mardi 6 septembre 2016

« Le fils de Jean » de Philippe LIORET

La rentrée réserve parfois de belles surprises : cette reprise librement adaptée du roman « si ce livre pouvait me rapprocher de toi » de Jean-Paul Dubois, par Philippe LIORET, avec un titre aussi dense, ne pouvait qu’évoquer le thème de la paternité et de l’identité ; un thème des plus galvaudés en ces temps troublés, servi à toutes les sauces, y compris les plus indigestes.

Exception qui confirme ici la règle, dans ce film franco-canadien, où Pierre Deladonchamps , Gabriel Arcand, Catherine de Léan ou Marie-Thérèse Fortin sont tout simplement troublants.

Un jeune trentenaire, Mathieu, reçoit un jour un coup de téléphone inopiné qui va le mener au bout de lui-même et de son identité ; un prétendu ami de son père naturel, médecin canadien, le contacte, suite au décès annoncé, pour lui transmettre un tableau en héritage.


Instinctivement, le jeune père de famille parisien prendra l’avion pour Montréal, à la rencontre de son histoire qui remonte peu à peu à la surface; plus facilement en tous cas que le corps du prétendu géniteur, noyé dans un lac ; l’occasion pour le fils sans père identifié de recoller les morceaux de son identité jusque là floutée .

Surprise ici , non par le sujet du film, mais par la subtilité infinie avec laquelle il est traité, tout en jeu de non-dits et de regards fuyants , croisés, qui se retrouvent in fine.

L’intrigue est préservée jusqu’au bout et c’est tout en finesse que la vérité se recomposera, ménageant ainsi, les effets collatéraux qui auraient pu s’avérer dévastateurs.

C’était sans compter l’intelligence du scénario, du jeu tout en retenue des acteurs , justement éblouissants de délicatesse, de sobriété, pour ne pas dire d’humanité.

Du grand art !

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