A mi-parcours (dans le meilleur des cas) d’un confinement imposé, un « micro-trottoir » virtuel à quelques contacts consentants, met en lumière ce qui du « dehors », manque le plus « au dedans ».
Selon les générations, les réponses différent et les frustrations des plus jeunes ne sont pas celles des plus âgés : pour les pré-ados, les sorties entre copains et les Mac Do constitueraient les plus grands manques.
D’autres réponses, essentiellement masculines, tournent pour certains autour des activités sportives de plein air (randos, kayak, pêche à pied, vélo, sports collectifs).
Les sujets communs aux hommes comme aux femmes convergent tous et unanimement autour des rencontres avec (petits) enfants et famille proches que l’on ne peut voir régulièrement « en chair et en os ».
Pour d’autres, plus spécialisés, et « méridionaux », c’est la partie de pétanque qui manquerait le plus, avec ses codes sociaux, ses blagues et ses bienfaits multiples ! Les croyants regrettent quant à eux les offices partagés dans les lieux sacrés.
Des réponses parfois anodines évoquent l’aspect essentiel de certaines activités apparemment « dérisoires », à la manière du fameux « superflu, chose nécessaire » chère à Voltaire. La sortie au café, pour humer l’ambiance et goûter la chaleur humaine, le massage capillaire pour se détendre, ou le thé dansant du lundi après-midi.
Dans une proportion d’un tiers environ, certains témoignages de « solitaires », d’intellectuels ou de méditatifs de naissance attestent que ce confinement est bienvenu pour eux. L’occasion inespérée et privilégiée de poursuivre leurs lectures, de se recentrer, et de se retrouver non face au vide, mais face à eux-même, dans toute leur profondeur pour ne pas parler de spiritualité.
Cette minorité souvent silencieuse, qui observe, réfléchit et médite.
Pour une infime partie, cette période ne change presque rien à leur vie, souvent en retrait et isolée.
Elle n’attire pas vers elle les lumières, mais la majorité serait peut-être bien inspirée d’en suivre le sillage, pour gagner en profondeur de vue, qui sait ?
Pour ceux-là, cette période serait presque une chance inespérée pour ralentir le rythme à un moment où le monde tournerait à l’envers.
L’occasion d ‘une suspension générale régulatrice pour écouter la terre tourner à l’endroit ?
Et repartir du bon pied.
N.B. Mes sincères remerciements à tous les participants de ce « micro-trottoir » virtuel et improvisé.