Quel bon vent nous insuffle cette vague de rires en cette période de fin d'année ?
Bigard et ses blagues " provoc " de " catho scato " contre les corses et les marseillais chez les " Grosses têtes " de Ruquier, hier soir ( pâle copie de celles de Bouvard ) ou Jamel Debouzz des beaux quartiers de Paris, qui nous concocte une émission de rires en faveur des mal- logés pour l'association de l'Abbé Pierre ?
A la " Une " également de l'excellent hebdo " le Un " : " Peut-on rire de tout ? "
Quelle époque épique tout de même !
Serait-ce l’antidote ultime face au flot d'infos/intox anxiogène qui nous submerge. Malgré le fameux "droit" à la déconnexion.
Certes une bonne crise de rire détend, soulage, fait oublier la morosité.
Mais si rire semble excellent pour la santé, les limites sont à géométrie variable, vu les effets collatéraux imprévisibles.
A la question : " Faut-il rire de tout ", on serait tenté de répondre :
- " Oui, mais pas avec n'importe qui ! "
La nuance relève de cette différence.
Rire en comité restreint avec des " avertis " partageant un socle de valeurs communes : soit.
Rire en public en méprisant les faibles, fragiles, ou abusés ; attention danger !
Car si parfois Devos nous faisait " mourir de rire ", c'était juste ...pour de rire.
Question de recul. De distance. De nuances. D'intelligence ?
C'est à ce moment là que les Anglais pourraient aussi nous secourir avec leur humour si " british " flirtant pourtant avec le cynisme. A manier avec précaution .
Mais ne dit-on pas que l'humour est la politesse du désespoir ? Et l'on comprend qu'ils le soient un peu désespérés, ces Anglais : leur cuisine ne sera jamais à la hauteur de leur humour, ceci expliquant aussi cela, qui sait ?
Bref, le rire reste une affaire des plus sérieuses à en croire le philosophe Bergson vu ses tartines de pages. Fallait-il qu'il soit à ce point désespéré pour y consacrer autant de temps ?
En résumé, le rire " distinguerait " l'homme de tout le reste. Donc par essence : humain. C'est aussi oublier, au passage, que le " divin " n'aurait pas son grain de sel à ajouter !
Sauf, que, l'homme restant parfois aussi un loup pour l'homme, gare au rire INHUMAIN !
Quand l'arme de dérision massive provoque l'inverse de ce qu'elle est censée combattre :
la bêtise, l'ignorance et les préjugés. Et j'en passe et des meilleures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire