mercredi 28 août 2024

Le bateau ivre ?

 L'ivresse de la démesure ou le sentiment de toute puissance incarné par le Dieu grec Hybris ne serait donc  pas qu'un mythe ? La réalité nous offre de nombreux exemples de personnages atteints du syndrome du sauveur, quasi messianique . Si l'on se référe à l'Histoire biblique , hélàs, le Sauveur  a fini par payer  cher de sa personne providentielle ...malgré sa résurrection supposée ou avérée.

Margaret Thatcher ou David Lloyd George seraient des cas d'école certifiés  en la matière selon les spécialistes . Ils ne sont pas les seuls apparemment

 Certains ont laissé des traces mémorables comme Louis II de Bavière et son  incroyable château repris par Wald Disney pour ses contes. Ces personnages souvent hauts en couleurs, surestimant leurs capacités par rapport à autrui qu'ils estiment souvent " inférieur " , ne connaissent que le rapport de force, dominant/ dominé, réduisant ainsi leurs relations et leur rapport au monde à une vision des plus manichéïstes et donc très limitées. Ainsi le sauveur en question, persuadé de supériorité sur autrui, se servira des autres  comme des instruments pour asseoir si possible sa quête de reconnaissance insatiable . Pour peu qu'un grain de sable ne vienne saboter ses rouages, et tout l'édifice manque de s'écrouler.

Toute ressemblance avec des faits réels n'est pas vraiment que pure fiction en l'occurrence.

A l'opposé, on découvrira son antonyme  grec : Sôphrosune avec l'éloge de la mesure et de la modération ; moins captivant au premier abord, cet attribut a pour intérêt  et non des moindes ,son endurance et sa fiabilité .

Si dépasser ses limites peut rester une vertu dans le cadre des jeux ( para ) olympiques, il n'en demeure pas moins , qu'hors cadre, des radars de détection s 'imposeraient pour la sécurité publique !

Au secours Rimbaud, ils sont devenus fous !



dimanche 25 août 2024

"The first father"

Belle surprise de rentrée au cinéma avec "le roman de Jim" des frères LARRIEU, adapté du roman de Pierre Bailly sur le sujet d'une paternité des plus atypiques. Malgrè une première demi-heure de mise en place un peu lente.

L'écrin naturel du Jura et la ville de Saint-Claude servent le décor naturel à Aymeric et Florence (Karim Leklou et Laetia Dosh) qui se sont rencontrés lorsque Florence était enceinte de six mois, sans père déclaré. Aymeric, accueille le petit Jim comme son fiston et l'élévera comme tel, avec des liens forts d'attachement et tout l'engagement nécessaire. 

Tout bascule le jour des sept ans de Jim où le géniteur réapparaît d'outre-temps, endeuillé.

Les profonds liens du coeur entre Aymeric et Jim sont mis à mal par les "expériences" inédites que prétend vouloir mener Florence : vivre avec son fils, Aymeric et le géniteur sous le même toit, près de sa mère Monique.

L'intérêt  primordial de l'enfant semble lors de cette odyssée de la paternité mis à l'écart, selon le bon vouloir de sa mère qui ne suit que ses "expérimentations", jusqu'à aller vivre au Canada pour couper les ponts.

L'expérience de trop sans doute pour Aymeric, désorienté ?

L'intensité dramatique, la profondeur et le sens montent crescendo durant ce film tout en subtilités et nuances qui met en lumière les liens fondateurs d'une paternité hors norme et prouve à quel point, si besoin était, que les liens du coeur prévalent souvent sur la génétique.

Les liens père-fils tissés pour la vie entre les deux protagonistes démontrent surtout, dans ce long cheminement de quête quasi initiatique, que le coeur a ses raisons que la raison ignore.

A ne pas manquer en cette rentrée pour la profondeur et le sens pluriel du mot filiation et mieux comprendre le déchirement  intérieur d'un enfant balloté entre deux mondes qu'il  n'a pas choisis, avec les mensonges éhontés de ceux qui l'ont capté tel leur objet pour leur convenance personnelle du moment. 

A noter la délicatesse infinie du jeu de Sara Giraudeau, qui, elle, est bien la fille de ses parents acteurs !