vendredi 20 juin 2025

Les forts, les faibles et les limites de la résilience ?

 "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort" écrivait NIETZCHE en 1888 dans le "crépuscule des idoles" en allemand.

Cette phrase parfaitement paradoxale est dans le droit fil de la fameuse théorie de la résilience développée par Boris Cyrulnik. Elle encourage l'individu à se dépasser dans les épreuves qui le rendraient ensuite plus fort. Peut-être l 'inspirateur des jeux olympiques, Pierre de Coubertin aurait pu la faire sienne pour justifier le dépassement de soi sportif ? Avec sa fameuse devise " Citius, Altius, Forbius ", " plus vite, plus haut, plus fort " .

Si cette phrase pouvait s'appliquer personnellement au philosophe allemand, dans toute sa détestation du christianisme, elle induit une vision du monde assez manichéenne où cohabiteraient d'un côté les forts, capables d'endurer et de dépasser leurs souffrances et les faibles. Un tri binaire singulier dont se sont inspirés les médecins et chercheurs qui expérimentaient ces phénomène de tolérance face à l'épreuve aux pires heures du nazisme, notamment sur des bébés ariens.

Si, dans un domaine bien spécifique, cette phrase peut aider certains à se dépasser quand ils en ont les capacités, elle sous-entend comme la pensée de NIETZCHE deux catégories d'êtres : les supérieurs et les inférieurs .

Une théorie sûrement valable dans le monde animal ,où les plus résistants perdurent face à la chaîne de prédation naturelle, dont le monde humain se distingue justement par sa capacité de prise de conscience et d'analyse. Sa capacité de régulation et d'équilibrage. Si d'humanité il est question.

Cette vision rétrécie du monde et bipolaire, entre les prétendus forts et les faibles semble donc faire l'impasse sur la complexité de l'être humain, qui peut, selon l'espace et le temps, l 'environnement, faire preuve de force ou de faiblesse.

Comment  accepter qu'il y ait des êtres "supérieurs" et des êtres "inférieurs" commes les expériences menées aux pires heures de l'Histoire dans les "Lebensraum" ?

Avancer c'est bien, se dépasser c'est mieux sans détruire tout sur son passage si possibe voire s'auto-détruire in fine ?


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