lundi 7 juillet 2025

Les rapaces

Samuel, (Sami Bouajila excellent de naturel) est journaliste d'investigation à "Détective", spécialiste des faits divers et plus précisément des féminicides. Un peu en marge de sa rédaction et en connivence floue avec la police, il mène son enquête, secondé de sa fille stagiaire (Mallory Wanecque, la candide au baptême du feu) autour du meurtre d'une jeune fille attaquée à l'acide. Tous les moyens sont bons pour lui pour arriver à la Vérité, au risque de se trouver souvent "border line" quant aux procédés employés.


Le monde sans concession du journalisme des faits divers est retranscrit dans une atmosphère hyperréaliste sans fioriture. L'affaire en question lui rappelant un second meurtre dans des conditions identiques, il va remonter progressivement le fil d'un monde parallèle sans foi ni loi : celui des masculinistes cibistes en l'occurrence dont toutes les conversations sont codées.

Après une première partie assez lente, proche du docu-fiction, la tension monte crescendo jusquà un point paroxystique : véritable scène d'antologie que celle du restaurant Napoléon, où le piège semble se refermer inéluctablement sur le justicier et sa fille. Le spectateur a le souffle coupé et l'angoisse monte jusqu'au moment où la fille finira par délivrer son père, lui-même sauvé  à la fois par son statut professionnel et par un concours de circonstance providentiel.

Immersion garantie dans le monde du fait divers autour des prédateurs, chasseurs de chair fraîche.

Un doute subtil demeure in fine : le titre évocateur "Rapaces" s'applique-t-il autant aux journalistes d'investigation qui n'hésitent pas à mettre leur vie et celle de leurs proches en danger pour arriver au but par des moyens que la police ne peut avoir ou aux masculinistes et pervers sexuels, véritables " barbares ",  uniquement puissants par la force du groupe ?

C'est sans doute toute la subtilité du titre aussi talentueux que l'art de suggérer la violence plutôt que de la montrer. Après son dernier "Vaurien", Peter Dourountzis monte en grade : ses "Rapaces" emportent ici une reconnaissance du public  beaucoup plus avérée.

Sur un plan plus intime, il s'agit aussi ici d'une belle histoire de liens resserrés entre un père divorcé et sa fille qui cherche à emprunter son chemin professionnel, quoi qu'il en coûte !

jeudi 3 juillet 2025

Le " greenwashing " vert de rage !

 Certains se souviennent des blagues plus ou moins fines  de Coluche avec sa lessive qui lavait plus blanc que blanc ! Même les noeuds étaient lavés de l'intérieur . Mais chacun savait bien, recul oblige, qu'il ne s'agissait que de blague, mettant en dérision les publicités mensongères qui rivalisaient d'imagination pour laver le cerveau des consommateurs plus que le linge sale.

Un autre lavage de cerveau, moins comique , est à l'oeuvre avec la technique du " greenwashing " prêtant à des biens de consommation ou pratiques prétendues vertueuses des qualités environnementales qui n'existent simplement pas. Ou l'art , avec la maîtrise de la  neurolinguistique ,le plus souvent, de faire passer les vessies pour des lanternes au citoyen lambda.

La publicité s'appuie évidemment sur ces ressorts neurolinguistiques qui arrivent insconsciemment au cerveau humain  pour tenter de le " manipuler " dans le sens souhaité. D'où l'art par exemple du slogan publicitaire qui s'imprime souvent très longtemps dans les cerveaux . Chacun se souvient par exemple du slogan " Monsieur Propre, Monsieur Propre, si propre qu'on se voit dedans " avec la mélodie encore plus mémorable, des années plus tard. " Haribo, c'est beau la vie, pour les grands et les petits " , " Orangina, secouez moi secouez moi "  ou le  "chausséeeeeee aux moiiines " sans oublier l'incontournable " Loréal, parce que je le vaux bien "  ! Chacun en lisant juste ces simples phrases, par réflexe presque pavlovien, chantonne  encore en son for inrérieur l'air qui l'accompagne.

Là où les affaires se compliquent, c'est l'orsque ceux qui maîtrisent parfaitement cette science de la programmation neurolinguistique, manipulent pour de sournoises raisons des citoyens des plus honnêtes afin de les destabiliser mentalement . A la fin, quoi de plus facile que de rendre quelqu'un confus en perte de repères, quand on utilise à mauvais escient ces techniques de retournement de cerveau. 

Les Russes excellent dans cet art neurologique pour manipuler dans les règles de l'art par leurs recherches  à la pointe du fonctionnement du cerveau.. Quel meilleur antidot à ces techniques insidieuses et parfois malveillantes que de s'initier soi-même à la neurolinguistique pour l'utiliser curativement et non dans le sens inverse ? Un peu dans l'esprit de certains groupuscules sectaires selon les gourous plus ou moins habiles et leurs intérêts sous-tendus.

A  l'aune des découvertes scientifiques du fonctionnement du cerveau, il conviendrait de savoir les utiliser à escient, car quoi de plus facile que de rendre un esprit sain confus lorsque des intérêts sous-jacents peu bienveillants sont de mise ?