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Sarah Lecarpentier, petite fille de Stephane Hessel, lui a rendu hommage. |
Dans ce prolongement , salle archi- comble cet après-midi à la médiathèque d'Uzès autour d'une conférence animée par Jean-Louis Prêtre ( Président des amis de la médiathèque ) sur :
" Stéphane Hessel , Sisyphe heureux ".
L'occasion de voir ou revoir le film de Thierry Neuville et Sophie Lechevalier (2010) où l'inlassable indigné se retourne en toute simplicité sur l'enfant qu'il était, arrivé de Berlin en France à l'âge de sept ans.
Age auquel il concède avoir décidé de " quitter la colère pour le plaisir de séduire ". Un plaisir si ce n'est un talent qu'il a cultivé jusqu'à son dernier souffle, avec une énergie et une joie de vivre hors du commun.
Ce diplomate indigné, a eu la vie sauve grâce à un improbable échange d'identité en 44 à Buchenwald contre celle d' un jeune homme mort du typhus. " Je suis en possession de mon acte de décès " déclarait-il, non sans sa malice légendaire, au début de ce film. Émotion lorsqu'il déclare avoir " tenu " dans les camps grâce aux poèmes qu'il se récitait par cœur.
Co-auteur de la déclaration universelle des Droits de l'homme, il n'a cessé de s'engager toute sa vie durant auprès des sans-papiers et du peuple palestinien, au risque de se faire passer pour antisémite, ce qui est un comble !
" Tout ce que j'ai fait, dans ma vie, déclare Stéphane, c'était d'abord pour épater ma mère, très exigeante, et ensuite mes deux femmes successives ". Mission accomplie lorsque l'on observe le courage inoxydable de ses engagements. Sans doute la famille non-conformiste dont il était issu lui a ouvert cette voie si atypique contre la pauvreté et pour la dignité humaine.
C'est ainsi qu'on le retrouve, à 92 ans, bronzé, prenant son bain de mer à Trouville, auprès de sa seconde femme Christiane, pour qui il s'est appliqué à " faire oublier le mieux possible les dix années qui les séparaient ".
Difficile après une heure si dense de trouver les mots justes pour Jean-Louis Prêtre, toujours ému devant une telle personnalité. Des participants, qui l'ont connu de près ont pu ensuite témoigner dans la salle de son charisme solaire, en présence du maire d'Aigaliers, où il possédait une maison.
Comme le repas partagé avec lui il y a une dizaine d'années à Marseille, où il récitait ses poèmes aussi bien en français, qu'en anglais ou en allemand.
Belle réminiscence personnelle itou avec celui d’Apollinaire.
" J'ai cueuilli ce brin de bruyère,
L'automne est morte, souviens-t-en,
Nous ne nous verrons plus sur terre,
Odeur du temps, brin de bruyère,
Et souviens-toi que je t'attends ".