Il est bien loin de temps où l’on « faisait ses humanités » lorsque l’on optait pour la branche littéraire dans sa formation scolaire, mais pas uniquement…
D’humanité, c’est bien de cela dont il s’agit pour Tiné Raynal, professeur d’EPS agrégé, aujourd’hui en retraite, avec la parution de son livre-témoignage contre le harcèlement scolaire en collège. Epoque charnière où tout se joue chez le jeune ado.
Un thème qui tombe à pic au moment où une violence diffuse monte crescendo dans une société en perte de repères, pour ne pas dire de valeurs.
Au fil de ses pages, ce professeur dont la vocation colle à la peau, évoque les actions concrètes, de terrain, mises en place dans son collège de Provence pour désamorcer progressivement les racines de la violence.
Le collège représentant à lui tout seul une micro société, la portée d’actions simples pour modifier l’ambiance parfois délétère de certains établissements peut se décliner à d’autres échelles.
« Mon rôle n’était pas seulement d’apprendre la boxe, la natation , ou de bien jouer au handball, mais ce qui importait le plus, c’était qu’ils deviennent de belles personnes « . A chaque fois que ce professeur devait réagir face à un élève, il se disait : « Et si c’était mon enfant ? Il faut remettre de l’empathie dans le rôle d’enseignant. Nos élèves sont des enfants ou de jeunes adolescents, des adultes en devenir » .
Le fait pour lui d’avoir été « un mauvais élève » l’a beaucoup aidé dans la mesure où il a vite compris « qu’apprendre c’était bien, mais avoir le droit d’être heureux, c’était le meilleur des apprentissages » .
Fort de son expérience personnelle, ce fils d’instituteurs n’ a eu de cesse, en toute humilité, d’apporter sa propre « valeur ajoutée » hors norme à sa matière enseignée. Une salle de réconciliation a même été mise en place dans son collège de Provence …
« Etre un bon sportif, c’est bien et c’est une grande chance. Etre une belle personne, et le rester pour la vie entière, c’est mieux encore » .
Ainsi pourrait se résumer l’ambitieuse mission de cet éveilleur de conscience, qui pourrait incarner à lui tout seul l’idéal d’équilibre entre « la tête et les jambes ».
Ses sept petits enfants à qui il dédie ce livre peuvent être fiers de la voie tracée par leur grand-père !