Le petit homme en habit vert, à l'oeil si perçant , bien connu des plateaux de télévision qu'il ne fuyait pas, jusqu'au crépuscule de sa vie, surprend encore, d'outre-tombe, son public avec un petit conte, passé jusque là inaperçu :" L'enfant qui attendait le train " paru aux éditions Héloïse D'ormesson, sa propre fille.
Comment un lettré aussi érudit arrive-t-il ici à toucher petits et grands dans ce conte si simple et si dense à la fois ? Picasso confiait qu'il lui avait fallu toute une vie pour ré-apprendre à peindre comme un enfant ; peut-être est-ce aussi la démarche du si facétieux académicien qui ne cessait de vouloir surprendre avec malice ?
Réussite garantie avec l'histoire de ce fils de cheminot qui rêve chaque soir devant le passage du train dans sa pampa . A la lecture de ce conte, on ne peut pas oublier le poème, comme en contrepoint, " Familiale " de Jacques Prévert, appris en cours élémentaire, à la fois si simple et si universel.
Point d'effets de style ici superfétatoires ou autres artifices de figures littéraires pour " capter " des lecteurs ainsi sous emprise ! Point de volonté d' en afficher plein la vue avec une érudition élististe, pour séduire un éventuel " fan club " dans son lectorat.
C'est toute la puissance du conte dont la simplicité touche généralement, bien au delà de la raison, de l'esprit, puisqu'il relève du langage du Coeur avec un grand C avec cette histoire de miracle de la rédemption toujours possible !
Comme quoi, l'apparence un peu mondaine que revêtait Jean D'ormesson voilait un homme au coeur d'or qui n'a évidemment pas échappé à Héloïse, son éditrice .
Les bons contes feront assurèment ici les bons amis de Jean d'O !