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mercredi 20 septembre 2017
Histoire belge : Amélie Nothomb
Avec une cadence de métronome, le nouveau cru de la belge la plus singulière qui soit, vient de sortir : l'éternelle brillante élève ne manque jamais sa rentrée ! Même cinquantenaire.
L'amour maternel, ou plutôt le non-amour est au centre de son énième roman : "Frappe-toi le cœur".
Cette graphomane invétérée divise autant qu'elle rassemble : adorée ou détestée, elle ne laisse jamais vraiment indifférent. Difficile de passer son chemin devant celle qui carbure au champagne à défaut de son "Ayahuasca"aussi exotique qu'illicite.
Avec ce sujet universel, elle risque de se faire quelques alliés supplémentaires, des ennemis aussi qui sait ?
La petite fille très précoce, Diane, n'a jamais reçu de sa mère l'amour inconditionnel qui lui est dû simplement par ce que cette dernière lui a déclaré qu'il n'était pas obligatoire -soit-
Contrairement à son petit frère, bien né, puisque mâle. Quant à la petite dernière, Célia, elle souffrira des mêmes dégâts collatéraux d'un amour maternel au contraire débordant et étouffant.
D'une écriture que ses détracteurs lui reprochent sèche et ses admirateurs juste et concise, elle narre les affres et les adaptations inventées pour survivre à une telle injustice initiale.
Avec une lucidité vertigineuse, elle cerne ce "vide abyssal" qu'elle n'a eu de cesse de remplir pour survivre, puisque déjà à cinq ans, elle promet au Docteur qu'elle préfère continuer à vivre. Il lui a fallu cinq minutes pour comprendre la névrose familiale qui avait poussé Diane à vouloir se jeter sous un camion.
D'une toxicité maladive, la Déesse, -sa mère- ne trouve plaisir à vivre qu'en rendant les autres jaloux . Au centre du monde, ses enfants ne sont que des satellites utiles à sa mise en valeur.
Mais l'intelligence de Diane l'incommode au plus haut point. C'est le grain de sable qui enraye la machine infernale. Quant au mari pharmacien, sous l'emprise aveugle de sa femme manipulatrice, il sauve les meubles. Heureusement, les grand-parents, lucides voient clair.
Le long cheminement de cette mal-aimée brillante qui n'a pas hérité de la jalousie maladive de sa mère est décrit dans ce court roman. Avec une précision chirurgicale.
La mécanique est bien huilée : en se trouvant une autre mère, plus aimable, brillante universitaire, Diane tombera hélas de Charybde en Scylla. Le piège de la trahison se refermera sur elle.
Mais entre jalousie, trahison et mépris, on ne sait quel est le pire des maux.
On serait tenter de penser à la phrase de la Bible " Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font", puisque la mère se prend pour une Déesse. Mais encore faudrait-il le voir pour le croire !
Qui n'a pas éprouvé ces affres ne peut comprendre...
A lire d'une traite, en guise d'antidote qui sait ?
jeudi 14 septembre 2017
Obsolescence programmée ?
Si nos éminents chercheurs scientifiques prétendent vouloir sans cesse allonger nos durées de vie, celle de nos appareils ménagers suit une courbe proportionnellement inverse !
Progrès oblige ?
La notion de "progrès" reste bien évidemment à géométrie variable, selon les "intéressés" ( au sens pluriel du terme ) .
Ainsi des chercheurs d'un pédigrée certes beaucoup moins prestigieux ( A.D.E.M.E, C.L.C.V, etc ) que ceux sus-cités nous révèlent par exemple, presque en catimini, que la durée de vie moyenne d'un réfrigérateur a baissé en trente ans de 10 mois, passant de 11 ans et 5 mois à 10 ans et 7 mois.
Reste à espérer que les dates limite de consommation de nos yaourts ne suivent pas la même pente, car pour le coup, la pilule serait difficile à avaler !

Toujours est-il qu'un couple, originaire du Maroc, pourrait s'illustrer dans le livre des records, pour peu que leur " exploit " fasse sensation en 2017. Ce qui reste à prouver...
On apprend ainsi dans une page senior de l'inoxydable " Notre temps" que Marcel et Léocadie Guirao ont investi en 1954 dans un réfrigérateur qu'ils ont payé à l'époque 150 000 francs et qui perdure ; on imagine aisément leur désarroi pour en changer le cas échéant . D'autant plus que les 150 000 francs investis se sont évaporés en centaines d'euros à tout casser depuis.
"Il a supporté trois déménagements, dont un par bateau, lorsque nous sommes revenus vivre en France, à Dieppe." Il n’est jamais tombé en panne, il est silencieux et ne consomme pas plus d’énergie qu'un autre, explique Marcel. Lorsque nous partons en vacances, nous veillons simplement à l’éteindre".
Ou dénicher tout simplement des pièces de rechange ? Outre-tombe ?
Aller chez Darty ou chez Boulanger , là serait la question . Mais pas que ...
Pour parler savamment, il s'agirait ici d'anticiper le phénomène d' " obsolescence programmée" que dénonce la loi de transition énergétique . Les fabricants de l'éphémère électro-ménager seraient pénalisés s'ils ne jouent pas le jeu du " minimum durable".
Car si nos vies s'allongent de plus en plus, et que nos réfrigérateurs se succèdent à la vitesse grand V, qu'en sera-t-il de leurs cadavres pas vraiment exquis ?
Drôle d'équation à résoudre, que je laisse volontiers aux mathématiciens .
...Seule bonne nouvelle : on n'est pas encore prêt de se faire cryogéniser !!
Progrès oblige ?
La notion de "progrès" reste bien évidemment à géométrie variable, selon les "intéressés" ( au sens pluriel du terme ) .
Ainsi des chercheurs d'un pédigrée certes beaucoup moins prestigieux ( A.D.E.M.E, C.L.C.V, etc ) que ceux sus-cités nous révèlent par exemple, presque en catimini, que la durée de vie moyenne d'un réfrigérateur a baissé en trente ans de 10 mois, passant de 11 ans et 5 mois à 10 ans et 7 mois.
Reste à espérer que les dates limite de consommation de nos yaourts ne suivent pas la même pente, car pour le coup, la pilule serait difficile à avaler !

Toujours est-il qu'un couple, originaire du Maroc, pourrait s'illustrer dans le livre des records, pour peu que leur " exploit " fasse sensation en 2017. Ce qui reste à prouver...
On apprend ainsi dans une page senior de l'inoxydable " Notre temps" que Marcel et Léocadie Guirao ont investi en 1954 dans un réfrigérateur qu'ils ont payé à l'époque 150 000 francs et qui perdure ; on imagine aisément leur désarroi pour en changer le cas échéant . D'autant plus que les 150 000 francs investis se sont évaporés en centaines d'euros à tout casser depuis.
"Il a supporté trois déménagements, dont un par bateau, lorsque nous sommes revenus vivre en France, à Dieppe." Il n’est jamais tombé en panne, il est silencieux et ne consomme pas plus d’énergie qu'un autre, explique Marcel. Lorsque nous partons en vacances, nous veillons simplement à l’éteindre".
Ou dénicher tout simplement des pièces de rechange ? Outre-tombe ?
Aller chez Darty ou chez Boulanger , là serait la question . Mais pas que ...
Pour parler savamment, il s'agirait ici d'anticiper le phénomène d' " obsolescence programmée" que dénonce la loi de transition énergétique . Les fabricants de l'éphémère électro-ménager seraient pénalisés s'ils ne jouent pas le jeu du " minimum durable".
Car si nos vies s'allongent de plus en plus, et que nos réfrigérateurs se succèdent à la vitesse grand V, qu'en sera-t-il de leurs cadavres pas vraiment exquis ?
Drôle d'équation à résoudre, que je laisse volontiers aux mathématiciens .
...Seule bonne nouvelle : on n'est pas encore prêt de se faire cryogéniser !!
samedi 5 novembre 2016
« Arménie miraculée »
Du
pays basque en Arménie, le voyage est d’autant plus aisé qu’il
s’agit d’âmes soeurs, entre capacité de résistance à toute
épreuve et volonté de dépassement des apparences : c’est ce que
nous a proposé cet après-midi Henry Cuny, autour de son « essai
» : « Arménie,
l’âme d’un peuple ».
Ce diplomate retraité, journaliste et écrivain, qui a parcouru les cinq continents, a contribué, au fil d’anecdotes personnelles, à dévoiler la particularité de l’âme arménienne, via sept regards (parmi tant d’autres) sur ce peuple résilient.Cofondateur de l’Université Française en Arménie, il en a présenté la genèse, avec cette exigence de responsabilité de destin imposé aux étudiants mixtes du cru, qui ne connaissaient pas la langue française : une gageure pour des jeunes sélectionnés dont certains maîtrisent la langue française à la perfection après trois ans d’étude ! .
De
quoi faire pâlir certains ministres français qui pourraient puiser
dans cette expérience inédite une source d’inspiration…C’est
du moins une idée soufflée par un témoignage piquant du public.
Rien
de mieux que la connaissance plus approfondie de ce berceau de la
chrétienté pour en éviter les préjugés tels qu’une turcophobie
présumée ou un enfermement sur son passé. L’art arménien
illustre à merveille la modernité de sa puissance créatrice dont
le peintre Sarian incarne un bel exemple.
Si, manifestement,
cet ancien ambassadeur s’est fait plaisir en retraçant ses années
immergées en terre arménienne, il n’en demeure pas moins
qu’il a su le partager avec un public essentiellement issu de la
diaspora, mais pas uniquement …
mercredi 21 septembre 2016
21 septembre : journée d’Alzeihmer et/ou journée de l’invisibilité !
« A chaque jour suffit sa peine » : nous murmure ici à juste titre la « vox populi » .
Convocation à Pole Emploi à 9 heures dans une des plus belles régions de France, auprès d’un certain « P.V ». Soit.
Arrivée avec une demi-heure d’avance dans un local hyper sécurisé (il convient de laisser sa carte d’identité à l’accueil pour accéder aux toilettes), j’attends sagement mon tour ; le temps de décompresser d’une vingtaine de minutes passées dans les bouchons, entre deux rond-points bien connus des usagers.
Accueil des plus bienveillants par une jeune fille souriante chargée du service civique, qui ne cesse d’aller et venir entre les demandeurs d’emploi en quête d’informations.
Au bout de quarante minutes d’attente, je m’enquière auprès de cette jeune employée dévouée de vérifier si ma convocation est bien pour 9h00 ??
Après vérification sur la liste déjà pointée à mon arrivée, la préposée passe un coup de téléphone à P.V, sensé me recevoir.
Cinq minutes plus tard, un homme impassible me reçoit, me certifiant que je ne suis pas sur sa liste.
« Pourquoi vous-ai-je convoqué au fait » me demande-t-il, d’un ton neutre, une fois assis à son bureau.
C’est bien ce que je vous demande ! (mi amusée, mi consternée)……Surtout, remplir le dossier administratif pour cet employé inexpressif.
Au moment où j’ouvre la bouche, celui-ci me coupe sèchement en me rétorquant qu’il n’a que très peu de temps pour me recevoir, vu que je suis « invisible » et non avenue dans son emploi du temps.
Aucune excuse.
Nada.
Il est vrai que son temps est tellement plus précieux que celui d’une demandeuse d’emploi, quinqua, qui plus est !
Je réponds donc mécaniquement à ses questions administratives, apprenant que, de toutes façons, si je refuse de faire une heure de route pour un éventuel emploi, je serai purement et simplement radiée de la liste.
A cette nouvelle information, je me dis que je ne serai donc pas venue pour rien, enrichie de cette précieuse notification.
Pour une « invisible «, je sais au moins à quoi m’en tenir en cette journée dédiée à la cause d’Alzheimer.
Question dissuasion, ce P.V n’aurait pas fait mieux pour inciter la demandeuse d’emploi à quitter d’elle-même les statistiques encombrantes.
Non accueil oblige. Non allocations itou.
Son devoir administratif accompli, notre cordial employé me quitte en me souhaitant de trouver le plus rapidement possible un emploi.
Vœux pieux ou pas, je lui rétorque que je lui souhaite de trouver du temps pour écouter ceux qui, somme toute, le font vivre.
Ce n’est pas une question de temps, Madame, vous n’étiez pas sur ma liste, mais c’est bien d’avoir alerter l’accueil !
Sur que si je n’étais pas venue au rendez-vous, cet employé n’aurait pas oublié de me radier pour non présentation.
Quand l’humanité déserte à ce point celui qui est sensé œuvrer pour LE SERVICE PUBLIC, il ne faut pas s’étonner de la conjoncture morose.
A quand la journée de la « visibilité » ? Ah oui, j’oubliais, ALZHEIMER, sans doute !
Mais à chaque jour suffit sa peine ....
mardi 6 septembre 2016
« Le fils de Jean » de Philippe LIORET
La rentrée réserve parfois de belles surprises : cette reprise librement adaptée du roman « si ce livre pouvait me rapprocher de toi » de Jean-Paul Dubois, par Philippe LIORET, avec un titre aussi dense, ne pouvait qu’évoquer le thème de la paternité et de l’identité ; un thème des plus galvaudés en ces temps troublés, servi à toutes les sauces, y compris les plus indigestes.
Exception qui confirme ici la règle, dans ce film franco-canadien, où Pierre Deladonchamps , Gabriel Arcand, Catherine de Léan ou Marie-Thérèse Fortin sont tout simplement troublants.
Un jeune trentenaire, Mathieu, reçoit un jour un coup de téléphone inopiné qui va le mener au bout de lui-même et de son identité ; un prétendu ami de son père naturel, médecin canadien, le contacte, suite au décès annoncé, pour lui transmettre un tableau en héritage.
Instinctivement, le jeune père de famille parisien prendra l’avion pour Montréal, à la rencontre de son histoire qui remonte peu à peu à la surface; plus facilement en tous cas que le corps du prétendu géniteur, noyé dans un lac ; l’occasion pour le fils sans père identifié de recoller les morceaux de son identité jusque là floutée .
Surprise ici , non par le sujet du film, mais par la subtilité infinie avec laquelle il est traité, tout en jeu de non-dits et de regards fuyants , croisés, qui se retrouvent in fine.
L’intrigue est préservée jusqu’au bout et c’est tout en finesse que la vérité se recomposera, ménageant ainsi, les effets collatéraux qui auraient pu s’avérer dévastateurs.
C’était sans compter l’intelligence du scénario, du jeu tout en retenue des acteurs , justement éblouissants de délicatesse, de sobriété, pour ne pas dire d’humanité.
Du grand art !
Exception qui confirme ici la règle, dans ce film franco-canadien, où Pierre Deladonchamps , Gabriel Arcand, Catherine de Léan ou Marie-Thérèse Fortin sont tout simplement troublants.
Un jeune trentenaire, Mathieu, reçoit un jour un coup de téléphone inopiné qui va le mener au bout de lui-même et de son identité ; un prétendu ami de son père naturel, médecin canadien, le contacte, suite au décès annoncé, pour lui transmettre un tableau en héritage.
Instinctivement, le jeune père de famille parisien prendra l’avion pour Montréal, à la rencontre de son histoire qui remonte peu à peu à la surface; plus facilement en tous cas que le corps du prétendu géniteur, noyé dans un lac ; l’occasion pour le fils sans père identifié de recoller les morceaux de son identité jusque là floutée .
Surprise ici , non par le sujet du film, mais par la subtilité infinie avec laquelle il est traité, tout en jeu de non-dits et de regards fuyants , croisés, qui se retrouvent in fine.
L’intrigue est préservée jusqu’au bout et c’est tout en finesse que la vérité se recomposera, ménageant ainsi, les effets collatéraux qui auraient pu s’avérer dévastateurs.
C’était sans compter l’intelligence du scénario, du jeu tout en retenue des acteurs , justement éblouissants de délicatesse, de sobriété, pour ne pas dire d’humanité.
Du grand art !
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