dimanche 1 juin 2025

" Les musiciens "

 Pour les amateurs de musique ou pas, cette agréable suprise cinématographique permettra au grand public de s'immerger dans le microcosme très fermé de quatre musiciens de haute volée, deux femmes, deux hommes (  dont un aveugle )  réunis pour préparer leur concert dans une petite église ; Astrid Thompson, riche héritière qui pourrait faire penser à la fille de  Liliane Bettencourt, souhaite réaliser le rêve non accompli de son père disparu en réunissant quatre pointures du stradivarius . Lise, George, Peter et Apolline : cette dernière ne fait pas partie du grand sérail académique des sanctuaires des conservatoires et rencontrera toutes les peines du monde à accorder son violon avec des égos, certes  à la hauteur des talents,  pour jouer de concert au service de la Musique avec un grand M , et non au service de quatre individualités hors normes.  Les coulisses feutrées d'un milieu incroyablement élitiste et exigeant se dévoilent ici  avec finesse, subtilité et élégance comme il se doit. Le compositeur, Frédéric Pierrot *,  appelé à la rescousse pour fluidifier les égos du quator improbable révèle quant à lui les affres de la création, par définition toujours imparfaite ! A noter le rôle de l'impétueux  premier violon, Matthieu Spinosi, dont le  turbulent génie peine à se canaliser, comme c 'est souvent le cas chez les artistes  aussi exceptionnels que marginaux dans leurs comportements . 

Sur un style presque impressioniste, nous est ici dévoilé le long cheminement , aride et laborieux qui mène au bouquet final du concert . Un beau moment d'intimité musicale , tout en nuances comme il se doit et nous fera voir d'un autre oeil ce milieu si particulier.

* Frédéric Pierrot, sorti de son mémorable rôle dans " Thérapie " excelle en compositeur amoureux de la danse céleste des oiseaux !


vendredi 16 mai 2025

Fragmentation sociétale à l'horizon ?


Aux dernières informations, des croisières "sans enfant" seraient désormais proposées pour les familles fatiguées de s'occuper de leur progéniture à l'année, souhaitant en quelque sorte prendre leurs vacances "d'enfants" si enfants il y a.
Jamais à court d'idées surréalistes, les anglais suggérent ce nouveau créneau ; à moins que ce ne soit prétexte à organiser des croisières dont les programmes spécifiques seraient interdits aux enfants ?
A quand les propositions de voyages interdits aux femmes, aux hommes, aux vieux, aux célibataires, aux gros, aux pauvres, etc etc ?
On connait déjà depuis belle lurette les interdictions aux "textiles" dans les villages naturistes très sélect, et pourquoi pas ?
En proportion inversée, on saluera les créations de "bar à chats" où les humains restent tolérés et tolérants, de bar à chiens pour faciliter la "décongélation" sociale entre humains ...
L'entre-soi semble de plus en plus de mise avec ces nouveaux "buisness" oh combien lucratifs qui répondent certainement à une demande de consommateurs, de plus en plus le nez dans le guidon.
Un horizon bien clivé où les barrières prédominent sur les ponts entre les générations,les classes sociales, les genres.

vendredi 2 mai 2025

Une petite bleue qui a du coffre !

Photo : Hélène Samzun-Dehaspe
Dans cette période des ponts-viaducs de mai, où il est enfin permis de faire ce qui nous plaît, ce n 'est certainement pas sur l'autoroute des vacances que le quidam croisera cet objet roulant identifié : une mini voiture sortie des années 50, où l'on prenait le temps justement, sur des routes parfois vicinales.

Un véhicule qui impose à son conducteur d'aller à l'essentiel et de ne pas s'encombrer de bagages pesants ! Encore moins de passagers trop imposants ...le tri sélectif s'opère dès le départ ainsi et le covoiturage assez limité.

Pour le coffre sur mesure, s'assurer que la météo soit clémente avant de partir pour protéger autant que faire se peut son contenu. 
Quant à l'option GPS, autant avoir sa boussole interne au beau fixe pour ne pas perdre le Nord !


vendredi 18 avril 2025

Marcher sur des oeufs avec la dictée !


 Dans la continuité de Bernard Pivot, Augustin Trapenard de la " Grande Librairie " a remis au goût du jour pour la deuxième édition cette tradition française, en guise d'apéritif du salon du livre à Paris.

Trois niveaux de difficultés différents, à cumuler ou pas, avec des auteurs de renom telles qu'Emma Green *, Tatiana de Rosnay **( dont la langue maternelle est l'anglais  ) ou Leïla Slimani***,  toujours à cheval sur ses deux cultures franco-marocaines qu'elle assume pleinement et  doublement.

Avant le salon du livre au Grand Palais du 11 eu 13 avril, c 'est le petit Palais qui était investi, toutes générations confondues, avec retransmission télévisuelle en différé,  mercredi soir dernier. 

L'occasion de découvrir des pépites de la langue française aux doubles voire triples sens,   comme hippocampes, crénilabres, blennie-paons ou adjectifs effervescents tels que " spunescents " !

Le champ lexical maritime des voileux était à l'honneur et les auteurs s 'en sont donné à coeur joie pour insérer quelques malicieux pièges à déjouer  dont la langue française est capable.

Dès la première dictée, le public était prévenu : se méfier des homonymes ! De la mère à la mer sans être maire, il n' y avait qu'un E de Pâques, sans doute, à moins que ce ne soit un  véritable noeud .

Un beau moment , en partenariat avec Pilot Pen France, de jeu, de découvertes souvent, de concentration et de partage en toute humilité . Du jeune écolier aux brillantes romancières.

* Diamonds

** Elle s 'appelait Sarah

*** Une chanson douce

mercredi 16 avril 2025

Travail sans frontières ?

 Depuis l'épreuve de confinement lié à l 'expérience du premier COVID, adaptation oblige, le télétravail a augmenté pour tous les corps de métiers qui le permettaient. Souvent pour les  " cols blancs ", des secteurs tertiaires. 

Une étude du 27 mars 2025 de la DARES ( Direction de l'animation de la recherche des études statistiques ) alerte sur les risques du télétravail non régulé :

S'il est continuel, il peut induire une distanciation des relations sociales qui mènent à l'isolement.

Des  " déphasages " temporels peuvent également se faire sentir chez le travailleur , dans la mesure où les frontières entre vie privée et vie publique sont brouillées et peuvent à long terme mener à une confusion mentale. Les frontières avec la hiérarchie ou les collègues sont également distendues.

En ce sens, l'hyperconnectivité et la surstimulation du cerveau peuvent mener à une fatigue mentale.

De plus, il a été constaté que les femmes qui l'ont utilisé au départ pour pouvoir allier vie domestique plus aisèment et garde d'enfants plus facile, avec économies de frais de garde, ont subi à long terme une surcharge mentale pernicieuse. Sans parler des violences domestiques qui ont augmenté suite à ce phénomène.

Une pièce délimitée et dédiée dans l'espace domestique semble nécessaire pour marquer la coupure entre travail et  espace de vie .

Ces observations alertent du bon dosage de cette formule inovante d'adaptation, qui, comme tout outil, doit être utilisée à bon escient, avec les précautions qui s'imposent.

L 'idée de télétravailler uniquement un à deux jours par semaine, pour de bonnes raisons ( économies de frais de transports, qualité du travail produit dans milieu calme, meilleure capacité de concentration, etc   ) permettrait sans doute de garder équilibre de santé mentale et physique , à l'aune de ces très sérieuses études.

Et pour l'employeur , et pour l'employé, et pour l'entourage,  chacun en ressortant gagnant/gagnant ! 

Quant à l'employé qui est lui même l'employeur, cette formule nécessite des qualités d'autorégulation interne assez peu répandues !