jeudi 10 février 2022

Les limites de la résilience !

 "Comparaison n'est pas raison" nous indique un dicton de la sagesse populaire. Même si les correspondances font souvent le jeu de la poésie à lire Baudelaire ou Rimbaud, il reste bon de poser parfois quelques limites salutaires. 

C'est la juste nuance qu'a apporté hier soir à l' émission de François Busnel, Jeanne Benameur au sujet de la notion de résilience, chère à Boris Cyrulnik, hélas revendiquée à toutes les sauces. Jusqu'à l'indigestion.

Ce terme technique appartenant au domaine de la métallurgie qui décrit la capacité d'une tôle ou d'une plaque de métal à retrouver son état initial d'origine après un choc brutal ou une altération  ne pourrait en effet, selon elle,  s'appliquer entièrement à la psychologie humaine.

Si l'être humain conserve cette  infinie capacité de se "relever" d'un choc ou d'un traumatisme, il ne peut en l'occurrence retrouver son état initial puisque par essence, fluctuant et mouvant. Comme le temps qui passe, au fil des secondes.

Contrairement à une plaque de métal inanimée. C'est d'ailleurs toute la différence entre un humain et un objet.

Nuance de taille apportée par Jeanne Benameur qui a le mérite de remettre les pendules à l'heures et les choses comme les êtres …."à leur place" ; tel était d'ailleurs le sujet crucial de cette émission littéraire.

Une remarque d'une pertinence pas si "déplacée" que cela pour quelqu'une qui a choisi de ne jamais être à la place où on l'attendrait.

C.Q.F.D.


lundi 31 janvier 2022

L'œil du lynx !


Protéger les prédateurs : tel est le but de l'association de protection et de conservation de l'ours, du loup et du lynx en France. 

C'est en partenariat avec cette association que Laurent Geslin a mis sept ans à réaliser l'incroyable "road movie"  "Lynx".  Au fil des saisons, nous sommes invités à suivre une famille de cette espèce protégée et menacée dans la forêt dite "jardinée" du Jura.


A contre-courant de pas mal de préjugés souvent anthropomorphiques, l'observateur apprendra que ce chat géant n'attaque pas l'homme, et s'il passe pour un animal très farouche, il reste juste discret de nature pour ne pas dire souvent invisible.

Son pire ennemi reste finalement l'homme, lors de collisions routières et ferroviaires ou de braconnage.

Loin d'une vision "bisounours" édulcorée de la nature, ce film révèle les enjeux cruciaux de vie et de mort courus dans un environnement surveillé.

L'auteur, animé de curiosité,  persévérance,  patience, et surtout d'humilité nous invite à reconsidérer notre vision de la nature souvent binaire entre proies et prédateurs. Ici, la préservation de cette espèce atypique contribue à maintenir l'équilibre fragile d'un environnement encore sauvage, traversé par l'espèce humaine, à moins que ce ne soit l'inverse.

Une heure vingt-deux passée dans les contrées jurassiennes où le lynx boréal a été réintroduit il y a une cinquantaine d'année.

A voir, petits et grands, pour la puissance des images à couper le souffle, la musique, accompagnées d'une voix off tout en retenue : elle sonne  toujours juste comme celle de tous les passionnés qui savent rester à leur place. Sans en rajouter.

La gageure consiste ici à éviter l'ennui que pourrait provoquer un tel exercice tout en maintenant un fil conducteur, entre réalisme et poésie.

Face au lynx, on ne peut ici que s'incliner !

Rarissime et sélectionné par le festival de Locarno.




dimanche 2 janvier 2022

Une nouvelle voisine qui a la fibre !

Photo H SD
 En traversant la rue, en direction de la grande maison d'en face où sonnent parfois les cloches, j'ai
rencontré ma nouvelle voisine : le visage diaphane et bienveillant, les yeux grand ouverts, son sourire n'a rien à envier à celui de la Joconde.

Immobile, hors du temps, elle veille : ni médisante, ni intrusive, ni indifférente : juste la bonne distance.

Rêve ou réalité ? Peu importe puisqu'elle apaise ceux qui croient en elle et lui font confiance.

Dans cette demeure byzantine, comme dans toutes les autres innombrables où elle habite, elle rayonne.

Ici Saint-Martin, là-bas Saint-Pierre ou Notre-Dame du Bois Tors, elle est partout pour certains, nulle part pour d'autres.

C'est elle qui souhaite la bienvenue à tous ceux qui viennent d'ailleurs et cherchent leur place. Tels qu'ils sont, comme ils sont.

Ce n'est certes pas " la bonne mère " qui surplombe Marseille, mais elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau.

Dans sa maison immense d'en face, au pied du château, ni ragots, ni rumeurs, ni faux semblant : juste la sérénité. 

Pour tous ceux qui ont la fibre ou la cherchent, elle ouvre ses bras sans calculs.

Avec un amour inconditionnel. L'amour d'une mère éternelle.



jeudi 16 décembre 2021

L'avoir ou pas ?

 Les amateurs  toujours à la pointe du dernier cri technologique l'attendent comme le loup blanc, au coin de leur rue pour communiquer à la vitesse du TGV. Dans la rase campagne, où fleurissent encore hélas  les fameuses "  zones blanches ", elle finira bien par arriver un jour, aux calendes grecques qui sait ?

D'autres rêveraient d'en être doté pour faciliter leurs échanges professionnels, amicaux ou familiaux. Déficitaires, ils font bien mine de l'avoir mais le jeu sonne souvent faux in fine. Il faut dire que ça ne s'invente pas . Les acteurs à part qui en sont pourvus n'ont parfois même pas conscience de " ce feu sacré " qui brûle en eux. Ils ne sont pas légion. Un Edouard Baer, un Lucchini, une Joséphine Baker peut-être ?  Est-ce à dire qu'elle relève de l'inné plutôt que de l'acquis ?

Même si les formes d'intelligence se déclinent presque à l'infini, cette particularité reste très inégalement partagée, surtout du bas de la pyramide au sommet. Les prestations télévisuelles des uns et des autres l'attestent chaque jour : qu'on le veuille ou non, la fibre, qu'elle soit artistique, politique, ou familiale n'est pas donnée à tout le monde. Se forcer ,  faire semblant , c'est rester contre-productif à jamais.

Bref, la fibre a quelque chose d' insaisissable, de magique, qui vient de loin et qui ne souffre pas la copie ou l'imitation . Indomptable en fait. Et c'est tant mieux. Un don du ciel en quelque sorte.

Un tissage unique, authentique  et infalsifiable  qui constituerait l'ADN du charisme ?

Une chose est sure : cette denrée rare ne s'apprend ni à l'école, ni à l'ENA .


mercredi 1 décembre 2021

S'accrocher aux branches ?

     D'éminents chercheurs auraient découvert que les arbres se parlaient entre eux, par leurs racines sous-terraines, pour anticiper un danger. L'occasion pour tous les sceptiques de porter un nouveau regard sur leur environnement non humain en l'occurrence  mais néanmoins sensible et vivant.

 Pourquoi pas ?

 Un peu comme le nouveau regard porté sur les animaux, domestiques ou pas, dignes de respect élémentaire, jusqu'à l'abattoir. Un certain "progrès" en somme pour contribuer à se " décentrer " d' une vision du monde archaïque et binaire.  Après celle, réductrice,  portée sur les enfants et les femmes, pendant des siècles, infériorisés. Bref, l'Homme ne serait plus  à lui tout seul le centre du monde aux dernières nouvelles.

Autre possibilité de décentrage actuel pour mieux se recentrer ensuite : les recherches généalogiques.

Ici encore, il est question de branches et de racines, même si moins voyantes au premier abord.

Un des effets positifs d'une globalisation galopante : les branches du monde entier connectées entre elles via les nouvelles technologies et l'aide de l'I.A ( Intelligence Artificielle ).

Cette traversée  " spatio-temporelle " au long cours que n'hésitent pas à entreprendre de plus en plus de voyageurs parfois immobiles, de tout âge, condition, et nationalités mérite bien le détour !

Seul point commun pour cette traversée du troisième type : la curiosité et l'envie de partage d'histoire commune. Patience et rigueur ...de rigueur . Même si ces qualités ne sont pas les plus partagées au monde !

Toujours est -il que cette valeur " refuge " par des temps mouvants et incertains en vaut bien d'autres.

Et  même si nous n'avons pas  toujours la souplesse et l'agilité des Bonobos, au moins avons-nous hérité des facéties de chimpanzés . Auto-dérision oblige.

Malins comme des singes les généalogistes?