A écouter les débats pléthoriques sur les ondes, la France serait désormais divisée en deux clans : ceux qui veulent être libres de travailler plus pour toujours gagner plus par voie de conséquence et ceux qui veulent travailler moins, parfois injustement taxés de "tire-au-flanc" par les premiers !
Certains quant à eux, pensent en sourdine que "travailler mieux" serait un bon compromis entre deux extrêmes : à savoir, éviter de dépenser de l'énergie inutilement dans des pesanteurs administratives obsolètes et contre-productives, les réunionites à n'en plus finir, pour aller à l'essentiel en optimisant le temps imparti.
Le sempiternel match entre salariés et professions libérales n'en finit pas de se jouer, avec prolongations interminables voire inextricables.
On comprendra aisément que pour un travail né d'une réelle vocation la notion de temps ne se vit pas de la même façon qu'un poste rébarbatif et abrutissant. Le temps réel n'étant pas perçu de la même manière pour l'un ou l'autre. Question de "Flow" comme dirait les anglophiles !
Entre les heures comptables et la perception des heures subies, l'écart subtil est à prendre à compte.
Un peu comme pour les questions de sécurité, où l'on distingue maintenant l'insécurité vécue et le sentiment d'insécurité perçue par les populations. La dernière provoquant parfois plus d'angoisse que la première objective.
Bref, si la question du temps de travail reste un indicateur de progrès (ou pas) depuis le Front Populaire, la question de temps "perçu" serait à prendre en compte pour être tout à fait équitable dans sa répartition.
L'heure serait peut-être de "prendre le temps" de se pencher sur cette notion ?
L'ère du "Time is money" semblerait dépassée car le temps, c'est peut-être aussi autre chose : question de bien-être avant de bien avoir !