dimanche 23 février 2020

Clair comme de l’eau de roche …

 

Elle s’autoproclame à toutes les sauces, style « nouvelle mode », surtout depuis le dernier quinquennat . Tyrannique, souvent inappropriée, elle emporte tout sur son passage . Mireille Dumas avec sa désopilante émission sur canapé, « Vie privée, vie publique » n’a qu’à bien se (re)tenir !

La nouvelle vague d’ « infobésité » qui gomme toutes les frontières, du dedans comme du dehors, du « in » et du « out » , déferle , sans foi ni loi, pour noyer « tout- puissants » comme « tout- venants » :

Puisqu’il faut la nommer, allons’y : la sacro -sainte transparence. Sans odeur, sans saveur, sans couleur et sans consistance. Un leurre en somme.

Et un mirage de plus dans la panoplie des juvéniles éminences grises qui nous gouvernent !

Un peu comme le cholestérol, cette notion devrait s’accompagner de quelques précautions et nuances ; à la manière du bon cholestérol et du mauvais ! Il conviendrait plutôt de la prendre pour ce qu’elle est : une intention, un but vers lequel on tendrait, rien de plus.

Quoi de plus insaisissable que cette notion tant galvaudée de transparence ?

A force de blablas déblatérants, certains de nos « tout- puissants » ont juste oublié l’essentiel : la transparence peut s’avérer toxique à forte dose, et se doit en conséquence d’être maniée avec infinie dextérité. Un art qui n’est pas à la portée de néophytes . A force de transparence en tous genre, on atteint des sommets d’inconsistance pour ne pas dire d’inconséquence.

La transparence pour la transparence serait à la politique ce qu’est la parité pour la parité aux élections : une discrimination positive de plus .

Derrière tous les tabous et murs brisés, se profile inévitablement la confusion; pour ne pas dire le chaos .

Contre-productive à souhait, la transparence à outrance .  » Performance Artistique » contemporaine, il paraîtrait même ?

Sans filtre nécessaire, l’information prétendue « transparente » devient obscène, d’où le néologisme de l’ infobésité crée sans doute ?

Plutôt que de volonté affichée de  » communication  » transparente, certains de nos « tout- puissants » pourraient éventuellement davantage s’appuyer sur l’éthique et la responsabilité.

Deux gros mots qui font apparemment froid dans le dos puisqu’absents , le plus souvent ,du vocabulaire actuel.

Et de me souvenir d’ un devoir de philo d’il y a bien longtemps :

« Quels liens peut-on établir entre liberté et responsabilité« ?

That is the question . Indémodable. Universelle.

Tout le reste n’est que …littérature !

samedi 15 février 2020

Du « bellilus hibernatus »…

 

Difficile d’approcher ce spécimen sauvage qui fait corps avec son « caillou » comme le mystérieux Dahu de nos montagnes. Mimétisme oblige. Savamment protégé sur son territoire naturel , il observe, de son regard d’aigle perçant toute menace intrusive, en silence. Sa chasse est évidemment interdite, même si lui, ne s’en prive pas, l’occasion venue. En voie de disparition, sa reproduction laisse à …désirer ! Le genre masculin semble beaucoup moins sociable que le féminin.

Son langage net et précis , pour ne pas dire « pet-sec » , percute. Pour le meilleur parfois, pour le pire souvent. Il relèverait plus du hululement de la chouette , la nuit venue, que du glapissement du renard .

Des experts en éthologie parviennent difficilement à communiquer avec lui ; verbalement, du moins…Les appeaux prompts à attirer toutes sortes de zoziaux ne sont que pipeau pour lui. D’autres stratagèmes sont à envisager pour toute étude de terrain. Les signaux des phares et balises peuvent parfois donner des résultats probants. Rouge et vert sont ses couleurs.

De quoi se nourrit-il , l’hiver venu ? Là est la question .

De crustacés, de bécasses ou de vieilles belles sorties d’outre- mer ? Salée la nourriture ! Sucrée la boisson ?

Le très secret « bellilus hibernatus », par nuit de pleine lune pourrait se dévoiler tel le loup garou sur les quais alentours. Gare aux brebis égarées !

A se terrer l’hiver dans sa tannière, il apparaît assez inoffensif face à l’envahisseur « touristus bellilus ». Mais le printemps, venu, tous aux abris !

L’heure du dégel arrivée, il lui arrive de prendre le grand large pour voir ailleurs s’il y est .

Histoire aussi, qui sait, de croiser d’autres « Heodicus Hibernatus » voire même « Houatus hibernatus « , encore plus taiseux et piquants que lui .

Seul un puissant breuvage celtique déliera sa langue d’ où s’échapperont, par météo clémente, des secrets marins d’outre-tombe.

A ne pas mettre en toutes les mains, cet « hibernatus bellilus » ! A nos risques et périls.

Les gants sont donc de mise. A prendre avec des pincettes , si possible.

D’utilité publique, sa préservation s’avère cependant indispensable.

Pont du Gard : l’envers et l’endroit en février

 

lundi 10 février 2020

Comme au théâtre : « Côté cour , côté jardin » ?

 

En novembre 2019, une enquête a été ouverte au parquet de Versailles au sujet de dérives sectaires repérées chez les traditionalistes chrétiens radicaux et de leurs chevaleresques prophéties apocalyptiques.

La technique de hameçonnage est simple : profiter d’un quelconque abus de faiblesse de quelqu’un, repérer sa faille, le valoriser pour ensuite mieux asseoir l’emprise psychologique du « gourou »en persuadant l’adepte qu’il est exceptionnel.

L’association « PHILADELPHIE » , surnommée « LE JARDIN », pilotée par la sœur du fameux Xavier Dupont de Ligonnès , à Nantes, est clairement ciblée.

Outre ces emprises pernicieuses dont le but est le retournement de cerveau des victimes par plusieurs techniques « managériales » bien connues, les effets collatéraux peuvent s’avérer dévastateurs et destructeurs dans les cellules familiales.

Les artistes, musiciens, comédiens sont le plus souvent victimes de telles emprises, puisque le but avéré final reste bien sûr la captation des revenus ou héritages. Les jeunes non cadrés, quelque soit leur milieu, ou ayant reçu une éducation défaillante, sont évidemment les première victimes. Le manque d’encadrement parental menant le plus souvent à ces extrémités.

Dans les terres reculées où les médecines alternatives fleurissent à la vitesse grand V, il y a évidemment à « boire et à manger » : le risque est en proportion des enjeux en vue. Sans mettre en cause évidemment, les facultés de certains guérisseurs ou médiums en tout genre . Mais peu sont réellement efficaces et s’ils le sont, c’est dans la discrétion la plus totale.

L’association MIVILUDES lutte contre ces techniques de harcèlement moral qui détruisent. Les jeunes sans repères stables, le plus souvent livrès à eux-mêmes, sont évidemment en première ligne. Mais pas que…

A noter l’histoire édifiante du temple solaire où la famille CASADESUS a vu l’une de ses membres se sacrifier, près de Forcalquier, non loin de la secte du Mandarum et son irradiant temple. Les départements des Alpes- de- Hautes Provence, comme celui de la Lozère ou la région des Cévennes voient fleurir ce style d’associations vénéneuses. Souvent difficiles à déminer.

De quoi comprendre à quel point le rôle éducatif parental prime pour éviter ces dérives parfois irrémédiables. Aussi pernicieuses que parfois invisibles.

Association de Défense des Familles et de l’Individu Gard (ADFI) – 85 rue des passereaux Rés. Les Aubes 1, esc. 2 34000 Montpellier
Tél. : 04 67 79 70 68. Courriel : adfi.montpellierlanguedoc@orange.fr
Centre contre les manipulations mentales Languedoc-Roussillon (CCMM) : 13 Bd Jules Ferry 66600 Salses le Chateau. Tél. : 07 69 29 89 53. Courriel : francis.auzeville66@gmail.com

dimanche 2 février 2020

Le cheval de trait de Mollégès

 

A la chandeleur, le cheval de trait de Mollégès trône fièrement, dans le silence, face au lavoir.

Photo : Hélène samzun-Dehaspe

Ami, nous dit-il, si tu passes par ici, regarde sur le socle du monument les vers du poète provençal Charles Galtier :
« On ne peut deviner ce que demain prépare,
Et pour qu’à l’avenir on puisse encore savoir,
Le bonheur qui lia l’homme et le cheval
Dans la pierre sculptée, moi ici je témoigne »

Trois monuments en France célèbrent la mémoire du cheval, dont deux en Bretagne, Callac et Landivisiau.
D’un seul bloc de calcaire d’Oppède dans le Lubéron, il a été sculpté à Tarascon par Camille Soccorsi.

La plus belle conquête de l’Homme …bien avant la lune !

samedi 1 février 2020

De la rumeur à La fontaine !

 

« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mourraient pas tous,
Mais tous étaient frappés
« 

La « rumophobie » semble atteindre aujourd’hui ses limites, car la rumeur est parfois plus toxique que le mal incriminé.
Avec ce maudit coronavirus, les langues vont bon train. Et chacun d’en remettre une couche, dans une spirale pathétique.
Le café du commerce bat son plein.
Au secours, Jean de la Fontaine, ils sont devenus fous !
Il ne s’agit pas de la peste cette fois, relatée dans ce célèbre poème « des animaux malades de la peste », mais une saleté venue de l’Est. Certes.
De là à dégoiser sur tout ce qui provient du pays du soleil levant, il n’y a qu’un pas.
Vite franchi par tous les amateurs de repli sur soi et haine de ce qui diffère.
N’empêche, les rumeurs irrationnelles les plus folles courent sur cette curieuse épidémie, sans doute plus pernicieuses que le mal incriminé.
Si d’éventuels vaccins peuvent stopper le mal, aucun pour les langues de serpent qui serpentent à travers le monde.
Nous reste comme antidote, la lecture des poèmes de La Fontaine.
Effet miroir garanti.
Car si l’épidémie mourra, la rumeur ensuite, plus péniblement, le génie de La Fontaine, lui, reste intact.
Intemporel surtout.

A lire et relire face à l’ire.

*Les Animaux malades de la peste

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L’état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d’honneur.
Et quant au Berger l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.