mercredi 11 mars 2020

L’arme fatale du stylo ?

 

En ces temps de virus insoumis, le principe de précaution s’avère à géométrie très variable selon les situations : certaines municipalités, n’hésitent pas à déployer les grandes manœuvres ; à Montpellier, Philippe Saurel innove avec 320000 stylos proposés aux électeurs dont 160 000 réservés au premier tour, avec couleur affichée noire, et 160000 autres pour le second tour qui verra rouge. Pas de pénurie donc pour les 154000 inscrits. Fléchage spécifique du parcours aux toilettes, gel hydroalcoolique et tutti quanti. Les heures de pointe entre 10h et 13h30 et 15h30 à 18h sont à éviter de préférence.

Pour d’autres municipalités, comme Marseille, pas de manifestation d’inquiétude affichée pour la gestion des 480 bureaux, même si les assesseurs se désistent de temps à autre. Il faut bien avouer que dans la cité phocéenne, rien ne se passe jamais comme ailleurs. Les vieux loups de mer ont plus d’un tour dans leur sac, mais nul ne connaît à l’avance la saveur de la bouillabaisse 2020…

Pour Paris, nul besoin d’être devin pour faire confiance au bon sens féminin et son instinct inné de préservation ; reste à savoir lequel sera appliqué ? le rodé, le soumis ou l’énergique ?

Pas étonnant qu’en ces temps si atypiques, notre non moins atypique chef des armées prenne la parole en public demain !
Ce sera toujours ça de gagné ! Avancera-t-il masqué ou pas, là est -toujours- la question ?

vendredi 6 mars 2020

« So british ! »

 

« Never explain, never complain » : telle était paraît-il la devise de la Reine Victoria, à moins que ce ne soit celle de Winston Churchill ? Son origine est attribuée à un certain premier ministre britannique, Benjamin Israëli ( 1804-1881 ). Toujours est-il qu’elle résume à elle toute seule la philosophie « so british » de ceux qui encaissent tout sans laisser rien paraître en dehors.

Question de pudeur pour les uns, de politesse pour les autres, de culture en tous cas .

Tout « état d’âme » serait pour eux interprété comme débordement , pour ne pas citer le gros mot d’hystérie. ( Critique la mieux partagée, du reste, par nos mâles dominants ) .

Nos très bien élevés britanniques, amateurs de « select club » et de whysky, ( où les femmes n’ont d’ailleurs pas leur place ) , à force de maîtrise contenue et de distorsion avec les réalités payent un peu les pots cassés de cette drastique éducation : en attestent les velléités des petits princes, dont l’histoire familiale aurait tendance à se répéter . D’où fuite existentielle des petits « cerveaux royaux » au Canada.

Face à cette culture si contenue, où toute expression d’intériorité existentielle est prohibée, toute tentative de moindre expressivité reste vaine et inappropriée.

Et pourtant, ils sont aussi nombreux à vanter les mérites d’une saine communication où conflits internes sont parfois mis au dehors, histoire de dénouer les tensions, histoire aussi parfois de stoper la spirale infernale des scénari qui se répètent, ad vitam eternam, comme à l’insu de leur plein grès. Les américains avec leur psychanalyse seraient plus de ce côté là.

Une franche explication valant mieux que faux-semblants contenus.

Encore faut-il savoir s’écouter à défaut de s’entendre.

A une autre micro-échelle, celle du noyau familial, les deux écoles s’affrontent : celle où l’on s’exprime, plus ou moins librement, à défaut d’être taxé de « bavards » et celle où l’on se tait. Quoiqu’il advienne. Tenue et dignité obligent.

Reste à savoir dans quel cercle la vie est plus harmonieuse et épanouissante.

Pas de vague dans les unes, débordements et cris parfois dans les autres.

A chacun son école, à chacun sa famille, à chacun sa route !

Bon vent à tous , en attendant .

dimanche 23 février 2020

Clair comme de l’eau de roche …

 

Elle s’autoproclame à toutes les sauces, style « nouvelle mode », surtout depuis le dernier quinquennat . Tyrannique, souvent inappropriée, elle emporte tout sur son passage . Mireille Dumas avec sa désopilante émission sur canapé, « Vie privée, vie publique » n’a qu’à bien se (re)tenir !

La nouvelle vague d’ « infobésité » qui gomme toutes les frontières, du dedans comme du dehors, du « in » et du « out » , déferle , sans foi ni loi, pour noyer « tout- puissants » comme « tout- venants » :

Puisqu’il faut la nommer, allons’y : la sacro -sainte transparence. Sans odeur, sans saveur, sans couleur et sans consistance. Un leurre en somme.

Et un mirage de plus dans la panoplie des juvéniles éminences grises qui nous gouvernent !

Un peu comme le cholestérol, cette notion devrait s’accompagner de quelques précautions et nuances ; à la manière du bon cholestérol et du mauvais ! Il conviendrait plutôt de la prendre pour ce qu’elle est : une intention, un but vers lequel on tendrait, rien de plus.

Quoi de plus insaisissable que cette notion tant galvaudée de transparence ?

A force de blablas déblatérants, certains de nos « tout- puissants » ont juste oublié l’essentiel : la transparence peut s’avérer toxique à forte dose, et se doit en conséquence d’être maniée avec infinie dextérité. Un art qui n’est pas à la portée de néophytes . A force de transparence en tous genre, on atteint des sommets d’inconsistance pour ne pas dire d’inconséquence.

La transparence pour la transparence serait à la politique ce qu’est la parité pour la parité aux élections : une discrimination positive de plus .

Derrière tous les tabous et murs brisés, se profile inévitablement la confusion; pour ne pas dire le chaos .

Contre-productive à souhait, la transparence à outrance .  » Performance Artistique » contemporaine, il paraîtrait même ?

Sans filtre nécessaire, l’information prétendue « transparente » devient obscène, d’où le néologisme de l’ infobésité crée sans doute ?

Plutôt que de volonté affichée de  » communication  » transparente, certains de nos « tout- puissants » pourraient éventuellement davantage s’appuyer sur l’éthique et la responsabilité.

Deux gros mots qui font apparemment froid dans le dos puisqu’absents , le plus souvent ,du vocabulaire actuel.

Et de me souvenir d’ un devoir de philo d’il y a bien longtemps :

« Quels liens peut-on établir entre liberté et responsabilité« ?

That is the question . Indémodable. Universelle.

Tout le reste n’est que …littérature !

samedi 15 février 2020

Du « bellilus hibernatus »…

 

Difficile d’approcher ce spécimen sauvage qui fait corps avec son « caillou » comme le mystérieux Dahu de nos montagnes. Mimétisme oblige. Savamment protégé sur son territoire naturel , il observe, de son regard d’aigle perçant toute menace intrusive, en silence. Sa chasse est évidemment interdite, même si lui, ne s’en prive pas, l’occasion venue. En voie de disparition, sa reproduction laisse à …désirer ! Le genre masculin semble beaucoup moins sociable que le féminin.

Son langage net et précis , pour ne pas dire « pet-sec » , percute. Pour le meilleur parfois, pour le pire souvent. Il relèverait plus du hululement de la chouette , la nuit venue, que du glapissement du renard .

Des experts en éthologie parviennent difficilement à communiquer avec lui ; verbalement, du moins…Les appeaux prompts à attirer toutes sortes de zoziaux ne sont que pipeau pour lui. D’autres stratagèmes sont à envisager pour toute étude de terrain. Les signaux des phares et balises peuvent parfois donner des résultats probants. Rouge et vert sont ses couleurs.

De quoi se nourrit-il , l’hiver venu ? Là est la question .

De crustacés, de bécasses ou de vieilles belles sorties d’outre- mer ? Salée la nourriture ! Sucrée la boisson ?

Le très secret « bellilus hibernatus », par nuit de pleine lune pourrait se dévoiler tel le loup garou sur les quais alentours. Gare aux brebis égarées !

A se terrer l’hiver dans sa tannière, il apparaît assez inoffensif face à l’envahisseur « touristus bellilus ». Mais le printemps, venu, tous aux abris !

L’heure du dégel arrivée, il lui arrive de prendre le grand large pour voir ailleurs s’il y est .

Histoire aussi, qui sait, de croiser d’autres « Heodicus Hibernatus » voire même « Houatus hibernatus « , encore plus taiseux et piquants que lui .

Seul un puissant breuvage celtique déliera sa langue d’ où s’échapperont, par météo clémente, des secrets marins d’outre-tombe.

A ne pas mettre en toutes les mains, cet « hibernatus bellilus » ! A nos risques et périls.

Les gants sont donc de mise. A prendre avec des pincettes , si possible.

D’utilité publique, sa préservation s’avère cependant indispensable.

Pont du Gard : l’envers et l’endroit en février