L'enfer est pavé de bonnes intentions murmure en douce l' incontournable vox populi - parfois- pleine de bon sens !
Cet ancien dicton pourrait s'appliquer à la grande mode de la récup à tout va, au sens propre d'abord puis au sens ( dé) figuré : pour le premier, ce vent de sobriété ne pourrait par exemple pas s'appliquer au plastic, qui récupéré, avec valorisation assez coûteuse au passage, aurait le fâcheux désavantage de repolluer une seconde fois . Soit.
Pour le second sens , nul besoin d'aller chercher bien loin les exemples pléthoriques qui pullulent dans la presse un peu trop pressée apparemment. Les faits divers servant quotidiennement d'os à ronger pour la monter d'adrénaline garantie.
A chaque jour son fait divers, soigneusement mis en avant et sélectionné parmi la liste infinie de tous les faits divers possibles et inimaginables receuillis par exemple en gendarmerie ou police : violences faites aux femmes, accidents de la route, déréglements météorologiques, etc etc .
A chaque jour donc une soigneuse sélection du fait divers à mettre en exergue, récupérable si possible par de plus ou moins louables intentions.
Après le recyclage à gogo d'un fameux accident de la route sous emprise de substances stupéfiantes au sens peu sensationnel du terme, son feuilleton aussi voyeur que nauséabond, place au fait divers du lac d'Annecy. Que chacun se recueille sur ce drame absolu ne choquera personne, bien au contraire.
Que des politiques se mettent en marche et se déplacent ( ou pas ) in situ parce qu'un agresseur serait chrétien exilé illuminé et qu'un sauveur serait quant à lui un chrétien comme il faut ne changera hélàs pas la donne finale. Chrétien extrêmiste, chrétien modéré, comme le musulman, le boudhiste sectaire ou pas , il y aura toujours un agresseur et des agressés pour revenir au fond du problème somme toute humain avant d'être religieux. Et un environnement qui porte secours ou pas.
La récupération à outrance de chaque drame sélectionné dès qu'il peut servir la cause du " récupérateur "peut vite devenir contre-productive.
Donner la nausée même ...
Mais heureusement, les français n'étant encore pas tous des veaux, le tri sélectif commence par devenir un réflexe salutaire. Au sens propre comme figuré. Loin de tout manichéisme primaire.
Et ce n'est pas l'éthymologie du mot Tri qui nous dira le contraire !