mardi 9 avril 2019

Les aiguilles déboussolées !

On se doutait déjà un peu que le Temps pouvait être relatif ; entre Temps Universel Coordonné ( U.T.C ) , Temps Atomique International ( T.A.I ) , " heure vraie ", heure solaire, heure d'été et heure d'hiver, il convient de savoir naviguer !
Le 26 mars dernier, le parlement européen a validé la suppression du changement d'heure à partir de ...2021;
Le temps de voir venir !
Sauf que Slovénie et Croatie ne semblent pas vouloir accorder leurs violons.
Russie et Turquie quant à elles ne s'encombrent plus de ce double horaire d'été et d'hiver depuis , respectivement, 2011 et 2016 avec l'abolition pure et simple .
Quant à nous, depuis 1976, où ce supposé ingénieux double système fut mis en place pour  "économiser l'énergie" , à l'époque où on commençait  à ne plus " avoir de pétrole mais des idées ", le débat vire à la polémique depuis plusieurs années.
Après consultations et sondages indicatifs, la majorité des français serait plus encline à conserver l'heure d'été.
Soit heure solaire plus deux. Décalage rallongé d'une heure avec l'heure solaire donc.
Les français se diviseraient donc entre pro heure de Londres contre pro  heure de Berlin.
A lire les commentaires pléthoriques en la matière sur les articles, les adeptes de l'heure d'hiver concentreraient les travailleurs, agriculteurs et autres laborieux, contre adeptes de l'heure d'été, plus urbains, " bobos " voire " oisifs", pour rester polie.
Une association très sérieuse milite même contre ce décalage de deux heures : l'A.C.H.E.D. ( Association française contre l'heure d'été double ) .
Une consultation citoyenne en cours à l'Assemblée nationale menée par Sabine Thillay ( LREM ) dégagerait un net penchant pour la fin du changement d'heure d'hiver.
Plus concrètement, à l'heure d'été, le soleil se lèverait à Lille en hiver environ dix minutes avant 10 heures , bien après Valence où il serait déjà là à 9h14.
Si l'heure d'hiver est conservée, le lever de soleil se produirait à 4h26 à la mi-juin à Strasbourg et une heure plus tard à Pau.
Préfère-t-on partir au travail avec le soleil ou dans le noir, préfère-t-on se coucher avec lui ou après lui ?
Autant de questions qui tournent quasiment en boucle comme le soleil d'ailleurs.
Si nos anciens sages utilisaient une grenouille pour anticiper la météo, pourquoi ne pas demander au coq l'heure qu'il est vraiment. Mais le coq de Strasbourg précédera toujours celui de Brest !
Qui sait,  pour départager, demandons à Nougaro, dans le Poitou où " un coq aimait une pendule " ?

samedi 30 mars 2019

"Ô MA MEMOIRE " : Stéphane Hessel, Sisyphe heureux.

Sarah Lecarpentier, petite fille de Stephane Hessel, lui a rendu hommage.
Mardi dernier, la compagnie Rêvages en partenariat avec le lycée André Gide, présentait une adaptation d' après le recueil : " Ô ma mémoire, la poésie ma nécessité " à l'ancien évêché d'Uzès.

Dans ce prolongement , salle archi- comble cet après-midi à la médiathèque d'Uzès autour d'une conférence animée par Jean-Louis Prêtre ( Président des amis de la médiathèque ) sur :
Stéphane Hessel , Sisyphe heureux ".
L'occasion de voir ou revoir le film de Thierry Neuville et Sophie Lechevalier (2010) où l'inlassable indigné se retourne en toute simplicité sur l'enfant qu'il était, arrivé de Berlin en France à l'âge de sept ans.
Age auquel il concède avoir décidé de " quitter la colère pour le plaisir de séduire ". Un plaisir si ce n'est un talent qu'il a cultivé jusqu'à son dernier souffle, avec une énergie et une joie de vivre hors du commun.
Ce diplomate indigné, a eu la vie sauve grâce à un improbable  échange d'identité en 44 à Buchenwald contre celle d' un jeune homme mort du typhus. " Je suis en possession de mon acte de décès " déclarait-il, non sans sa malice légendaire, au début de ce film. Émotion lorsqu'il déclare avoir " tenu " dans les camps grâce aux poèmes qu'il se récitait par cœur.
Co-auteur de la déclaration universelle des Droits de l'homme, il n'a cessé de s'engager toute sa vie durant auprès des sans-papiers et du peuple palestinien, au risque de se faire passer pour antisémite, ce qui est un comble !
" Tout ce que j'ai fait, dans ma vie, déclare Stéphane, c'était d'abord pour épater ma mère, très exigeante, et ensuite mes deux femmes successives ". Mission accomplie lorsque l'on observe le courage  inoxydable de ses engagements. Sans doute la famille non-conformiste dont il était issu lui a ouvert cette voie si atypique contre la pauvreté et pour la dignité humaine.
C'est ainsi qu'on le retrouve, à 92 ans, bronzé, prenant son bain de mer à Trouville, auprès de sa seconde femme Christiane, pour qui il s'est appliqué à " faire oublier le mieux possible les dix années qui les séparaient ".
Difficile après une heure si dense de trouver les mots justes pour Jean-Louis Prêtre, toujours ému devant une telle personnalité. Des participants, qui l'ont connu de près ont pu ensuite témoigner dans la salle de son charisme solaire, en présence du maire d'Aigaliers, où il possédait une maison.
Comme le repas partagé avec lui il y a une dizaine d'années à Marseille, où il récitait ses poèmes aussi bien en français, qu'en anglais ou en allemand.
 Belle réminiscence personnelle itou avec celui d’Apollinaire.
" J'ai cueuilli ce brin de bruyère,
L'automne est morte, souviens-t-en,
Nous ne nous verrons plus sur terre,
Odeur du temps, brin de bruyère,
Et souviens-toi que je t'attends ".


mardi 26 mars 2019

De la sagesse...

Parler de sagesse est toujours affaire délicate, c'est un peu comme parler d'éthique : mieux vaut être soi-même irréprochable avant de s'aventurer en terrain miné. Certains anciens ministres bien intentionnés en ont d'ailleurs fait les frais. Cash.
Michel Onfray, cent livres plus tard, commence à savoir de quoi il parle avec son dernier " Sagesse ".
Sans doute notre  fort juvénile Président aurait été bien inspiré de le lire avant d'en faire une publicité bien involontaire. La saga des " perles " en tous genres et tous lieux se poursuit donc maintenant à Nice, à l'encontre d'une septuagénaire qui a au moins le courage de ses convictions.
Car convictions il y a. Contusions itou.
Elle prétendait défendre les intérêts de ses petits- enfants en manifestant. Se soucier de ses petits-enfants, voire de ses enfants ne semble apparemment pas la priorité nationale la mieux partagée au monde.
Au moins aura-t-elle reçu, en prime, une " belle leçon " avec les oxymores présidentiels  habituels : compassion de bon ton d'un côté et leçon de morale de l'autre.
Les mots ont hélas un sens, et jongler avec, au delà de la raison, pour ne pas dire au delà de la " sagesse ", en public qui plus est, s'avère périlleux. Pour qui ne maîtrise pas parfaitement la technique des arts circassiens. Car justement, le cirque semble avoir assez duré.
Ce n'est pas le maire du Mans qui nous contredira aujourd'hui ?


samedi 23 mars 2019

Pont de mots entre GARD et QUEBEC !

Pivot n'a qu'à bien se tenir car nos amis francophones du Québec, un peu dans son sillage, organisent chaque année depuis 2004 une dictée plutôt salée pour les amoureux de la langue française un peu téméraires.
Cette année, d'éminents linguistes ont savamment saupoudré le texte de " Québec, le bien nommé " d'Hagiotoponymes dont les québécois raffolent ( Saint Gilles, Sainte Lucie, etc ) , véritables " exégètes férus d'anthropologie " - sic-
Il convenait de savoir " zigzaguer " entre les chausse-trappes pour éviter le ridicule de la barre des dix fautes minimales !
L'occasion en tous cas de voyager entre le lac du Toboggan, le lac Anorak ou Caribou jusqu'en Occitanie avec la guide touristique nîmoise, au prénom épicène (comme les aime Amélie Notomb ) ,  au fil de cette fameuse dictée . Du Québec à Nîmes, il y avait donc cet après-midi un pont de mots plus ou moins difficile à franchir pour les adultes. Les enfants et scolaires pouvaient , quant à eux, le franchir hier.
Une heure , donc, pour conclure : " Chez nous- autres, on lâche pas la patate", lâchons pas le français, c'est notre patrimoine commun."
A noter que les onze mots supplémentaires pour départager des hypothétiques gagnants n'étaient pas piqués des vers, et comme nous ne sommes pas CHRESMOLOGUES -sic- nous vous laisserons le soin du SCHEIDAGE !
Promenade sympathique en tous cas entre véritable casse-tête, franche rigolade et ...humilité !

* organisé cet après-midi par l'association Gard-Québec et la médiathèque d'Uzès.

Télécharger la dictée complète avec les explications !

dimanche 17 mars 2019

Trois rebelles pour la fête du cinéma !

Droits réservés.
La fête du cinéma démarre sur des chapeaux de roue avec le deuxième long métrage d'Allan Mauduit, qui succède à " Vilaine " .
Yolande Moreau, Cécile de France ( excellente  à contre-emploi ) et Audrey Lamy s'en donnent à cœur joie et rendent coup pour coup ce que la gente masculine ,ici caricaturée, ose leur infliger.
L'ex Miss Nord-pas-de-Calais , revenue chez sa mère au camping de Boulogne, le mal nommé , l'Eden, après embrouilles sentimentales sur la Côte d'Azur, se voit contrainte d'embaucher chez la " Belle Mer", sardinerie bien connue de Boulogne.
Le droit de  cuissage usuel ne semblant pas opérer sur l'ex mannequin, il s'en suivra toute une histoire !
Et quelle histoire ! Entre farce, parfois grotesque et tragédie sociale, cette comédie outrancière met en scène trois commères aux trois gabarits différents qu'il ne vaut mieux pas trop frôler de près .
Sandra, Marilyn et Nadège se serreront les coudes , coûte que coûte, pour se sortir du machisme ordinaire d'une façon assez peu ...cavalière et trouver leur place au soleil.
On rit assez suite aux gags hallucinants mais il fallait oser. Dès le début, on rentre dans le " vif " du sujet dans une scène digne de la boucherie.
Un film qui a le mérite de ne ressembler à aucun autre par son style loufoque et de temps à autre grossier.
Morale de l'histoire : il ne vaut mieux pas emm... les bonnes femmes qui vous
le rendront au centuple !