mercredi 16 février 2022

Plus ou moins, pourquoi pas mieux ?

 A écouter les débats pléthoriques sur les ondes, la France serait désormais divisée en deux clans : ceux qui veulent être libres de travailler plus pour toujours gagner plus par voie de conséquence et ceux qui veulent travailler moins, parfois injustement taxés de "tire-au-flanc" par les premiers ! 

Certains quant à eux, pensent en sourdine que "travailler  mieux" serait un bon compromis entre deux extrêmes : à savoir, éviter de dépenser de l'énergie inutilement dans des pesanteurs administratives obsolètes et contre-productives, les réunionites à n'en plus finir, pour aller à l'essentiel en optimisant le temps imparti.

 Le sempiternel match entre salariés et professions libérales n'en finit pas de se jouer, avec prolongations interminables voire inextricables.

On comprendra aisément que pour un travail né d'une réelle  vocation  la notion de temps ne se vit pas  de la même façon qu'un poste rébarbatif et abrutissant.  Le temps réel n'étant pas perçu de la même manière pour l'un ou l'autre. Question de "Flow" comme dirait les anglophiles !

Entre les heures comptables et la perception des heures subies, l'écart subtil est à prendre à compte.

Un peu comme pour les questions de sécurité, où l'on distingue maintenant l'insécurité vécue et le sentiment d'insécurité perçue par les populations. La dernière provoquant parfois  plus d'angoisse que la première objective.

Bref, si la question du temps de travail reste un indicateur de progrès (ou pas) depuis le Front Populaire, la question de temps "perçu" serait à prendre en compte pour être tout à fait équitable dans sa répartition.

L'heure serait peut-être de "prendre le temps" de se pencher sur cette notion  ? 

 L'ère du "Time is money" semblerait dépassée car le temps, c'est peut-être aussi autre chose : question de bien-être avant de bien avoir !



jeudi 10 février 2022

Les limites de la résilience !

 "Comparaison n'est pas raison" nous indique un dicton de la sagesse populaire. Même si les correspondances font souvent le jeu de la poésie à lire Baudelaire ou Rimbaud, il reste bon de poser parfois quelques limites salutaires. 

C'est la juste nuance qu'a apporté hier soir à l' émission de François Busnel, Jeanne Benameur au sujet de la notion de résilience, chère à Boris Cyrulnik, hélas revendiquée à toutes les sauces. Jusqu'à l'indigestion.

Ce terme technique appartenant au domaine de la métallurgie qui décrit la capacité d'une tôle ou d'une plaque de métal à retrouver son état initial d'origine après un choc brutal ou une altération  ne pourrait en effet, selon elle,  s'appliquer entièrement à la psychologie humaine.

Si l'être humain conserve cette  infinie capacité de se "relever" d'un choc ou d'un traumatisme, il ne peut en l'occurrence retrouver son état initial puisque par essence, fluctuant et mouvant. Comme le temps qui passe, au fil des secondes.

Contrairement à une plaque de métal inanimée. C'est d'ailleurs toute la différence entre un humain et un objet.

Nuance de taille apportée par Jeanne Benameur qui a le mérite de remettre les pendules à l'heures et les choses comme les êtres …."à leur place" ; tel était d'ailleurs le sujet crucial de cette émission littéraire.

Une remarque d'une pertinence pas si "déplacée" que cela pour quelqu'une qui a choisi de ne jamais être à la place où on l'attendrait.

C.Q.F.D.