mardi 24 septembre 2019

LA LIGUE DES OPTIMISTES ?

Si la jeune suédoise, Gréta  Thunberg intriguait au début, il semblerait qu'elle commence à irriter certains grands esprits de ce monde qui s'échauffent et n'hésitent pas à dénoncer publiquement sa prétendue pathologie "d'Asperger".
D'autres philosophes comme Michel Onfray ou Alain Finkelkraut, qui ne se caractérisent pas par leur optimisme débordant,lui reprocheraient son syndrome dépressif.
On se souvient pourtant du film de J.Paul Vaud en 2008, intitulé : "Nos enfants nous accuseront", à l'initiative du maire de Barjac dans le Gard qui prônait une cantine bio dans son village pour responsabiliser tout un chacun sur son alimentation.
Dans les deux cas, ce sont les jeunes générations qui alertent leurs aînés sur leurs dérives et leurs irresponsabilités.
 Le monde à l'envers, en quelque sorte. Sauf, que parfois, les inquiétudes sont légitimes.
On se souviendra aussi du fameux film "Le ruban blanc"( 2009 )où un médecin  luthérien est victime d'un accident de cheval à la veille de la première guerre mondiale en Allemagne du nord.
L'été 1913, de nombreux accidents sévissent alors sur des adultes .  Le ruban blanc symbolisant ainsi la pureté et l'innocence chez les enfants bien obéissants et méritants  de cette Allemagne luthérienne.
Education austère qui provoqua donc la rébellion de ces enfants  bâillonnés et parfois, mortellement vengeurs.
IL est aussi de notoriété publique que les racines profondes du nazisme précédant la venue du Führer se trouvent dans ces éducations luthériennes  assoiffées de prétendue "pureté".
Entre ces deux écueils éducatifs, d'enfants reprochant à leurs aînés leur laxisme et leur irresponsabilité et d'enfants reprochant à leurs éducateurs leur psychorigidité, il y aurait peut-être un juste milieu ?
Serait-ce celui de la "ligue des optimistes" ?



" Partition automnale "


samedi 21 septembre 2019

"L'Empreinte d'un poète"

Telle s'intitule l'exposition du Musée Pierre André Benoit (P.A.B. pour les intimes !) d'Alès jusqu'au 6 octobre prochain.
Dans le cadre des journées du Patrimoine (initiées en 1984), une conférence gratuite, animée par François Amy de la Bretèque et Christian Rolot prolongeait la projection (vendredi 19) du film  de Cocteau :  "La Belle et la Bête".
L'occasion pour les deux spécialistes chercheurs de l'Université Paul Valéry à Montpellier de revenir sur une scène inédite et burlesque du film, retrouvée dans une boîte à Milly-la-forêt où les deux sœurs de l'histoire, incarnées par Jean Marais et Michel Auclair sont affublées de voix  féminines ! Un travestissement, certes innovant, qui ne devait pas correspondre aux goûts de l'époque, puisqu'il a été retiré de la version officielle.
Une  longue scène exhumée où le marchand drapier de la mythique histoire comprend qu'il a été dupé. Même si à l'époque, les intellectuels méprisaient plus ou moins le septième Art, jugé trop populaire par Paul Valéry ou Georges Duhamel, d'autres, en rupture, le considéraient au contraire comme un art neuf où tout était à inventer. A commencer par Jean Cocteau, féru de cet art dans sa globalité, y compris dans son aspect économique. Assez surprenant pour un poète, du reste !
Pour lui, le cinéma jouerait ainsi  un rôle "endoscopique" dans sa fonction, dans la mesure où il permet de découvrir ce qu'on ne connaît pas et donc de révéler l'invisible.
"Montrer avec la rigueur du réalisme les fantasmes de l'irréalité" disait Cocteau. C'est ainsi que notre génial "touche à tout" décalquera l'invisible dans ses films où toutes les inventions sont expérimentées, puisqu'il est un "amateur" ; dans le sens de celui qui "aime" et non dans le sens de dilettante. Toujours est il que Cocteau  "fait de la poésie de cinéma et non pas du cinéma poétique" qu'il exécrait selon nos spécialistes , car trop lisse et trop convenu. Un peu assimilé à un Jean-Claude Carrière de notre époque par les spécialistes, Cocteau, ce cinéaste singulier qui dresse un pont entre le cinéma d'avant-garde et la nouvelle vague, reste  un
"marginal du cinéma qui se trouve toujours au centre des choses". Ce n'est pas pour rien qu'il fut désigné à titre posthume, Président d'honneur du festival de Cannes en 1963 !
Dans un classement opéré par le Monde, il reste le premier cinéaste français (La Belle et la Bête), après Chaplin, Wells, et Kubrick !
Qui aurait cru que cet écrivain, peintre serait reconnu dans l'imaginaire collectif comme le premier cinéaste du XX siècle ?
Exposé à deux voix qui permettra ainsi au public présent de découvrir qu'un "secret exposé en pleine lumière n'en demeure pas moins un secret ".
C'est toute la magie de notre incroyable poète prestidigitateur !

jeudi 19 septembre 2019

Corporate ou l' Arroseuse arrosée !

Qui a dit que les programmes d'Arte étaient élitistes ou soporifiques ?
Hier soir, le premier film de Nicolas SIlHOL " Corporate " ( 2017 ), plutôt d'utilité publique, démontrait avec une précision quasie chirurgicale le cynisme des techniques managériales visant à dégraisser les effectifs de dix pour cent dans un grand groupe alimentaire.
Machinerie aussi bien huilée qu'implacable avec le point de vue d'un Lambert Wilson ( Stéphane Froncart ) et d'une cadre exécutante, Céline Salette ( Emilie  Tesson-Hansen ) glaçants par leur ambition démesurée et leur autoritarisme infernaux.
Point de vue des "prédateurs " volontairement pris par le réalisateur ici, suite à la vague de suicides chez France Télecom en 2015.
Là où la mécanique de manipulation insidieuse avec enfumage des employés  atteint son paroxysme lorsque la tueuse se transformera en proie.
" Corporate pro-actif " étant le qualificatif s'appliquant à des employés qui s'impliquent un maximum pour l'entreprise et se sentent plus responsables de leurs actes que suiveurs.
Lambert Wilson et Céline Salette démontrent ainsi ce qu'ils dénoncent en privé, hors caméra : le harcèlement moral.
Un film où tout semble basculer lorsque la tueuse voudra sauver sa peau , grâce au discernement de l'inspectrice du travail.
A voir ou revoir en ces temps de managing frisant les techniques de manipulation de sectes.

jeudi 12 septembre 2019

(Billet d'humeur)² (au carré)

DE LA RELATIVITE ....

Qui a dit que la presse (locale) n'était pas libre ?
Certainement pas Charles LEDUC dans son percutant billet d'humeur du jour pour le  "Midi Libre" d'Alès, qui ne risque pas de s'endormir ce matin.
Jouxtant un article de sa propre plume sur la prochaine remise du prix cévenol du "Cabri d'or" où "la ruralité atteint des cimes littéraires" - n'en déplaise aux "outre-cévenoles"* -, notre téméraire journaliste n'y va pas par quatre chemins pour traiter finalement de la théorie de la relativité...Excusez du peu.
Du Einstein, pour le fond du moins, version simplifiée en somme, pour la forme, on approcherait plus du Audiard. Soit.
Avec un titre quelque peu inhabituel en interrogation, qui a le mérite d'être clair pour tous : " Le trou du cul ? " ; il s'interroge, en citant les dires du maire d'Alès, Max Roustan, sur la légitimité d'une telle métaphore, dont les méchantes langues affubleraient Alès.
Improvisation jazzi donc sur cette magistrale citation qui nous mènerait presque au célèbre Pascal : "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ".
De là à prendre les cévenoles pour des "bouseux", il n'y a qu'un pas de sept lieues que notre journaliste emprunte vertement, presque rouge de colère.
Il n'y a pas que les sacro-saintes maisons d'édition du tout Paris qui comptent, diantre !
Les maisons en "circuit court" au parfum terroir n'auraient  rien à leur envier.  En atteste cette animation littéraire locale, présidée par Robert Aguillou de l'Académie cévenole, où  l'un des neuf ouvrages sélectionnés par un jury sera récompensé. A l'instar de Vincent Ravalec en 2018 pour son "Sainte - Croix les vaches".
La chute du billet,  tombe à pic comme celle d'une micro-nouvelle : "On rappellera simplement que  l'on est toujours le bouseux de quelqu'un d'autre. Juste histoire de redescendre sur terre ".
Sans parachutage doré qui plus est.
C'est Einstein qui doit être content, cet illuminé de service.

* Les outre-cévenoles : néologisme maison.