lundi 10 février 2020

Comme au théâtre : « Côté cour , côté jardin » ?

 

En novembre 2019, une enquête a été ouverte au parquet de Versailles au sujet de dérives sectaires repérées chez les traditionalistes chrétiens radicaux et de leurs chevaleresques prophéties apocalyptiques.

La technique de hameçonnage est simple : profiter d’un quelconque abus de faiblesse de quelqu’un, repérer sa faille, le valoriser pour ensuite mieux asseoir l’emprise psychologique du « gourou »en persuadant l’adepte qu’il est exceptionnel.

L’association « PHILADELPHIE » , surnommée « LE JARDIN », pilotée par la sœur du fameux Xavier Dupont de Ligonnès , à Nantes, est clairement ciblée.

Outre ces emprises pernicieuses dont le but est le retournement de cerveau des victimes par plusieurs techniques « managériales » bien connues, les effets collatéraux peuvent s’avérer dévastateurs et destructeurs dans les cellules familiales.

Les artistes, musiciens, comédiens sont le plus souvent victimes de telles emprises, puisque le but avéré final reste bien sûr la captation des revenus ou héritages. Les jeunes non cadrés, quelque soit leur milieu, ou ayant reçu une éducation défaillante, sont évidemment les première victimes. Le manque d’encadrement parental menant le plus souvent à ces extrémités.

Dans les terres reculées où les médecines alternatives fleurissent à la vitesse grand V, il y a évidemment à « boire et à manger » : le risque est en proportion des enjeux en vue. Sans mettre en cause évidemment, les facultés de certains guérisseurs ou médiums en tout genre . Mais peu sont réellement efficaces et s’ils le sont, c’est dans la discrétion la plus totale.

L’association MIVILUDES lutte contre ces techniques de harcèlement moral qui détruisent. Les jeunes sans repères stables, le plus souvent livrès à eux-mêmes, sont évidemment en première ligne. Mais pas que…

A noter l’histoire édifiante du temple solaire où la famille CASADESUS a vu l’une de ses membres se sacrifier, près de Forcalquier, non loin de la secte du Mandarum et son irradiant temple. Les départements des Alpes- de- Hautes Provence, comme celui de la Lozère ou la région des Cévennes voient fleurir ce style d’associations vénéneuses. Souvent difficiles à déminer.

De quoi comprendre à quel point le rôle éducatif parental prime pour éviter ces dérives parfois irrémédiables. Aussi pernicieuses que parfois invisibles.

Association de Défense des Familles et de l’Individu Gard (ADFI) – 85 rue des passereaux Rés. Les Aubes 1, esc. 2 34000 Montpellier
Tél. : 04 67 79 70 68. Courriel : adfi.montpellierlanguedoc@orange.fr
Centre contre les manipulations mentales Languedoc-Roussillon (CCMM) : 13 Bd Jules Ferry 66600 Salses le Chateau. Tél. : 07 69 29 89 53. Courriel : francis.auzeville66@gmail.com

dimanche 2 février 2020

Le cheval de trait de Mollégès

 

A la chandeleur, le cheval de trait de Mollégès trône fièrement, dans le silence, face au lavoir.

Photo : Hélène samzun-Dehaspe

Ami, nous dit-il, si tu passes par ici, regarde sur le socle du monument les vers du poète provençal Charles Galtier :
« On ne peut deviner ce que demain prépare,
Et pour qu’à l’avenir on puisse encore savoir,
Le bonheur qui lia l’homme et le cheval
Dans la pierre sculptée, moi ici je témoigne »

Trois monuments en France célèbrent la mémoire du cheval, dont deux en Bretagne, Callac et Landivisiau.
D’un seul bloc de calcaire d’Oppède dans le Lubéron, il a été sculpté à Tarascon par Camille Soccorsi.

La plus belle conquête de l’Homme …bien avant la lune !

samedi 1 février 2020

De la rumeur à La fontaine !

 

« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mourraient pas tous,
Mais tous étaient frappés
« 

La « rumophobie » semble atteindre aujourd’hui ses limites, car la rumeur est parfois plus toxique que le mal incriminé.
Avec ce maudit coronavirus, les langues vont bon train. Et chacun d’en remettre une couche, dans une spirale pathétique.
Le café du commerce bat son plein.
Au secours, Jean de la Fontaine, ils sont devenus fous !
Il ne s’agit pas de la peste cette fois, relatée dans ce célèbre poème « des animaux malades de la peste », mais une saleté venue de l’Est. Certes.
De là à dégoiser sur tout ce qui provient du pays du soleil levant, il n’y a qu’un pas.
Vite franchi par tous les amateurs de repli sur soi et haine de ce qui diffère.
N’empêche, les rumeurs irrationnelles les plus folles courent sur cette curieuse épidémie, sans doute plus pernicieuses que le mal incriminé.
Si d’éventuels vaccins peuvent stopper le mal, aucun pour les langues de serpent qui serpentent à travers le monde.
Nous reste comme antidote, la lecture des poèmes de La Fontaine.
Effet miroir garanti.
Car si l’épidémie mourra, la rumeur ensuite, plus péniblement, le génie de La Fontaine, lui, reste intact.
Intemporel surtout.

A lire et relire face à l’ire.

*Les Animaux malades de la peste

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d’honneur.
Et quant au Berger l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

vendredi 24 janvier 2020

« Tu seras un homme mon fils » .

 

Avant même que la nouvelle édition du festival de la biographie ne soit officiellement inaugurée au Carré d’Art de Nîmes ce vendredi 24 janvier à 18 heures, Franz Olivier Giesbert interviewait au théâtre Bernadette Lafont, Pierre Asouline et l’infatigable Edgard Morin.

Quand l’enfant terrible de droite, du Point, veut « croquer » le biographe de gauche, les débuts s’annoncent électriques !

« Bonjour à touuuutes , clamera haut et fort le turbulent « pointeur », alors que Pierre Assouline, rectifiera : bonjour à toutes et à tous . Pourquoi oublier la moitié de l’humanité, il est vrai ?

Le ton est d’emblée donné. Car le salut volontairement provocateur du parfois très agaçant FOG sera vite « rectifié », avec élégance, par l’académicien de chez Goncourt.

Et paf : un-partout, la balle au centre ?

Reprenant le fameux titre du poème de Rudyard Kipling, dans sa biographie, Pierre Assouline a réussi à décrire précisément son travail de biographe, entre les interruptions volontaires et bavardes d’un FOG toujours aussi autocentré ! Peu importe, spectacle assuré.

A noter cependant que son ouvrage navigue entre roman et biographie : un nouveau genre ?

Après une dizaine de biographies à son compteur, Pierre Assouline explique admirer Rudygar Kippling pour son talent sans pour autant l’aimer. (Le caractère germanophobe de l’auteur du « livre de la jungle« y est probablement pour beaucoup ?)

Nuance non négligeable dans le travail de biographe. Confiant accorder quatre-vingt-pour-cents à la recherche dans les archives, Pierre Assouline soulignera l’importance primordiale de la Voix. Selon lui, son intonation vaudrait toutes les archives du monde pour « capter » la substantifique moëlle du « sujet » d’étude.

Et Pierre Asouline de préciser à son prestigieux interviewer que certaines de ses questions paraissent quelque peu superficielles, style, « qui est votre écrivain préféré  » ?, etc, etc. Le travail de biographie ne relevant pas d’un tiercé gagnant, mais d’une étude où la complexité prime, au fur et à mesure de l’exploration.

Quant à Edgar Morin (« Les souvenirs viennent à ma rencontre« ), sans doute du haut de ses 98 ans, il sera un peu plus « ménagé » dans son traitement que son prédécesseur !

Ceci dit, ce « pascalien » convaincu, après avoir rejeté le communisme comme une erreur de jeunesse, expliquera que « le roman donne réalité à l’imaginaire. La biographie révèle le romanesque de la réalité. Quant à l’autobiographie, nul n’est mieux ni plus mal placé que soi-même pour faire sa propre biographie« ?

Tout est dit.

Son secret ? Avoir su garder intactes son âme d’enfant et sa curiosité.

A 98 ans, il applique à la perfection la devise d’un Picasso qui disait avoir mis toute une vie à réussir à peindre comme un enfant.

Sans négliger pour autant l’importance de toutes les femmes de sa vie. Un point de convergence assuré avec notre inénarrable FOG !

Tu seras un homme mon fils par I Muvrini et Grand Corps Malade

L’ « Ambigu », comique ?

 

Et un mot de plus au compteur !
Merci au cousin germain de l’illustre chef d’orchestre lillois, Casadesus ! : Frédérick, de son prénom, journaliste, présentait son ouvrage au festival nîmois de la biographie :
« Douze protestants qui ont fait la France » .
Il ne s’agira pas ici des douze apôtres, encore moins des douze salopards, mais presque.
Edgar Morin, l’infatigable, signait quant à lui à la table voisine, ses dédicaces au Carré D’art ; juste après son intervention au théâtre Bernadette Lafont.
En attendant Assouline, perdu dans les mondanités du turbulent FOG, surgit un expressif journaliste, issu de l’ illustre famille d’artistes.
Dans la famille Casadesus donc : le fils du père, directeur du théâtre « l’Ambigu Comique » à Paris.
A lui, ce jour de partager une anecdote familiale :
« L’ambigu« , c’est le nom donné au petit souper que l’on prend avant ou après une pièce de théâtre » confiait-il tout sourire ;
« C’était le nom du théâtre de mon père « l’ambigu ». Il avait beaucoup de qualités, vous savez , mon père, mais une lui faisait cruellement défaut, il n’avait pas d’humour. C’est pour cette raison peut-être que l’adjectif comique a disparu de son théâtre. »

C.Q.F.D .