Les tipis boisés flottent à l'envers,
Le long de l'Alzon.
Dans la rivière se mirent les bouleaux,
A peine jaunissants.
Passé l'été, les feuillages rouillent ,
Avant leur trêve hivernale.
L'Eure de septembre chemine,
D ' Uzès à Nîmes,
Dans le silence de sa vallée.
Nulle âme en cette enclave,
Hors du temps.
Le neuvième mois à son apogée :
C'est le gagnant de l'année.
" Carpe Diem"
et qui vivra verra ...en ce 28 septembre .
N'en déplaisent aux critiques pisse-vinaigre, l'adaptation de B.D au cinéma dans " Les vieux fourneaux " de Christophe Duthuron tient bon la rampe : trois vieilles canailles, amis d'enfance se retrouvent à l'enterrement de Lucette, la femme d'Antoine ( Roland Giraud ). Fraîchement veuf , l'ancien syndicaliste, se retrouve avec Emile ( Eddy Mitchell ), et l'anarchiste Pierrot ( Pierre Richard) . Ils incarnent efficacement les personnages de B.D, précédés, bien évidemment, de leur notoriété d'acteurs non usurpée.
A la mort de sa femme, Antoine découvre dans une lettre les liaisons de sa brave Lucette avec le patron d'une usine d'anti-dépresseurs à Moissac dans le Tarn : son sang ne fait qu'un tour et il décide d'aller régler ses comptes au patronat, cinquante ans plus tard, en Toscane.
Si la première partie démarre au quart de tour, et que nos trois " vieux beaux " gardent encore leur cœur bien accroché, la chute de l'histoire ( car l'intrigue existe, même si parfois téléphonée ) sauve un peu l' essoufflement du rythme de la seconde partie.
Dérision oblige, on sourit volontiers face à l'énergie déployée par ces " seniors ", un peu trop prompts à oublier leurs casseroles ! C'est sans compter la sagacité de la jeune petite fille d'Antoine,
enceinte jusqu'aux dents dont je ne sais qui, qui réactivera certaines mémoires endormies ; marionnettiste de son état, son savoir-faire artistique apportera la touche poétique et finale à cet épineux règlement de comptes à rebours.
C'est la petite fille d'Antoine, Sophie ( Alice Pol, étonnante ) qui tente de maîtriser tant bien que mal tout ce petit monde débordant d'énergie.
A noter la profondeur du rôle joué pendant l'occupation de Myriam Boyer , mise à l'écart et surnommée à tort " Poulboche " : ce bouc émissairepermettra pourtant la rédemption - certes tardive - de ces trois drôles de zèbres. Qui l'eût cru ?
Un film qui donne envie de vieillir le plus longtemps possible ! A défaut de mourir de rire.
Au choix ce jour , deux thèmes à honorer :
Pour ceux qui n'ont pas encore tout oublié, il s'agissait de s'intéresser à la maladie d’Alzheimer, ses victimes, ses aidants, ses soignants, ses médecins, ses chercheurs.
Second thème au choix : célébrer la Paix dans le monde !
Donc sur les ondes ce jour, le premier sujet sans doute plus préoccupant dans le vécu quotidien des Français a connu son heure de pointe, si l'on peut dire.
La rançon des progrès de la science induisant de plus en plus de cas, puisque la vie se rallonge de plus en plus.
Une amie sans doute bien intentionnée m'adressait par texto la fameuse affiche de Picasso et sa célèbre Colombe pour célébrer ce jour dédié
Cela ne mange pas de pain, comme on dit, et ça ne peut pas faire de mal.
Surtout lorsqu'on fait l'impasse sur ce paradoxe artistique du grand Maître ! Avec courage, il a violemment dénoncé la guerre d'Espagne via sa célèbre toile " Guernica " et en même temps détruisait tous les proches de sa famille. Ses femmes-muses, ses fils, ses petits enfants . Lire " Grand-père " de sa petite fille Marina pour comprendre, si besoin.
Curieux paradoxe de l'artiste qui déploie toute son énergie à prôner la Paix dans le monde et s'en fait même l'ambassadeur avec sa fameuse colombe, et " en même temps " détruit son cercle proche .
Pour ma part, je choisirais plus volontiers celle de Cocteau pour célébrer ce dernier jour de l'été.
A chaque artiste, ses détracteurs, car lui non plus ne fera sans doute pas l'unanimité !
Peu importe, que la Paix soit avec vous, avec nous -mêmes surtout !
Sur de drôles de zébras
Après les Pottoks basques,
Le colonel nous a conduits
vers le Przewalski des Cévennes
L'indomptable de Mongolie !
Deux chromosomes en plus,
Et toujours l' humeur massacrante !
J'ai traversé la route
Et vu de drôles de zèbres,
En noir, en blanc,
En kodacolor
Mais comme la sœur Anne,
je n'ai vu rien venir,
surtout pas de gagne- pain.
Grillé.
Faut dire que l'oie blanche
En a vu de toutes les couleurs
Elle a pris du plomb dans l'aile,
...et dans la cervelle !
Vive la République des zébrés... parfois décérébrés .