ne doit pas s'arrêter,  malgré les atrocités de la guerre ;  le poids de la souffrance et de la perte, parfois allégé par le partage et la solidarité.
Une performance de nous ralentir à ce point le cœur pour mieux en capter les intenses battements.
A voir pour enfin " ressentir " ce que nos ascendants ont dû braver pour mieux comprendre  aussi le prix de leur courage.

samedi 9 décembre 2017

Les sosies, les vautours et les requins !

Cette triste semaine de décembre endeuillée par la perte d'un  exceptionnel auteur d'une part puis d'un mythique  interprète-acteur d'autre part, nous ramène immanquablement à notre triste condition de mortel.
Même si justement, l'enchantement propre à l'Art nous la fait fort heureusement souvent oublier, transcendance oblige.
Ceci dit,  notre mythique interprète-acteur, à la différence de l'écrivain, avait engendré de multiples sosies à qui il avait donné vie. Des sortes de " clones " volontaires bien vivants, sans être des hologrammes virtuels dont certains s'amusent.
Ces même sosies quasi " professionnels"  , invités récemment à une émission télévisée pour commémorer le deuil national, reconnaissants de leur idole, se désolaient  " en même temps " de l'attitude insoutenable de certains " requins" voire " vautours" du show-bizz, avides de rentabiliser au mieux  " l'événement "pour lancer tournées de concerts , " le cadavre encore chaud " témoignaient-ils.
La lucidité de ces  sosies professionnels  les honore en dénonçant cette " rapacité " insoutenable dans un moment si sacré.
Quant à l'âme de l' écrivain, forte de son unicité, pas de risque de clonage !
Sans doute laissera-t-il derrière lui des disciples, des orphelins de littérature, des " fans " de l'ombre.
C'est ce qui le rend si " divin " puisqu'il échappe à toute gémellité, artificielle ou pas, lucrative ou pas.
Il échappe en fait à sa condition puisque désincarné pour l'éternité.
Et vole bien plus haut que les vautours ou nage bien plus profondément que les requins, dans le monde du silence.