La disgrâce

 

A contre-courant du thème choisi cette année pour le printemps des poètes , " la grâce ", retour sur une lecture éblouissante de Nicole Avril :  " la disgrâce ".

Avec au commencement, ces trois citations " phare " qui montent " crescendo " dans la perception de la laideur ou de la beauté...

Ou comment le regard porté sur une gamine de Nimeuil, village imaginaire du littoral du Sud-Ouest la transforme au fur et à mesure .

Avec un style éblouissant Nicole Avril,   à hauteur d'une gamine de 13 ans, Isabelle, décrit finement autant la perception  de cette vive enfant naïve et heureuse du monde des apparences qui l'entoure, que l'interaction implacable d 'un environnement villageois le plus souvent mesquin et jaloux . Le voile se déchirant pour elle à la visite de la pharmacienne !

Tout en fines nuances sont ici peintes l'extrême lucidité et la douleur mêlées d'une fillette qui a le tort ne ne pas être aussi attractive que sa mère ou sa soeur Alice. Ou comment un entourage villageois étriqué peut transformer un être en ce qu 'il n'est pas : un tyran.

Rendons grâce à Nicole Avril qui fut aussi  mannequin à ses heures , en plus de ses dons littéraires, de savoir voir si bien  décripter la vérité au delà des apparences fumeuses d'un milieu souvent aussi superfiel qu'impitoyable. 

La disgrâce, une vraie grâce !

Le " pi day " sera-t-il un happy day ?

 A chaque jour de l'année, sa célébration ! Qu'elle soit religieuse ou pas, impossible de l'ignorer .

Avant la célèbre Saint-Patrick célébrée par tout le monde celtique, dans le monde entier,  le 14 mars , que l'on écrit à l'envers chez les anglo-saxons, à savoir 3/14 est donc mis à l'honneur  ce jour pour célébrer cette constante mathématique dans un monde pourtant si mouvant ! L'occasion pour les mathématiciens et les scientifiques de faire un peu parler d'eux et du rapport de la circonférence d'un cercle à son diamètre .

Certains pays d'outre-manche en profiteront pour organiser des tests de mémoire ou autre jeux pour rendre les mathématiques un peu plus " fréquentables " puisqu 'incontournables, qu'on le veuille ou non.

Les scientifiques zapperont d'autant moins cette date qu'elle correspond à la naissance d'Albert Einstein, un 14 mars ...1879. S'il n'a pas encore  réussi à choisir sa naissance, à notre connaissance , au moins pourra-t-on choisir de la commémorer !

Les amateurs de jeux de mots n'hésitent pas quant à eux à lancer des concours de tartes en tous genres du fait des sonorités soeurs entre Pi et Pie  in english of course.

Les anglophobes pourront toujours passer leur chemin et se contenter de fêter la Saint Mathilde aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des saints.

Avec ou sans " Pi " , hélàs incontournable , reste à souhaiter un happy end à ce nombre aux décimales aussi infinies que la recherche.

Le conte inconnu de "Jean d'O "

 Le petit homme en habit vert, à l'oeil si perçant , bien connu des plateaux de télévision qu'il ne fuyait pas, jusqu'au crépuscule de sa vie, surprend encore, d'outre-tombe, son public avec un petit conte, passé  jusque là  inaperçu :" L'enfant qui attendait le train " paru aux éditions Héloïse D'ormesson, sa propre fille.

Comment un lettré aussi érudit arrive-t-il ici à toucher petits et grands dans ce conte si simple et si dense à la fois ? Picasso confiait qu'il lui avait fallu toute une vie pour ré-apprendre à peindre comme un enfant ; peut-être est-ce aussi la démarche du si facétieux académicien qui ne cessait de vouloir surprendre avec malice ?

Réussite garantie avec l'histoire de ce fils de cheminot  qui rêve chaque soir devant le passage du train dans sa pampa .  A la lecture de ce conte, on ne peut pas oublier le poème, comme en contrepoint, " Familiale " de Jacques Prévert, appris en cours élémentaire,  à la fois si simple et si universel.

Point d'effets de style ici superfétatoires ou autres artifices de figures littéraires pour " capter " des lecteurs ainsi sous emprise ! Point de volonté  d' en afficher plein la vue avec une érudition élististe, pour séduire un éventuel " fan club " dans son lectorat.

C'est toute la puissance du conte dont la simplicité touche généralement, bien au delà de la raison, de l'esprit, puisqu'il relève du langage du Coeur avec un grand C  avec cette histoire de miracle de la rédemption toujours possible !

Comme quoi, l'apparence un peu mondaine que revêtait Jean D'ormesson voilait un homme au coeur d'or qui n'a évidemment pas échappé à Héloïse, son éditrice .

Les bons contes feront assurèment ici les bons amis de Jean d'O !

Cinéma " quantique " à l'honneur !

Mise à l'honneur pour la quarante-neuvième cérémonie des César d'un britannico-américain hors norme : Cristopher Nolan, accompagné de son épouse Emma Thomas pour l'occasion ; de quoi regarder, avec ses  propres yeux atypiques, et son recul intersidéral  d'Outre- Manche  les français qui ont ,selon lui, un rapport si particulier au cinéma.

 Après le labyrinthe insondé d' "Inception", "Interstellar" qui jouent sur les perceptions et les mondes parallèles chers à la physique quantique, place à son dernier film "Oppenheimer", père de la bombe atomique : biopic de trois heures sur le brillant physicien dans les années 42 où émergea la folie nazie.  L'histoire du projet Manhattan, initié dans les laboratoires secrets du Nouveau Mexique , à Los Alamos, pour contrer la menace nucléaire nazie y est retracée.

Rencontre historique entre Einstein et Hoppenheimer

Prise de hauteur garantie  dans le monde du cinéma ce soir là avec cette nomination académique  "décalée" remise par une de ses actrices, Marion Cotillard qui a tout simplement salué son génie.

Redescente  sur terre assurée ensuite avec "Anatomie d'une chute" (Palme d'or du festival de Cannes 2023)  raflant six Césars, dont celui du meilleur film et de la meilleure réalisation avec Justine  Triet.

Le discours de l'actrice Judith Godrèche marquera certainement quant à lui un sérieux tournant dans la nature des relations hommes-femmes pour le moins complexes dans le monde du cinéma ...

L'art de faire court !

 Voyage en Japonie où le minimalisme s'élève au rang de l'Art : comment se dépouiller du superflu pour atteindre l'essentiel ?

Voilà le principe même du Haïku qui célébre " le présent du présent "...

Au fil des saisons si possible . Aux antipodes proustiens .

Ensoleillements

Soleil de mimosas

Embaume  l'air

de rien, sans aveugler.