dimanche 29 juin 2025

Le ( bon ) sens de la vie ?

Pour celles et ceux qui ne jubilent pas plus devant un match de rugby, fût il au sommet, un samedi soir, qu'un énième match de foot (où les péripéties se jouent souvent plus en dehors du stade que dedans), il reste des émissions, en parallèle, plus confidentielles et non moins intéressantes :

Etait "prescrit" avec grande simplicité, aux potentiels lecteurs pour l'été : "Aphorismes sur la sagesse de la vie" d'Arthur Schopenhauer. Prescription philosophique d'un inalinéable  normand, pourtant non adepte du fameux "ni oui ni non" régional !

L'occasion de (re) découvrir, à des années lumières du bac philo, un génie allemand qui nous apprendra en substance à redéfinir la juste distance entre soi et les autres et donc entre soi et soi si possible.

Chacun se piquant à ce qui lui est trop proche mais s'ennuyant parfois dans sa solitude, la politesse élémentaire de base à tout être civilisé et le langage bien maîtrisé pourraient s'avérer les précieux anditotes à ces deux écueils existentiels si courants.

Un ouvrage abordable dans tous les sens du terme, qui permettra à chacun de se " hisser " à sa mesure vers une certaine lucidité, pas trop aveuglante pour autant.
La citation résumant le mieux sa pensée pouvant se résumer à : " l 'essentiel pour le bonheur de la vie, c 'est ce que l'on a en soi ".

Une donnée non périssable qui a le mérite fructifier avec le temps, quelques soient les inévitables obstacles extérieurs.

 Un peu à la manière d'un Cervantès qui écrivit son Don Quichote dans sa prison ?



vendredi 20 juin 2025

Les forts, les faibles et les limites de la résilience ?

 "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort" écrivait NIETZCHE en 1888 dans le "crépuscule des idoles" en allemand.

Cette phrase parfaitement paradoxale est dans le droit fil de la fameuse théorie de la résilience développée par Boris Cyrulnik. Elle encourage l'individu à se dépasser dans les épreuves qui le rendraient ensuite plus fort. Peut-être l 'inspirateur des jeux olympiques, Pierre de Coubertin aurait pu la faire sienne pour justifier le dépassement de soi sportif ? Avec sa fameuse devise " Citius, Altius, Forbius ", " plus vite, plus haut, plus fort " .

Si cette phrase pouvait s'appliquer personnellement au philosophe allemand, dans toute sa détestation du christianisme, elle induit une vision du monde assez manichéenne où cohabiteraient d'un côté les forts, capables d'endurer et de dépasser leurs souffrances et les faibles. Un tri binaire singulier dont se sont inspirés les médecins et chercheurs qui expérimentaient ces phénomène de tolérance face à l'épreuve aux pires heures du nazisme, notamment sur des bébés ariens.

Si, dans un domaine bien spécifique, cette phrase peut aider certains à se dépasser quand ils en ont les capacités, elle sous-entend comme la pensée de NIETZCHE deux catégories d'êtres : les supérieurs et les inférieurs .

Une théorie sûrement valable dans le monde animal ,où les plus résistants perdurent face à la chaîne de prédation naturelle, dont le monde humain se distingue justement par sa capacité de prise de conscience et d'analyse. Sa capacité de régulation et d'équilibrage. Si d'humanité il est question.

Cette vision rétrécie du monde et bipolaire, entre les prétendus forts et les faibles semble donc faire l'impasse sur la complexité de l'être humain, qui peut, selon l'espace et le temps, l 'environnement, faire preuve de force ou de faiblesse.

Comment  accepter qu'il y ait des êtres "supérieurs" et des êtres "inférieurs" commes les expériences menées aux pires heures de l'Histoire dans les "Lebensraum" ?

Avancer c'est bien, se dépasser c'est mieux sans détruire tout sur son passage si possibe voire s'auto-détruire in fine ?


jeudi 19 juin 2025

La main humaine plus forte que la machine ?

Les débats philosophiques ou pas fleurissent actuellement sur les risques de l'I.A. non contrôlée, à l'heure par exemple, de l'épreuve de philosophie du bac ; certains élèves rendraient de plus en plus souvent des devoirs artificiellement intelligents, réalisés par chat GPT ou autre : de quoi désarçonner des correcteurs pas toujours préparés à cette révolution qui interroge !

L'I.A. rendrait -elle l'humain plus bête qu'il ne l'est, se substituant à son travail neuronal ?

Les neurosciences s'interrogent évidemment sérieusement sur ces problématiques complexes.

Certains esprits plus optimistes, tels Raphaël Enthoven s'en donnent à coeur joie pour débattre publiquement, presque en mode impro,  en concluant que c'est toujours le talent et la valeur ajoutée humaine qui auront le dernier mot.

Soit.

Quand il y a quelconque talent, il est permis de pencher pour cette voie, car l'I.A. ne serait qu'un outil comme un autre pour gagner du temps, aller à l'essentiel et au coeur des problèmatiques. C'est ce que prônent certains établissements de formation privée comme  " l 'Esprit Livre " en proposant des spécialisations certifiantes d'écrivains se servant " intelligemment " de l' intelligence artificielle.

Quant à l'élève " lambda " à qui il n 'a pas été transmis correctement les bons outils d'apprentissage intellectuels, et sans talent particulier, il  pourra s 'interroger sur l'apport de l' I.A. qui ne restera pour lui qu'un leurre ou pire, un véritable "' miroir aux alouettes " . Mirage aussi séduisant que creux.

En ce qui concerne par exemple les machines prétenduement artificiellement intelligentes dans les banques ou à la poste  pour lire les chèques ou les courriers, le principe de réalité montre vite ses limites et les "coquilles" sont répertoriées si la machine lit mal les chiffres trop espacés .

Il faudra alors l'apport de la main humaine pour rectifier le tir et  "lire" les chiffres en lettres  sur les chèques émis, qui priment. Les lettres primant toujours sur les chiffres, y compris dans le milieu bancaire  ! Une bonne nouvelle en soi pourrait-on se féliciter en son for intérieur...

En espèrant que la main humaine soit conduite par un cerveau assez sagace capable de rectifier les errements des machines bêtes et parfois indisciplinées pour ne pas dire moins nuancées et subtiles que peut le démontrer parfois l'esprit humain dans certains domaines !

L'espoir fait vivre !


  

dimanche 1 juin 2025

" Les musiciens "

 Pour les amateurs de musique ou pas, cette agréable suprise cinématographique permettra au grand public de s'immerger dans le microcosme très fermé de quatre musiciens de haute volée, deux femmes, deux hommes (  dont un aveugle )  réunis pour préparer leur concert dans une petite église ; Astrid Thompson, riche héritière qui pourrait faire penser à la fille de  Liliane Bettencourt, souhaite réaliser le rêve non accompli de son père disparu en réunissant quatre pointures du stradivarius . Lise, George, Peter et Apolline : cette dernière ne fait pas partie du grand sérail académique des sanctuaires des conservatoires et rencontrera toutes les peines du monde à accorder son violon avec des égos, certes  à la hauteur des talents,  pour jouer de concert au service de la Musique avec un grand M , et non au service de quatre individualités hors normes.  Les coulisses feutrées d'un milieu incroyablement élitiste et exigeant se dévoilent ici  avec finesse, subtilité et élégance comme il se doit. Le compositeur, Frédéric Pierrot *,  appelé à la rescousse pour fluidifier les égos du quator improbable révèle quant à lui les affres de la création, par définition toujours imparfaite ! A noter le rôle de l'impétueux  premier violon, Matthieu Spinosi, dont le  turbulent génie peine à se canaliser, comme c 'est souvent le cas chez les artistes  aussi exceptionnels que marginaux dans leurs comportements . 

Sur un style presque impressioniste, nous est ici dévoilé le long cheminement , aride et laborieux qui mène au bouquet final du concert . Un beau moment d'intimité musicale , tout en nuances comme il se doit et nous fera voir d'un autre oeil ce milieu si particulier.

* Frédéric Pierrot, sorti de son mémorable rôle dans " Thérapie " excelle en compositeur amoureux de la danse céleste des oiseaux !